Heidegger : résolution de l’énigme du « meurent-ils? »

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Je prétends ici être en mesure de résoudre « l’énigme » d’un texte que d’aucuns présentent encore comme une méditation fondamentale sur l’horreur des camps de la mort.

L’essentiel de mon argumentation repose sur l’idée selon laquelle la notion de Dasein inflige une cassure à la notion d’humanité, notion à laquelle semblerait pourtant renvoyer l’expression heideggérienne « essence de l’homme ». Ici encore, mais peut-être plus qu’ailleurs, Heidegger se moque cyniquement des lectures « humanistes ».

Pour le dire autrement le Dasein« notre Dasein » dit Heidegger – est précisément cet espèce de sujet collectif qui, parce qu’il est völkisch et supposé quant à lui, par exemple dans le combat, capable de la mort, prive « l’autre » de cette possibilité.

Le « notre Dasein » est, « historialement » parlant, cela même qui, en instituant Auschwitz, sépare le générique humanité en humanité authentique et en humanité inauthentique.
Cela relève d’une forme de production dont la « production de cadavres » n’est que le moment pour ainsi dire le plus « comique » du système dont Heidegger a voulu penser les fondements.

Voilà pourquoi le texte qu’on va maintenant commenté est un des textes les plus abjects qu’un supposé philosophe ait jamais commis. Je le donne d’abord en entier dans la traduction d’Emmanuel Faye, traduction « annotée » par celle de Segré.

(Le lecteur sourira peut-être mais, donnant à traduire la phrase « Wir vermögen es nur, wenn unser Wesen des Todes mag » à une traduction automatique saisie sur internet c’est la solution Faye qui a été retenue et non la solution Segré. Ce dernier traduit littéralement « mag » par « peut » alors que Faye le traduit par « aime ». Il semble ainsi que nous ayons à faire à un germanisme. Le verbe « mögen » peut être traduit, dans certains contextes et comme le fait Faye, par « aimer »).

Voici d’abord le texte en entier. J’en produit l’analyse point par point dans une seconde partie.

Voici donc la version Faye amendée, à mon avis indument, par Segré.

« Des centaines de milliers meurent en masse. Meurent-ils ? Ils périssent. Ils sont tués. Meurent-ils ? Ils deviennent les pièces de réserve d’un stock de fabrication de cadavres. Meurent-ils ? Ils sont liquidés discrètement dans des camps d’anéantissement. Et sans cela — des millions périssent aujourd’hui de faim en Chine. Mourir cependant signifie porter à bout la mort dans son essence. Pouvoir mourir signifie avoir la possibilité de cette démarche. Nous le pouvons seulement si notre essence aime l’essence de la mort ( « Wir vermögen es nur, wenn unser Wesen das Wesen des Todes mag » : Nous le pouvons seulement si notre essence peut l’essence de la mort – traduction d’Ivan Segré). Mais au milieu des morts innombrables l’essence de la mort demeure méconnaissable. La mort n’est ni le néant vide, ni seulement le passage d’un étant à un autre. La mort appartient au Dasein de l’homme qui survient à partir de l’essence de l’être. Ainsi abrite-t-elle l’essence de l’être. La mort est l’abri le plus haut de la vérité de l’être, l’abri qui abrite en lui le caractère caché de l’essence de l’être et rassemble le sauvetage de son essence. C’est pourquoi l’homme peut mourir si et seulement si l’être lui-même approprie l’essence de l’homme dans l’essence de l’être à partir de la vérité de son essence. La mort est l’abri de l’être dans le poème du monde. Pouvoir la mort dans son essence signifie : pouvoir mourir. Seuls ceux qui peuvent mourir sont les mortels au sens porteur de ce mot. »

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Analyse :

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« Des centaines de milliers meurent en masse ».

Je considère tout d’abord Heidegger lui-même comme une métonymie de « notre Dasein ». J’appelle ainsi Heidegger H-Dasein. De même j’appelle n-Dasein « notre Dasein » en tant que Dasein renvoie à la notion völkisch de Volk (« peuple allemand »).

Une des caractéristiques essentielles de n-Dasein est que, parlant la deuxième langue de l’être après le grec, il a un rapport privilégié à la « question de l’Etre » ce rapport justifiant et légitimant qu’en tant que Volk il puisse jouir d’une souveraineté absolue, niant tout « droits de l’homme » – et leur métaphysique – et s’exprimant en tant que pratique esclavagiste et exterminatrice.

