Heidegger : une croix gammée dans la tête

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Réflexion sur la photographie d’un pens/zeur

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Zzzzzzzzzzzzzzzppzzzzzzheia 

Quand Heidegger sortait de la Hütte c’était parfois pour rencontrer des copains à lui.

Zzzzzzzzzzzzzzzppbbzzzzzzzzzz 

Cette photographie est littéralement effacée de la mémoire des lecteurs de Heidegger par un mythe négationniste en vertu duquel Heidegger, aprés s’être un temps fourvoyé dans le nazisme – au cours de la période dite du rectorat – serait en réalité passé à une forme de résistance spirituelle.

Dans l’état actuel de nos institutions, qui sont loin d’avoir tiré toutes les conséquences des constructions totalitaires du siècle dernier,  la reconnaissance académique et universitaire de Heidegger comme « auteur classique » dresse de fait un obstacle au principe même de toute recherche portant sur les rapports de Heidegger et du nazisme.

On voit mal, en effet, comment on pourrait même faire un cours sur un « philosophe nazi »!

Alors qu’il est possible de concevoir un cours de philosophie sur le nazisme, Heidegger étant étudié, avec le maximum de nuances possibles, comme un intellectuel « organique » de cette construction.

Il ne s’agit nullement de ma part d’un acharnement ou d’une calomnie.

Ecrivant une note à propos de L’Expérience de la pensée, écrit en 1947 par Heidegger, deux ans après la fin de la guerre, je me suis surpris à dire que les pages de Heidegger me semblaient comme imbibées ou marquées par la croix gammée, par le svastika. /Cliquez sur : http://skildy.blog.lemonde.fr/2007/05/25/2523/

Or voilà ce qu’il s’est passé.

J’ai d’abord remarqué que les aphorismes de la page de droite étaient systématiquement rassemblés par groupes de 4 aphorismes (ou sous-groupes).

J’ai alors formé le soupçon que Heidegger lui-même marquait ses pages au svastika.

Pour éviter de commettre un « délire d’interprétation » je me suis alors intéressé de prés à cette croix gammée. Renseignement pris il s’est avéré qu’elle tournait de « droite à gauche », d’Est en Ouest, du Levant au Couchant. (Le Nord étant à la verticale d’un globe terrestre placé devant nous l’Orient étant à notre droite).

Or, sur la page de gauche du texte, sont imprimées les strophes d’un poème en prose.

Dans la première strophe on lit ceci : « Quand, dans le silence de l’aube… »

Dans la dernière strophe cela : « Quand le soleil du soir… »

Ma conclusion est donc la suivante.

Ce texte de 1947, supposé dire quelque chose sur l’expérience de la pensée et être signé par un « résistant spirituel » (voir note 1) au nazisme, est en réalité marqué en filigrane, du fait de Heidegger lui-même, du sceau de la croix gammée!

Au nez et la barbe des alliés qui, alors, avaient interdit Heidegger d’enseignement!

L’Expérience de la pensée est un tour de croix gammée dans la tête du lecteur!

La photographie ici publiée, qui date de 1933 (ou 1934), dit la vérité du texte de 1947.

Le « grand philosophe » a une croix gammée dans la tête et il en est très fier.

Et tout le texte est littéralement imbibé d’une croyance intacte en l' »oeuvre » du Führer. En 1947!

Marcel Conche et les autres : revisez votre copie!

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Pauvres lycéens!.. Pauvres étudiants!.. A cause de maîtres empêtrés dans leurs contradictions, et construisant de manière invraisemblable un Heidegger en père Noël, vous êtes sommés de faire preuve de respect et d’admiration pour un auteur qui, en 1947, et alors que les camps de la mort ont montré au monde toute leur horreur, truffe ses textes de croix gammées!

Je ne sais pas comment on peut appeler ça.

Qu’on lise Heidegger!.. mais pour apprendre comment la barbarie et le crime peuvent se parer des habits de la pensée sublime.

Pauvre pensée!

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Note 1. L’expression de « résistance spirituelle » présente l’avantage, pour les philo-nazis heideggériens, de suggérer implicitement que cette « résistance » est en réalité celle du nazi Heidegger aussi bien au communisme, au socialisme qu’au libéralisme et à l’américanisme. Mein Kampf continué avec des moyens spirituels.  

La preuve… Il paraît que Heidegger aurait eu tout à craindre des nazis. Même après 1945! Et c’est pourquoi il n’a pas fait de la réflexion critique sur le nazisme un des grands thèmes explicites de ses écrits d’alors. Libération?.. connais pas! En réalité c’est en 1945 qu’il serait passé à la « résistance spirituelle ». En tant que nazi, en tant que successeur « philosophe » de Hitler et transmetteur de la bête immonde. Heidegger est le théoricien de la SS éternelle.

Quand le soleil du soir, débouchant quelque part dans la forêt, revêt d’or les fûts…

… écrit Heidegger à la fin de L’Expérience de la pensée. En terminant de manière hautement symbolique et secrète – soleil du soir… – le tour de croix gammée que joue le texte à son lecteur.

La forêt qu’est-ce que c’est? L’or qui revêt les fûts qu’est-ce que c’est?..  C’est aussi l’assemblée glorieuse de la SS éternelle de la « résistance spirituelle ». La gardienne du Volk!

Telle est notre hypothèse.

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5 commentaires

  1. Quelle profondeur de pensée! Quelle lecture libre et sans préjugés! C’est magistral!
    Bienvenue dans le Code Heidegger!

    *

    « Le national-socialisme est un principe barbare. » Heidegger, 1934.
    Voudriez-vous révéler à vos lecteurs comment vous décodez cette phrase, dont je ne doute pas qu’elle recèle un horrible sens caché?…

    ——————–

    Réponse de Skildy :

    Ne soyez pas trop jaloux mon cher Gambler!

