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Dans Le Figaro Fabrice Hadjaj s’est joint aux « Fédier » pour discréditer la recherche de E. Faye sur l’introduction du nazisme dans la philosophie.
Il dit cependant ce qu’il faut pour essayer de neutraliser la rhétorique inadmissible de Fédier. Soit.
Mais je suis tombé sur un article de F. Hadjaj faisant l’éloge, auquel je souscris, de l’oeuvre de Günther Anders. L’article se termine par une bibliographie de Günther Anders que voici :
Les Ecrits d’Anders traduits en français :
– Günther Anders, La Menace nucléaire, Le Serpent à Plume, 2006.
– Günther Anders, L’Obsolescence de l’homme. Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle, Encyclopédie des Nuisances, 2002.
– Günther Anders, George Grosz, Allia, 2006.
– Günther Ander, Et si je suis désespéré que voulez-vous que j’y fasse ?, Allia
PAS UN MOT SUR :
Günther ANDERS, SUR LA PSEUDO-CONCRETUDE DE LA PHILOSOPHIE DE HEIDEGGER, Editions Sens et Tonka 2003.
Dans ce texte, publié la première fois en 1948 à l’université de Buffalo (New-York), Anders analyse Etre et temps de Heidegger comme étant en sympathie profonde avec la barbarie nazie.
On a beau admiré Anders, comme on est plutôt copain avec les heideggériens, on ne va tout de même dire aux lecteurs que Anders est un des premiers à avoir scruter le nazisme de Heidegger.
Non mais…
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Bon à rappeler.
C’est précis et bien argumenté Anders ! Il connaissait son affaire. Coriace aussi, et superbement écrit. Les analyses sur le langage heideggerien sont à la fois éclairantes et savoureuses ! Vous devriez en produire quelques-unes.
J’aime le détail à valeur parabolique. Je traduis donc rapidement le Souvenir de Anders de mars 1984 qui sert de prologue à l’étude sur Heidegger.
Anders passa une nuit chez Heidegger à Marbourg. La conversation allait bon train, jusqu‘au moment où il fit une citation malencontreuse.
« […] je citais ce mot magnifique de Voltaire, sans nommer l’auteur : « Il ne suffit pas de crier, on doit aussi avoir tort (Unrecht) », même lui, si totalement dépourvu d’humour, s’en amusa. Mais quand je déclairai que Voltaire en était l’auteur, elle d’abord, lui ensuite firent grise mine. La soirée en fut gâchée, d’autant que, sur un ton le plus innocent possible, je dis que symétriquement on pouvait dire : « Il ne suffit pas de murmurer, on doit aussi avoir raison (Recht) ». Naturellement, elle, ne comprit rien du tout, mais lui, me regarda un long moment. Il se sentait percé. Car telle était sa stratégie quotidienne : forcer le silence total de la salle par un murmure presque inaudible, et convaincre ainsi les auditeurs, que tout ce qui leur parvenait du moins acoustiquement aux oreilles, devrait être vrai, que dis-je, devait être LA Vérité même.
Ça marchait, et ce n’est pas le moins étonnant !
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Merci à fpb pour ce beau commentaire…
Au fait, pour Skildy : le texte « sur la pseudo-concrétude… » est je crois une traduction partielle de son gros « Über Heidegger », que l’on trouve assez facilement…hors de France.
Salut,
Mourat.
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