Normal
0
21
false
false
false
FR
X-NONE
X-NONE
/* Style Definitions */
table.MsoNormalTable
{mso-style-name: »Tableau Normal »;
mso-tstyle-rowband-size:0;
mso-tstyle-colband-size:0;
mso-style-noshow:yes;
mso-style-priority:99;
mso-style-parent: » »;
mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;
mso-para-margin-top:0cm;
mso-para-margin-right:0cm;
mso-para-margin-bottom:8.0pt;
mso-para-margin-left:0cm;
line-height:107%;
mso-pagination:widow-orphan;
font-size:11.0pt;
font-family: »Calibri », »sans-serif »;
mso-ascii-font-family:Calibri;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;
mso-hansi-font-family:Calibri;
mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-fareast-language:EN-US;}
On appelle génocide tout massacre de masse visant à la destruction totale d’un groupe d’êtres humains, en général tout âge et sexe confondus, et cela au prétexte d’une appartenance sociale, « raciale », religieuse ou politique jugée représenter un danger aux yeux des criminels. Les génocidaires considèrent qu’il leur impose de faire obstacle à une renaissance des groupes visés.
La thèse de l’article est que Heidegger n’a pas été sur ce point ni déçu ni trompé par Hitler. Sa proximité du mouvement raciste, xénophobe et antisémite Völkisch l’a orienté vers une adhésion au parti nazi et à son programme antisémite.
En 1934 les cours rassemblés sous le titre inimaginable Etre et vérité recommandent explicitement, au nom de la conception héraclitéenne du combat, l’anéantissement total de l’ennemi intérieur enté sur les racines du peuple.
Quand on enlève le génocide – des juifs et des tziganes – de l’œuvre de Heidegger c’est tout un pan qui s’effondre et toute une terminologie qui devient opaque et sans justification.
Le mot être, qu’on peut prendre innocemment pour la notion générale centrale d’une ontologie spéculative, désigne toujours autre chose à savoir l’être du peuple allemand en tant que peuple légitimé spirituellement à mettre en esclavage et à pratiquer une biopolitique d’extermination.
C’est le centre de gravité du verbe ontologique heideggérien.
La lettre sur l’humanisme, après la guerre et la découverte des camps, est un texte qui prend subtilement et discrètement la défense des condamnés du procès de Nuremberg au nom du fait qu’ils auraient mis en œuvre un nouvel humanisme, ce nouvel humanisme pouvant apparaître barbare aux yeux de l’humanisme classique et « métaphysique ». Pour Heidegger Auschwitz est le laboratoire à succès d’un humanisme non métaphysique. Cela n’a pas été compris. Göring et quelques-uns qui étaient par ailleurs des connaissances personnelles de Heidegger ont été les victimes de cette incompréhension !
Pour comprendre Heidegger et envisager non une censure, mais la nécessité d’accompagner toutes ses publications – les ayants droits s’y refuseront – d’une mise en garde dument justifiée et argumentée il faut appliquer le principe suivant :
Heidegger s’est fixé comme tâche de fonder l’université d’un Etat où l’esclavagisme extrême et les dispositifs techno-administratifs de l’extermination de masse sont des institutions « d’exception régulière ».
C’est le penseur et responsable universitaire de l’Etat criminel, le fabricant des « éléments de langage » destinés aussi bien à justifier le crime qu’à le dissimuler, qu’à lui ôter précisément son caractère de crime, qu’à le « sublimer » par exemple en l’espèce de la « vérité de l’être ».
L’heideggerisme est comme tel un nazisme virtuel d’une redoutable dangerosité. Celui-ci irrigue souterrainement une œuvre fascinante, qui ne se veut pas au reste une philosophie, et à l’adresse faussement universelle.
Voici à nouveau l’extrait « génocidaire » de Sein und Wahrheit :
Der Feind kann in der innersten Wurzel des Daseins eines Vol- kes sich festgesetzt haben und dessen eigenem Wesen sich entge- genstellen und zuwiderhandeln. Um so schärfer und härter und schwerer ist der Kampf, denn dieser besteht ja nur zum gering- sten Teil im Gegeneinanderschlagen; oft weit schwieriger und langwieriger ist es, den Feind als solchen zu erspähen, ihn zur Entfaltung zu bringen, ihm gegenüber sich nichts vorzumachen, sich angriffsfertig zu halten, die ständige Bereitschaft zu pflegen und zu steigern und den Angriff auf weite Sicht mit dem Ziel der völligen Vernichtung anzusetzen. (Sein und Wahrheit, Gesamtausgabe 36/37 page 91).
(völligen Vernichtung : total anéantissemment).
Voici à nouveau la traduction du passage et le commentaire d’Emmanuel Faye :
« L’ennemi peut s’être enté sur la racine la plus intérieure de l’existence d’un peuple, et s’opposer à l’essence propre de celui-ci, agir contre lui. D’autant plus acéré, et dur, et difficile est alors le combat, car seule une partie infime de celui-ci consiste en frappe réciproque; il est souvent bien plus difficile et laborieux de repérer l’ennemi en tant que tel, de le conduire à se démasquer, de ne pas se faire d’illusions sur son compte, de se tenir prêt à l’attaque, de cultiver et d’accroître la disponibilité constante et d’initier l’attaque depuis le long terme, avec pour but l’extermination totale (völligen Vernichtung). »
in Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie, Emmanuel Faye, Albin Michel 2005, page 276.(GA 36/37, 90-91).
E. Faye commente : « Il s’agit de l’une des pages les plus insoutenables de Heidegger, car le combat qu’il décrit contre l’ennemi embusqué jusque dans la racine du peuple, décrit exactement, dans le langage qui est le sien, la réalité de la lutte raciale du nazisme et de l’hitlérisme contre les Juifs assimilés dans le peuple allemand, laquelle conduira, durant ces années 1933-1935, des premières mesures antisémites que nous avons décrites comme faisant partie de la Gleichschaltung aux lois anti-juives de Nuremberg et à l’Endlösung : la « Solution Finale ». (Ouvrage cité, page 277).
.