Petit contre-dictionnaire Heidegger – ALLEGIE DE L’ESTRE = EXTERMINATION

L’expression allégie de l’estre est une traduction de François Fédier. C’est un « fédierisme ». Elle prétend traduire l’expression allemande Lichtung des Seyns. Voici un paragraphe des Contributions à la philosophie contenant l’expression suivie de sa traduction : « Das Da-sein im Sinne des anderen Anfangs ist das uns noch ganz Befremdliche, das wir nie vorfinden, das wir allein erspringen im Einsprung in die Gründung der Offenheit des Sichverbergenden, jener Lichtung des Seyns, in die der künftige Mensch sich stellen muß, um sie offen zu halten ». GA 65, page 297.

.
Traduction : « Etre le là dans l’acception de l’autre commencement, voilà qui reste encore pour nous tout à fait dépaysant, sur quoi nous ne pouvons jamais tomber à l’improviste, que nous n’atteignons jamais qu’en nous y lançant d’un saut – celui qui a pour dessein de fondamenter l’ouverteté de ce qui se met à couvert, autrement dit l’allégie de l’être, où l’homme à venir doit s’établir pour la tenir et maintenir ouverte ».

.
Allégie de l’estre traduit ainsi l’expression allemande « Lichtung des Seyns » ; allégie pour Lichtung et estre pour Seyn.

.
La notion de Lichtung rassemble celle de lumière au double sens d’illumination et de passage ou d’ouverture. Lichtung est une « lumière », une « éclaircie ». Mais, précisément, une « éclaircie » est aussi un allégement. De même à la différence de l’être l’estre est Lichtung et Nichtung, allégement et « nihilation ». Mais, selon Heidegger, « Dire non, ce n’est en réalité que dire oui au « ne… pas ».

.
Que faut-il en penser ?
L’allégie de l’estre est concomitante à la différence ontologique. L’allégie de l’estre c’est cet « allègement » qui résulte de la non confusion de l’être et de l’étant. L’être n’est pas l’étant disait ailleurs Heidegger dans une formule ou « être » est pensé dans sa transitivité. L’être « néantise » l’étant. Il s’ouvre, s’éclaircit, s’allège. Mais cette belle mytho-poétique s’effondre à partir du moment où nous nous souvenons que les « juifs », pour Heidegger, sont ceux qui, précisément, sont voués à l’étant, à sa machination. Ils n’osent pas l’être.

.
Une fois de plus il faut dire que le discours heideggérien est une mine d’informations pour quiconque s’intéresse aux représentations accompagnant les processus criminels de masse pour les légitimer, les ennoblir, les travestir, les nier comme crimes de masse et cela avant même qu’ils ne soient accomplis.

.
Il s’agit ici, même si à l’époque des Contributions nous n’en sommes encore, pour ainsi dire, qu’au bombardement de la population de Guernica, de dire que la tuerie, le massacre, l’extermination dés lors qu’ils prennent place dans la perspective historiale d’un « autre commencement », c’est de « l’être », c’est du Seyn !

.
Pour comprendre ce dont il s’agit on peut comparer le délire obsessionnel du nazi Heidegger à celui qui, à certaines époques, a fait qu’on pouvait faire cruellement souffrir avant de les bruler de pauvres « sorcières ». Comme elles étaient des incarnations de Satan c’était finalement faire le bien que de leur faire du mal.

.
Heidegger se présente ainsi à nos yeux comme une sorte de mercenaire spirituel en chef. Il produit le discours relevant qui, au cœur de l’université allemande, permet de justifier et d’ennoblir une politique de violence extrême destinée à assurer une « gouvernance » consistant à mettre dans les fers de ses propres passions haineuses tout un peuple, fers qui deviennent alors tel un mors permettant de le conduire sur n’importe que champ de batailles et de crimes.
.
L’être allégi, c’est l’être délivré du poids de ces pseudo-humains tout entier voués à l’étant.
On comprend ainsi comment des crimes monstrueux peuvent perdre d’avance leur caractère et être accomplis telle une mission sacrée. Cela ne manqua pas d’avoir lieu dans l’Allemagne du IIIe Reich.

.
Pour résumer :

.
L’être n’est pas l’étant.
L’être n’est pas l’étant (transitivement). C’est le moment de la Nichtung.
La machination juive repose sur la métaphysique de l’étant.
La Nichtung sera aussi une Lichtung, une allégie.

.
L’allégie de l’être est la « relevance » métaphorique de la destruction de la machination juive et de la métaphysique de l’étant. Elle est extermination. Son effectuation comme son résultat sont une « lumière » : une lumière d’être, une éclaircie, un « allégement ».

.

L’allégie de l’estre est un nom pour l' »espace vital » et cela dans un sens aussi bien qualitatif que quantitatif : c’est l’espace gagné – pour l' »habitation en poète » – contre la démocratie, contre la machination, contre l’enjuivement, contre la « loi ».

.

Eclair
.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s