L’expertise virtuose de Heidegger ne doit pas cacher qu’il y a comme un « n’importe quoi » dans de nombreux textes de Heidegger. Et cela tient à ce que Dasein sert aussi bien à désigner, selon la nuance contextuelle, la notion de peuple supérieur que l’inverse, celle de peuple inférieur. Le cas le plus fréquent est cependant celui où Dasein est entendu comme n-Dasein. Ce « n’importe quoi » est l’effet bien réel du fait que l’ontologie existentielle heideggérienne à la fois code, transpose et intégre dans son système les motifs constitutifs du « nazisme idéologique ».

Quant à la première phrase de cet extrait de cette conférence de Brême elle est déjà le fait de H-Dasein. Il ne s’agit pas seulement de minimiser l’ampleur du crime mais, déjà, de soumettre son estimation à la décision pleine de mépris de H-Dasein en tant qu’élément de n-Dasein.

Moi, H-Dasein, je dis que vous n’étiez que des « centaines de milliers ». L’aigle prend tout de suite des hauteurs. Le langage, ce « berger de l’Etre », transforme des millions, qui furent d’abord transformés en cadavres, en « centaines de milliers ». Heidegger n’est pas sous informé, mais bien informé, et c’est sciemment qu’il prend ainsi la posture décisionniste de H-Dasein.

Au reste, dans des textes contemporains d’ Etre et Temps, il avait déjà répudié la notion d’objectivité en histoire.

L’extrait qu’on est en train de commenter – imaginons que cela se passe dans la salle d’une académie – est d’autant plus écoeurant qu’on entrevoit quelque chose comme une jouissance heideggérienne.

Poursuivons malgré tout.

« Meurent-ils? Ils périssent. Ils sont tués. Meurent-ils? Ils deviennent les pièces de réserve d’un stock de cadavres. Meurent-ils? Ils sont liquidés discrètement dans des camps d’anéantissement ».

Il est utile, pour certains heideggériens, qu’Heidegger puisse paraître parfois ou ignare ou un peu bête. (Un grand penseur, en politique, ne peut être qu’un peu bête). Pour nous Heidegger sait parfaitement ce qu’il dit. Mieux il sait parfaitement ce qu’il fait en disant ce qu’il dit.

Pour autant que c’est du fait de n-Dasein qu’il a existé un réseau de « camps d’anéantissement » Heidegger ne fait au fond que contempler et commenter « son » oeuvre d’ontologie existentielle fondamentale. Ils ne meurent donc pas : n-Dasein l’a décidé. N-Dasein se constitue ainsi dans le fantasme réalisé où des hommes deviennent de véritables sous-hommes pour n’être que tués dans des camps d’anéantissement. La différence ontologique au travail!

La clé est bien qu’Heidegger, en tant qu’ H-Dasein, était persuadé de parler la langue de l’Etre. Cette position suffirait à mettre en perspective la possibilité du crime de masse. Les parlant-l’Etre se sont précisément rendus capables d’organiser cette tuerie et, de ce fait, d’ôter toute trace d’être à ce qui n’est que « pièces de réserve d’un stock de cadavres ».  

Soulignons toutefois que, de la part de ceux qui se posent comme « capables de la mort », par exemple en combattant, il est piquant qu’ils aient organisé un massacre  de familles « conditionnées » pour offrir le moins de résistance possible.

Qu’on se rassure, cependant, le Grand Bureaucrate en Chef Ontologue mesurait la difficulté de la tâche :

“L’ennemi est celui-là, est tout un chacun qui fait planer une menace essentielle contre l’existence du peuple et de ses membres. L’ennemi n’est pas nécessairement l’ennemi extérieur, et l’ennemi extérieur n’est pas nécessairement le plus dangereux. (…) L’ennemi peut s’être enté sur la racine la plus intérieure de l’existence d’un peuple, et s’opposer à l’essence propre de celui-ci, agir contre lui. D’autant plus acéré, et dur, et difficile est alors le combat, car seule une partie infime de celui-ci consiste en frappe réciproque; il est souvent bien plus difficile et laborieux de repérer l’ennemi en tant que tel, de le conduire à se démasquer, de ne pas se faire d’illusions sur son compte, de se tenir prêt à l’attaque, de cultiver et d’accroître la disponibilité constante et d’initier l’attaque depuis le long terme, avec pour but l’extermination totale.” (Cité par E. Faye).

