Nécessité d’une « lecture du dehors » de Heidegger – Illusionnisme involontaire mais pathétique de Jean Greisch à propos d’Etre et temps. C’est précisément Sein und Zeit qu’il faut aujourd’hui démonter pièce par pièce.

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Je viens de mettre à mon programme la lecture du livre de Jean Greisch : « Ontologie et temporalité. Esquisse systématique d’une interprétation intégrale de Sein und Zeit « .

L’ouvrage promet d’être autant admirable que consternant. Que de lectures critiques sensibles à la moindre nuance! Et tout cela pour passer à côté de l’essentiel. Il est vrai peu ragoûtant.

En attendant voici comment en 1995 Nathalie Frogneux parle du livre dans la Revue philosophique de Louvain : « Alors que chez Husserl ontologie et phénoménologie se croisent tout au plus, chez Heidegger elles se recouvrent complètement au point de n’être plus qu’une. Pour celui-ci, la question fondamentale et urgente n’est donc plus celle d’une description de l’être, mais celle de «l’interprétation de l’étant en direction de son être». Ainsi s’effectue, au travers de la phénoménologie, l’ «entrée en ontologie» de Heidegger, soit son entrée en «onto-herméneutique». J. Greisch comprend ainsi Sein und Zeit comme un ouvrage de part en part herméneutique, se ralliant, auprès de J.L. Nancy, à la position «maximaliste», contre des «minimalistes», tels Gadamer et Grondin, pour qui seul le § 33 est herméneutique ». 

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Où est le problème dira-t-on? Il est très précisément à cet endroit où l’ontologisation sans reste de la phénoménologie signifie une « re-germanisation » de la philosophie; sa mise au pas dans la perspective de la « Rasse » et de son aspiration à l’exercice d’un pouvoir de purification. « Etre », chez Heidegger, n’est qu’en apparence un mot emprunté à une langue universelle philosophique. Il signifie un ensemble de notions idéologiques voisines comme : race, souche, identité, souveraineté absolue, domination, antisémitisme (les juifs, par exemple Husserl, sont incapables de « l’être »)… Le mot philosophique « être » est l’expression d’une mythologie voilée.

Il faut oser lire Heidegger du dehors. Ce dehors me dit par exemple que le mot svastika, mot sanscrit pour dire « croix gammée », signifie précisément « être », « existence », « heureuse existence ».

La question de l’être est, chez Heidegger, le strict équivalent de la croix gammée.

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C’est par « être » que s’effectue le passage entre la « pensée de la race » (et du principe de sa souveraineté absolue) et le discours philosophique universitaire.

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Question du dehors : combien de fois Heidegger a-t-il écrit Sein (être) avec la moustache hitlérienne sous le nez?

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