Kubrick en contre-publicitaire/Croquisdephilo130907

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Stanley Kubrick a développé avec virtuosité un art de l’image que beaucoup de publicitaires ont imité. Il serait pourtant erroné de comprendre cette rhétorique comme destinée à faire la publicité des films de Kubrick lui-même.

Ayant médité sur le nazisme et les formes de séduction des masses que celui-ci a mis en oeuvre Kubrick semble surtout intéressé par la manière dont nous nous plaisons à être séduits par les catastrophes et le mal.

2001 est en ce sens caractéristique. Les valses de Strauss nous entraînent avec charme dans un espace de la désolation. Et l’ Odyssée de l’espace lui-même est une visite dans un enfer.

Hitler a semble-t-il admirer à l’instar d’un paysage sublime la destruction d’un Berlin dont il a souhaité la disparition. Sans être aussi haineux et criminel nous pourrions ressembler plus souvent que nous le pensons au dictateur. Nous sommes attirés, fascinés, séduits par le spectacle de notre destruction.

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Dans 2001 Américains et Russes, tous blancs, se partagent une planète qu’ils dominent. La victoire, en termes de darwinisme social, du monde blanc est totale. Mais cette victoire « odysséique » est en réalité celle d’une rage à détruire et d’une pulsion de mort sans limite.

Le monolothe noir, qui revient comme un leitmotiv dans le film, aurait surtout pour fonction de ponctuer le chemin de l’humanité vers sa propre destruction, auto-destruction qui entraîne avec elle, comme semble l’indiquer la catastrophe climatique et environnementale qui s’annonce, toute une partie des merveilles de la nature.

Comme si l’homme, en devenant Dieu, ne pouvait être qu’un Dieu destructeur et suicidaire. (1)

Mais, voilà, cela nous plaît. Tel est le problème.

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(1)L’idée de Dieu étant humaine le transfert de celle-ci sur l’humanité ne pouvait pas ne pas se produire. Mais notre propre création humaine est une caricature destructrice de la création divine. Nous nous sommes projetés dans un Dieu qui a créé l’Univers. Et nous réalisons cette projection en détruisant le monde.

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1 commentaire

  1. « Comme si l’homme, en devenant Dieu, ne pouvait être qu’un Dieu destructeur et suicidaire. »

    Voilà résumée toute la pensée de l’insurrection, du subjectivisme, du mal et sur Surhomme chez Martin Heidegger, que ce soit dans ses cours sur Nietzsche ou ceux chez Heidegger. Ah non zut il en faisait l’apologie (…)

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    Réponse de Skildy :

    Cela ne change rien au problème. Il y a une face honnorable de Heidegger. L’autre face est ignoble.

    Le subjectivisme c’est autant Descartes que le néo-kantisme « juif ». Et les « insurgés » cela s’extermine.

    C’est l’horreur totale : la notion d’insurrection, quand elle est utilisée par un pote de Hitler, cela sonne

    camps de concentration.

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