Nous sommes ainsi comme capturés dans le cercle d’une odieuse tautologie. Le Dasein des victimes est inhautentique, et coupable d’empoisonner l’air avec la métaphysique des droits de l’homme pour la seule et bonne raison que, « conditionnés » pour périr dans des camps d’anéantissement, ils le furent effectivement et ne purent pas ne pas périr.

Il faudra bien un jour organiser un  colloque international pour prendre la mesure de la signification d’une ontologie dont l’auteur s’est mis dans la position d’être un Ubermensch non seulement en approuvant mais aussi en promouvant une telle bureaucratie. (Cette « promotion » est amplement exposée dans l’ Introduction à la métaphysique.)

Jamais, dans ce texte qui réjouira plus d’un jeune SA d’aujourd’hui, Heidegger mentionne le fait qu’ « ils » furent assassinés. Ils ne firent qu’être tués, que périr, que d’être liquidés.

Heidegger ne fait pas seulement qu’opposer ceux qui peuvent la mort à ceux qui ne font que périr : il nie purement et simplement qu’il s’agisse d’un assassinat. C’est cohérent avec la haine qu’il a pour la métaphysique des droits de l’homme. Reconnaître l’assassinat c’est en effet se contraindre à voir dans l’humain qu’on tue autre chose qu’une bête d’abattoir et, davantage encore, autre chose que des « pièces de réserve pour un stock de cadavres ».

Le fait qu’Heidegger fasse une telle description, et l’avalise, signifie déjà qu’il nie qu’il s’agisse d’un assassinat et d’un crime.

Le piège est que, en acceptant sa thése apparente, à savoir que les camps d’anéantissement auraient privé des hommes de leur mort, on ne voit plus qu’ils ont été de toutes façons assassinés. En réalité, dans la difficulté qu’il éprouve lui-même à justifier l’injustiable, Heidegger trouve l’astuce de feindre une critique pour occulter ce qui, de sa part, n’a pas eu lieu mais a eu lieu pour ceux qui sont morts : l’assassinat et le crime. En élaborant à l’occasion une soi-disante pensée critique de la technique il repousse la réalité de l’assassinat derrière le spectacle, même négatif, du mode opératoire. Or ce mode opératoire a été mis au point pour que la tuerie atteigne rapidement, et sans rencontrer d’obstacles moraux et techniques majeurs, une certaine échelle. Mais il est attendu que H-Dasein n’entende pas reconnaître le crime. De même que le mode opératoire permettait au Volk de ne pas s’impliquer dans des actions répugnantes et, par là, de ne pas être exposé à la « conscience morale », il permet également à Heidegger d’être pleinement H-Dasein et de ne pas reconnaître le crime. La  (supposée) « critique heideggérienne » est en elle-même une négation du crime. Négationnisme de philosophe et pour philosophes? Beaucoup ont préféré nié ce négationnisme.

« Et sans cela – des millions périssent aujourd’hui de faim en Chine ».

Cette comparaison pourrait laisser pantois. Que signifie-t-elle? Aprés les « centaines de milliers » voici les millions de chinois tués par une catastrophe politico-climatique « communiste ». De quoi occulter davantage le caractére criminel et planifié de la Vernichtung commise par n-Dasein.

En réalité le rôle de cette comparaison est encore plus grave qu’on peut le penser à première vue.

Les morts chinois ont semble-t-il surtout été victimes d’une conjugaison de bêtise, d’incompétence et d’accidents climatiques. Mais même si nous acceptons qu’il s’est agi en réalité d’une extermination intentionnelle Heidegger va nous dire plus loin qu’elle manque singulièrement de « classe »!

Heidegger fait deux choses en même temps. En nazi de tête il satisfait à la conduite négationniste. Mais, et comme piqué au vif par le score chinois, il va montrer que le plus important est que n-Dasein aurait toutes les raisons du monde de s’énorgueillir du crime commis. Ce crime qui est en même temps, bien entendu, un non-crime.

Le proverbe heideggérien version völkisch pourrait être le suivant : « Il vaut mieux avoir délibérément et clairement exterminé quelques centaines de milliers de « ils » plutôt que d’avoir déguisé une extermination bien plus massive en crise climatico-alimentaire. »

Il faut bien tenir son rang. La doctrine du Dasein est de toutes façons une doctrine de la hiérarchisation des « peuples ».

C’est pour le moins l’hypothèse que je vais justifier maintenant.

Mais le plus important est de ne pas oublier l’horreur tautologique de la « pensée » heideggérienne.

