Petit contre-dictionnaire Heidegger : VERITE DE L’ETRE

 

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Une des expressions les plus terrifiantes et odieuses de Heidegger.

Disons-le de cette manière : c’est cela qui a été administré dans les camps de concentration et les chambres à gaz.

L’expression veut dire que la correspondance « vraie » de la pensée et de l’Etre comprend l’idée d’une hiérarchie des peuples en vertu de laquelle le peuple allemand, qui joint à l’expérience, quoiqu’ébranlée par « l’enjuivement », de l’enracinement – seule source de grandeur civilisationnelle – celle d’une parole illuminée par une « langue de l’Etre »  est à même de montrer le chemin.

« Etre » a toujours signifié, chez Heidegger – lequel refuse de le réduire à n’être que le concept le plus général – l’idée selon laquelle il existe des « peuples maîtres ». Heidegger, en s’appuyant notamment sur une certaine lecture de Nietzsche, saute par-dessus l’héritage juif et chrétien pour privilégier les peuples grecs et allemands.

De ce point de vue l’interdit mosaïque de meurtre – la « loi » – est considéré comme l’élément le plus menaçant à l’égard du seul peuple capable, dans le monde moderne, de porter et d’être porté par la « langue de l’Etre ».

Selon cette vue l’imputation de «crime contre l’humanité », imputation qui sera au cœur du procès de Nüremberg et déterminera la spécificité de certaines condamnations, est une preuve que « nous ne pensons pas encore ». Le procès de Nüremberg fut ainsi de part en part métaphysique et absolument sourd à la « vérité de l’Etre ».

« L’homme, écrit Heidegger, est bien plutôt « jeté » par l’Etre lui-même dans la vérité de l’Etre, afin qu’ek-sistant de la sorte, il veille sur la vérité de l’Etre, pour qu’en la lumière de l’Etre, l’étant apparaisse comme l’étant qu’il est. (…) L’homme est le berger de l’Etre ». (Lettre sur l’humanisme, Editons Montaigne 1970, page 77).

Traduisons cette odieuse pensée. Tout d’abord il ne faut pas prendre « homme » au sens anthropologique et universel. Les enfants du Dieu créateur ne sont pas des « hommes ». L’homme heideggérien – c’est l’homme régénéré du IIIeme Reich – est « jeté par l’Etre lui-même dans la vérité de l’Etre ». Il est jeté et non créé par un « père ». Il n’est donc surtout pas « frère » parmi des « frères ». Il n’est pas « brother ». Il n’est authentiquement humain qu’à entendre la vérité de l’Etre. Et cette vérité lui enjoint d’assurer, en sautant par-dessus la Loi, la pureté du peuple de «poètes et de penseurs », de ce peuple enraciné et parlant la deuxième langue de l’être après le grec.

Les «Juifs », qui sont sans monde et n’entendent pas la « vérité de l’Etre », sont les premiers ennemis de ce peuple. L’homme heideggérien sera ainsi un camarade de combat contre la fraternité.

Pour Heidegger les condamnés de Nüremberg sont de véritables héros de la « vérité de l’Etre ».  

Auschwitz, qu’il fera semblant de réprouver – et dans le cadre d’une logique dont il rejette la signification – demeure ainsi pour Heidegger un des hauts lieux de la mise en œuvre de la vérité de l’Etre.

En 1946 il fallait cependant arrondir quelque peu les angles. Prenant appui sur Hölderlin Heidegger dira ceci : « La « réalité allemande » n’est pas dite au monde pour qu’en l’essence allemande le monde trouve sa guérison ; elle est dite aux Allemands – il s’agit bien de la « vérité de l’Etre » – pour qu’en vertu du destin qui les lie aux autres peuples ils deviennent avec eux participants à l’histoire du monde ». (Ouvrage cité, page 99).

En passant par Hölderlin (Der Ister, Die Wanderung…) Heidegger montre que ce qui le peine probablement dans le procès de Nüremberg ce sont les condamnations et non les crimes… lesquels n’étaient pas pour lui des crimes.

Et d’en appeler à une collaboration capable de comprendre que des héros de la vérité de l’Etre ont été injustement condamnés par des « métaphysiciens », des « philosophes », des gens qui ne savaient absolument pas ce que penser veut dire.

 

Suppléments :

Ces 2 passages de Mein Kampf, d’Hitler, permet de comprendre concrètement ce que « vérité de l’Etre » veut dire :

«Tout ce que nous avons aujourd’hui devant nous  de civilisation humaine, de produits de l’art, de la  science et de la technique est presque  exclusivement le fruit de l’activité créatrice des  Aryens. Ce fait permet de conclure, par la  réciproque, et non sans raison, qu’ils ont été seuls  fondateurs d’une humanité supérieure et, par suite,  qu’ils représentent le type primitif de ce que nous  entendons sous le nom d’«homme». L’Aryen est le Prométhée de l’humanité ; l’étincelle divine du génie a de tout temps jailli de son front lumineux…»

 

« Ce que le Juif produit dans le domaine de l’art n’est que du bousillage ou vol intellectuel. Mais le Juif ne possède pas les facultés qui distinguent les races créatrices et douées par suite du privilège de fonder des civilisations».

 

Hitler /Mein Kampf