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Je n’avais encore rien compris à La lettre sur l’humanisme de Heidegger… L’introduction du traducteur de l’édition originale parue chez Aubier en 1957, Roger Munier, considère le texte de Heidegger comme un grand texte de philosophie. Cette introduction nous introduit en réalité à un espace trompeur, une sorte de salle des illusions, laissant les nazis de l’époque savourer dans le secret la revanche spirituelle que leur offrait le « grand penseur du siècle ». De quoi s’agit-il?
La Lettre, nous dit-on, a été adressée à Jean Beaufret en automne 1946. La précision saisonnière vaut à elle seule comme signe de reconnaissance : c’est un salut nazi. C’est en effet le 1er octobre 1946 que s’est achevé le procès de Nüremberg. Le 15 du même mois le maréchal Göring échappait à la pendaison en avalant une capsule de cyanure sans doute apportée par un gardien américain « compatissant ».
Je résume la « thèse » que défend insidieusement Heidegger : le nazisme a été incompris, le crime contre l’humanité n’est pas celui qu’on pense, les nazis ont été calomniés et injustement condamnés.
Comment le grand philosophe s’y prend-il pour défendre une telle « thèse »?
Cela se précise à la page 33 de l’édition bilingue de 1964. Heidegger, s’adressant au destinataire (Jean Beaufret) écrit : « Vous demandez : Comment redonner un sens au mot « Humanisme »? Cette question dénote l’intention de maintenir le mot lui-même. Je me demande si c’est nécessaire ». Au moment même où une cour internationale institue le crime contre l’humanité mettre en doute qu’il faille maintenir le mot « humanisme » – faudrait-il de plus éliminer certains mots? – est la manière heideggérienne, sous couvert de haute pensée, de récuser le principe même du procès de Nüremberg.
Il était absolument impossible qu’un philosophe connu, mais nazi (même nazi), conteste explicitement le procès. Apprécions la manière avec laquelle Heidegger procède. Ce qui suit est encore plus horrible.
« Le malheur qu’entraînent les étiquettes de ce genre n’est-il pas encore assez manifeste? On se méfie certes depuis longtemps des « …ismes ». Mais le marché de l’opinion publique en réclame sans cesse de nouveaux ».
Voilà ce qu’il en est du « malheur » qui se manifeste à l’automne 1946 : l’humanisme qui sous-tend les attendus du procès de Nüremberg en l’espèce notamment du concept de crime contre l’humanité. Que la Lettre s’attaque également à Sartre qui, en octobre 1945, avait fait une conférence sur le thème « l’existentialisme est un humanisme » – qui donnera lieu à un ouvrage célèbre précisément publié en octobre 1946 – ne doit pas masquer le fait que la véritable cible est le procès de Nüremberg.
La Lettre est tramée d’antisémitisme. L’humanisme n’est qu’un « produit » induit par la dictature de la publicité. Heidegger cite en référence le paragraphe 27 de son ouvrage majeur Sein und Zeit, paragraphe que Georges-Arthur Goldschmidt a découvert en 1954 et qui lui avait fait dire que Heidegger était un « brun » (un nazi).
La dictature de la publicité est une dévastation du langage et celle-ci « provient d’une mise en danger de l’essence de l’homme ».
Voilà qui est d’une parfaite clarté : le procès de Nüremberg tout juste terminé Heidegger recycle le thème de la mise en danger de « l’essence de l’homme » par le marché, la publicité, l’échange bref par « l’enjuivement ». (Terme utilisé par le jeune Heidegger).
Voilà qui est parfaitement abject : le procès de Nüremberg n’est qu’une publicité juive, laquelle contribue à la « mise en danger de l’essence de l’homme ». Autrement dit s’il y a eu un crime contre l’humanité ce sont les juifs qu’ils l’ont commis. Comme la dictature de la publicité « décide d’avance de ce qui est compréhensible, et de ce qui, étant incompréhensible, doit être rejeté » les nazis, Göring en tête, sont de pauvres incompris.
Dans la Lettre Heidegger dit que ce sont les « justes » qui ont été condamnés à Nüremberg, et condamnés par ceux qui mettent en danger l’essence de l’homme.
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Comme les ex communistes qui n’ont jamais (ou quelques un isolés…) fait amende honorable, il est vain d’espérer que les Nazis l’eussent fait;et il aura fallu attendre la disparition de ceux ci (ceux qui, responsables de quelque chose?) vivent encore, sont quasi « glaireux » et devenus des « Bouches inutiles » (sic) de plus de 88 ans…) pour qu’on se mette à parler de « ceux qui savaient » comme les gens de la « Weisse Rose »; « Unerwünschten » Indésirables… qui cassaientt la belle et bonne conscience des Mitläufer qui « Ne savaient rien ».
Les crétins de Haut Niveau qui ont découvert le Stalinisme et le Goulag et l’Antisémitisme soviétique …au plus tôt! en 1970 ? n’ont pour le moment pas fait non plus amende honorable…et ne le feront pas!
Pourquoi ce qu’un gamin de 12 ans (moi) savait en 1952/54, resta « Ignoré » (et de plus par des Juifs marxistes ! ) jusque dans les années 1980 ?
Il est temps de se pencher sur la « Pathologie de la Pensée » qui est LE pproblème majeur de notre temps.
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