N-Dasein, en organisant un génocide – ce que Heidegger lui-même avait nommé, dans l’ Introduction à la métaphysique « ouverture déterminée à l’estance de l’être » – hiérarchise l’humanité en ceux qui sont capables d’une telle organisation et ceux qui en sont victimes. Cette « possibilité » est simplement, ensuite, justifée par une construction destinée à fédérer ceux qui sont sélectionnés positivement en se reconnaissant dans l’oeuvre du crime.

L’ontologie heideggérienne est en ce sens une théorie de la politique conçue comme crime.

C’est un hitlérisme. C’est l’hitlérisme.

Mourir cependant signifie porter à bout la mort dans son essence. Pouvoir mourir signifie avoir la possibilité de cette démarche.

Heidegger tire en quelque sorte les dividendes d’Auschwitz. En tant qu’ H-Dasein, et ayant voulu Auschwitz, il lui suffit maintenant de transformer le fait, le crime lui-même, en un malheur duquel, d’une certaine manière, il peut jouir. Que signifie « pouvoir mourir signifie avoir la possibilité de cette démarche » à savoir que mourir « signifie porter à bout la mort dans son essence »? Le « mourir », dans « pouvoir mourir », n’a-t-il pas une signification transitive? Ne signifie-t-il pas aussi « pouvoir faire mourir » ou « pouvoir assassiner? »

La profonde vulgarité du criminel Heidegger consiste comme à enfoncer les victimes une seconde fois dans le malheur et dans le mourir. Moi, H-Dasein, je vous ai privé de la mort. Moi, H-Dasein, qui mourrai dans mon lit, (dans un lit et en compagnie au moins d’une prostituée), je passe mon temps à vous assassiner. Vous prouvez « l’ontologie fondamentale »!

Lorsque quelqu’un est assassiné totalement par surprise, par exemple d’un coup de révolver dans la tête et tiré dans le dos, il est aussi privé de sa mort. Mais cela même était une condition de la réussite de l’assassinat.

Nous le pouvons seulement si notre essence aime l’essence de la mort. Mais au milieu des morts innombrables l’essence de la mort demeure méconnaissable.

Au fond, et pour autant que le « pouvoir mourir » est une caractéristique d’un Dasein supérieur – de n-Dasein – et donc une sorte de « bien », la destruction de ce bien, en noyant l’essence de la mort dans « des morts innombrables », destruction qui affecte les victimes, permet surtout à qualifier précisément n-Dasein.

C’est une scénographie guerrière. C’est une scénographie destinée à produire de la « différence ontologique ». Il y a du Dasein disqualifié, celui qui, notamment, meurt dans les « camps d’anéantissement ». Mais il y a du Dasein authentique. Celui qui peut cette mort infligée à l’autre comme non mort. Celui-ci est guerrier; celui-ci combat pour l’Etre; celui-ci est un combattant de la « vérité de l’Etre ».

Heidegger, en tant qu’ H-Dasein, est le penseur d’un peuple d’Exterminateurs.

Il en est le guide spirituel.

Heidegger continue à se repaître de l’oeuvre d’Auschwitz.

La mort n’est ni le néant vide, ni seulement le passage d’un étant à un autre. La mort appartient au Dasein de l’homme qui survient à partir de l’essence de l’être.

Mais là, précisément, il faut comprendre et admettre que « homme », dans l’expression « Dasein de l’homme », signifie précisément « homme authentique », « homme véritable », « homme supérieur ».

Heidegger dit : « nous sommes des hommes véritables parce que nous avons fait Auschwitz ».

Je suis un « homme » parce que j’ai tué Anne Frank.

Nous retombons dans « l’horreur tautologique ». En « tuant » les victimes des camps – sans les assassiner – de manière à les priver de leur mort – mort au combat, mort pour la vérité de l’être… – je suis celui qui « peut la mort », qui « aime la mort », qui devient « être authentique ».

« L’aveu », maintenant, prend forme et se clarifie.

La mort est l’abri le plus haut de la vérité de l’être, l’abri qui abrite en lui le caractère caché de l’essence de l’être et rassemble le sauvetage de son essence.

Pourquoi faudrait-il perdre son temps à percer le sens d’une pensée aussi profonde? Heidegger dit simplement qu’il faut exterminer pour conserver les clés de la domination.

Il est vrai qu’il y a aussi cette « relève » ontologique de l’extermination.

Elle consiste, nous l’avons déjà vu, à se poser comme homme véritable en organisant la privation de la mort à l’encontre des « ennemis » supposés portés atteinte à cette authenticité.

Mais cela même est assassinat, crime et meurtre.

