LES TROIS GRANDES EPOQUES DE MARTIN HEIDEGGER. 1/ Epoque d’une intense sympathie pour l’extrême-droite antisémite allemande. C’est l’époque de la guerre secrète > jusqu’en 1933. 2/ Epoque d’un hitlérisme déclaré et d’un militantisme nazi « en philosophie ». S’impatiente, au début, de la mise en œuvre de « l’anéantissement total » > jusqu’en 1945. C’est l’époque du vrai « tournant ». 3/ Epoque du retour à la guerre secrète mais, cette fois, avec le capital d’Auschwitz > jusqu’en 1976. Le texte posthume du Spiegel célèbre la chambre à gaz en faisant l’éloge de la direction avec laquelle le national-socialisme est allé quant au rapport de l’homme et de la technique. Heidegger « relève » ainsi le Reich effondré en célébrant secrètement l’œuvre accomplie dans les plaines de l’est et dans les camps.

Y-a-t ’il une topologie nazie chez Heidegger ? « L’homme habite en poète… » est le texte d’une conférence prononcée au Bühlerhöhe en 1951. J’ai fait l’hypothèse, il y a plusieurs années, que le titre même était une métaphore de l’administration nazie. Or le Bühlerhöhe se trouve non loin de Baden-Baden (près de Strasbourg). Or Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz, est né à Baden-Baden. Or Baden-Baden fut une «ville pilote » en matière de persécutions antisémites. Coïncidence ou topologie national-socialiste ? L’architecte du Buhlerhohe, Wilhelm Kreis, a lui-même été décoré par Goebbels. Le lieu où Heidegger a prononcé sa conférence est saturé de références nazies.

42500 camps de toutes sortes auraient été construits de 1933 à 1945. Au coeur de l’Europe il fallait au moins qu’existassent dés l’aube du national-socialisme secret et « négationnisme opératoire ». Heidegger demeure encore aujourd’hui la référence absolue en matière de double langage. Je schématise : on ne dit pas « extermination » mais « question de l’estre ». Mais quand l’ontologie se déploie en politique c’est exactement ce que cela veut dire. Hitler est la vérité politique de Heidegger.