    Quant à la petite phrase sur le « principe barbare » ce serait à mourir de rire si cela n’était pas si grave.

    Heide. lui même nous en donne le sens, sous la forme d’une « pensée » qui n’est qu’un code pour une police nazie de la pensée : « Le mauvais danger, le danger confus, est la production philosophique ». (In L’Expérience de la pensée).

    Voilà la barbarie d’un virtuel ministère heide-nazi de la culture et de l’éducation nationale : au gnouf les philosophes! seule doit être prise en compte la Gesamtausgabe du Fürhrer de ce que j’appelle la « kistch-ontologie ».

    On vous l’a dit ailleurs : « barbare », chez Heidegger, est un compliment. Et c’est pouquoi il ne cesse de s’attaquer au « sujet » de la modernité. Pour cultiver la « rose des Alpes », cette admirable fleur qui pousse grâce à l’engrais un peu spécial produit dans certains camps de concentration.

    Hé! oui! que voulez-vous :

    J’en suis là et las

    Heide. est un naze.

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  2. Bonsoir,
    tout d’abord, permettez moi de vous faire part de la satisfaction qui fut la mienne en parcourant votre …site, selon l’expression chère à MH.
    De celui d’où je vous écris -un pays dit « en transition »- il est assez comique de voir les esprits scolaires qui s’affairent au sauvetage du petit gros revendiquer à l’appui de leurs stratégies l’héritage de la « dissidence ». Pour votre information, je me permets de rappeler que les heideggeriens ici étaient ce qu’ils sont structuralement partout ailleurs: des free-riders (on traduit ce me semble par « passager clandestin »).
    En clair, des gens assez douillettement installés, certes devant le foyer de l’Etre, mais surtout dans les recoins de l’université officielle, d’où ils critiquaient le « nihilisme » de la véritable opposition, celle des étudiants, des pacifistes etc…des gens de gauche qui menaient de vrais combats. L’un d’entre eux s’est d’ailleur plaint récemment de gagner moins depuis le changement de régime. On n’ose lui conseiller de travailler plus.
    Aujourd’hui, l’ontologie nationale et l’idéologie de clocher qu’ont bricolé ces messieurs (il n’y a pas, à ma connaissance, de dames au sein du groupe, du moins pas en S…) sert à relever d’une sauce hölderlino-heideggerienne la soupe amère du libéralisme; et surtout à attribuer aux choriste du « chant profond » les places à l’Université, bien que celle-ci, comme retive à recouvrer son authenticité, demeure assez largement dominée par les nihilistes adeptes de l’aliénante technique.
    Ceci étant dit, je désirerais que vous me fassiez parvenir, par mel privé ou par le truchement de ce site, les références exactes de la citation relative à la « magnificience du simple ». Si vous l’avez « auf Deutsch » , je suis preneur aussi.
    Bien cordialement,
    Gev.

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  3. Prenez garde, cher Monsieur Skildy, avant de lire Heidegger, à bien nettoyer la croix gammée qui semble faire corps avec vos belles lunettes. Celle-ci fait écran entre votre lecture et le texte.
    Pour la présence du chiffre 4, veuillez relire ce qu’a écrit Heidegger sur le « Quadriparti », qui n’a rien à voir avec la croix en question.
    Pour la production philosophique comme danger, peut-être vaudrait-il mieux questionner le terme « production » en lui-même et son lien éventuel avec le « projet mathématique de la nature » et le péril d’un déclin de la pensée au profit d’une métaphysique qui peine à dépasser ses « renaissances épigonales ».

    _________________________

    Prenez garde cher Matthieu à vos verres fumés… Ce n’est pas moi qui ait monté la photographie « pornonazie » badigeonnée de croix gammées où l’on voit notre penseur en compagnie de ses petits copains.

    Quant au blabla sur la métaphysique je le connais très bien. Notre grand penseur fait de gros paquets où l’on trouve emmêlés Descartes, l’arraisonnement, la métaphysique, la philosophie…

    Quant au Quadriparti j’assume le cercle : un nazi qui dit que cela n’a rien à voir avec la croix gammée n’est pas crédible.

    Si Heidegger avait dit : « je suis un nazi » il aurait fait preuve d’une crétinerie qui l’aurait définitivement coulé aux yeux de ses potes.

    Skildy

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  4. Fédier invoque sans cesse le jugement de Heidegger « Le N.S. est un principe barbare ».

    Etant entendu que « principe barbare », chez Heidegger, c’est péjoratif.

    Oui, mais ce n’est pas ainsi qu’Heidegger l’emploie.

    Par exemple, dans une lettre du 7 Juin 1936, Heidegger écrit à Kurt Bauch, ami et camarade de parti :

    « Le National-Socialisme serait beau comme principe barbare, mais il ne devrait pas être si bourgeois… »

    [Der N.S. wäre schön als barbarisches Prinzip, – aber er sollte nicht so bürgerlich sein…(in Heidegger, M., 2004, Brieffolge an den Kunsthistoriker Kurt Bauch, dans Stargardt, J.A., Autographen aus allen Gebieten, Katalog, mars 2004, p.190-194, ici p. 192)].

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  5. Pour clore définitivement cette question nous avons maintenant le passage complet que Fédier s’était bien gardé de nous communiquer et allant même lors d’un débat avec Emmanuel Faye jusqu’à demander à ce qu’on lui fasse confiance, lui qui avait (et a toujours !) à l époque un accès direct et exclusif aux textes de Heildegger…

    « Le national-socialisme est un principe barbare. C’est là sa qualité essentielle et sa possible grandeur. Le danger, ce n’est pas lui, mais qu’on l’édulcore en prêchant le vrai, le bon et le beau. »

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