Pour Heidegger c’est la « vérité de l’Etre » et ce sont des héros innocents qui ont été condamnés à Nüremberg.

C’est pourquoi l’homme peut mourir si et seulement si l’être lui-même approprie l’essence de l’homme dans l’essence de l’être à partir de la vérité de son essence.

C’est du blabla pour commandant de camp d’anéantissement.

Refaisons le raisonnement par la fin en le traduisant.

1) « Vérité de son essence » . Il s’agit de l’homme, mais de l’homme véritable, de l’homme supérieur au sens nazi.

Quant à son essence : cet homme est « Dasein-völkisch ». Il parle la seconde langue de l’être après le grec. Il est l’homme de l’être; de la vérité de l’être. Cela le place à la tête d’une hiérarchie où tous les autres Dasein ne peuvent qu’être classés vers le bas.

2) « Approprie l’essence de l’homme dans l’essence de l’être ». Cette appropriation ne fait que nommer la « politique » de ce que fut le III° Reich. (Mais Heidegger est le chef spirituel d’un Reich « pour mille ans »).

Auschwitz a été « appropriation », c’est-à-dire « liquidation » de l’ennemi intérieur juif. Et l’essence de l’être ne fait que nommer la supériorité ontologique de n-Dasein, de « notre Dasein ».

3) « … l’homme peut mourir si et seulement si… ». « Tu seras un homme, mon fils… » si et seulement si, pour pouvoir mourir authentiquement tu creuseras une « différence ontologique » en condamnant l’ennemi à la « non-mort » de l’extermination.

Reconnaissons-le… Cela a beaucoup plus d’allure que l’extermination aux intentions floues et aux déterminations ambigues éventuellement pratiquée en Chine en tirant profit d’une catastrophe politico-climatique.

Il y a génocideur et génocideur. Tout de même!

Il faut bien tenir son rang!

La mort est l’abri de l’être dans le poème du monde.

Voilà un merveilleux slogan publicitaire.

Traduisons : la capacité à exterminer l’ennemi – de manière « appropriée » – est la clef de la survie politique dans le grand merdier.

Pardon!.. « Poème du monde » doit habiller, comme l’a toujours fait la jolie croix gammée, le combat pour la Domination.

« Poème du monde » doit cacher les fumées qui s’échappent d’Auschwitz.

Pouvoir la mort sans son essence signifie : pouvoir mourir.

Nous l’avons vu : celui qui « peut » la mort est autant celui qui tue et celui qui tue de manière telle que la mort authentique lui soit réservée. C’est affaire de n-Dasein, H-Dasein compris naturellement.

La phrase conclusive est « éblouissante ».

Seuls ceux qui peuvent mourir sont les mortels au sens porteur de ce mot.

Le serpent se mord enfin la queue avec succès. Que signifie « au sens porteur »?

Voilà le « grand secret » du Reich millénaire : Auschwitz fait la sélection entre ceux qui peuvent mourir et ceux qui sont tués… ces derniers n’étant toujours pas assassinés.

J’attends les critiques afin de pouvoir leur répondre.

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2 commentaires

  1. Ce qui est rigolo dans vos textes (sans me prononcer sur le fond), c’est qu’on sent que vous jouez au philosophe comme un enfant joue au cow-boy. Vous êtes manifestement totalement incompétent et incapable de penser quoi que ce soit, mais vous avez trouvé on ne sait où une panopli de philosophe avec laquelle vous ne vous lassez pas de jouer: on retrouve tous les tics, les ficelles rhétoriques, l’usage des concepts propre au discours philosophique contemporain, mais qui tourne à vide, sans aucun contenu. On sent dans chacune de vos phrases la jubilation à se dire: moi aussi, je peux faire philosophe si je veux ! Très amusant.

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  2. Il n’y a rien de proprement à critiquer , l’incompétence est tellement flagrante .
    Rien compris au Dasein , rien compris à l’être pour la mort .Rien de rien dans aucune des dimensions extraordinaires de cette pensée.
    Qu’heidegger soit un ignoble pleutre est une chose ,mais cela n’autorise pas face à l’immensité de son oeuvre ces raccourcis et invectives racolleuses .La grande histoire, celle où Heidegger prendra place aux côtés des plus grands, jugera ne vous endéplaise .Mais à quoi bon débattre quand l’un s’autorise à volonté d’user de l’accusation ignominieuse de penchant pour le nazisme et les lchambres à gaz et l’autre ne dispose que de celle de l’incompétence de son vis-à-vis .

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