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OU BIEN Heidegger est un grand philosophe, le philosophe du siècle (entendons celui qui vient de commencer) :
– il est alors indispensable qu’il ait été un résistant spirituel au nazisme;
– il ne faut pas qu’il introduise le nazisme dans la philosophie;
– il est recommandé que ses détracteurs soient des calomniateurs;
– il faut faire de la « philosophie », en dépit de ce que dit Heidegger de la philosophie, c’est-à-dire ne jamais lire explicitement Heidegger comme un auteur nazi.
Les enseignants heideggériens ont à leur secours cette déclaration de 1925 de Heidegger selon laquelle l’idéal d’objectivité en histoire n’est pas fondé. Le Dasein est la mesure de toutes choses. Et le Dasein c’est le Volk völkisch.
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OU BIEN Heidegger est un nazi et a réussi un transcodage du nazisme dans un langage emprunté à la philosophie.
Ce nazisme à formulation philosophique il le nomme lui-même « pensée », qu’il oppose aussi bien à la science – qui ne pense pas – qu’à la philosophie, qui n’est que métaphysique.
Il faut alors enseigner comment il est possible de pervertir et de corrompre la philosophie pour servir une conception du pouvoir d’état reposant sur une soi-disante défense du « peuple de penseurs et de poètes » assurée par le rempart d’une bio-politique d’extermination. Protéger Hölderlin par Auschwitz!
Heidegger est le contraire absolu d’Adorno : la poésie – la pensée – commence avec Auschwitz!
Il faut alors faire de la philosophie, « tout simplement », et lire, pour le dénoncer et le détruire, ce qu’il y a de nazi dans le texte heideggérien.
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