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Rue des Ecoles, à Paris, on peut lire sur le socle d’une statue représentant Montaigne cette déclaration du penseur :
Paris a mon coeur dés mon enfance. Je ne suis français que par cette grande cité. Grande surtout et incomparable en variété. La gloire de la France et l’un des plus nobles ornements du monde.
A propos du plan Voisin, que Le Corbusier conçoit dans les années 20-30 dans le but de rationaliser et de moderniser Paris, on s’offusque surtout d’y voir pousser des tours.
Mais un des points importants du plan, explicitement énoncé par Le Corbusier, était en réalité de nettoyer Paris de certains quartiers « indésirables » comme le Marais (parce qu’habités par des juifs, des arméniens…)
Le plan Voisin fait partie de la généalogie qui conduit aux camps.
Si les tours étrangement cruciformes poussent allégrement, dans ce plan pour Paris qui ne fut heureusement jamais réalisé, où sont passés les habitants « indigènes »?
Je préfère de beaucoup l' »incomparable variété » de Montaigne à ces objets, dont la section évoquant des croix nazifiées, ressemblent à des bombes fichées au coeur de Paris. Et en plein Marais.
Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! Boum! ..
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Comment une cartastrophe urbaine architecturale et morale comme Le Corbusier peut-elle mobiliser tant d’attrait et de fascination ?
La laideur et le fonctionnel dans sa caricature sont bien précurseurs de cette anomie urbaine qui nous accable. Tout ce que LC créa, est aujourd’hui « implosé » par les artificiers du Génie dans les banlieues; ou enlaidit les quartiers chics de France où les bourgeois bichonnet encore leurs Tours de 12 étages qu’ils ne peuvent détrire, eux, car cela LEUR coûterait un Max… non pris en charge, lui, par l’Etat…!
Quant au « racisme » de LC je ne puis rien en dire, n’étant pas au courant de sa « pensée » dont les créations (sic) ne m’ont jamais convaincu de m’y intéresser!
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cet article est vraiment du plus mauvais goût. je suppose que son auteur n’a lu aucun des ouvrages de Le Corbusier, et si il l’a fait, alors je déplore son aveuglement. Je suis navrée de devoir rappeler que les tours sont imaginées cruciforme pour une stabilité et une captation de la lumière maximales, et non pour invoquer la puissance du dictateur nazi.
de plus la réflexion de l’architecte s’est portée sur le rôle pacificateur d’une cité d’affaires : si les gratte-ciels avaient étés achetés par des sociétés du monde entier, personne n’aurait voulu attaquer Paris, et faire boum boum boum comme l’auteur de l’article le dit si bien .
je suis donc désolée de vous dire que le plan voisin ne conduit en rien les habitants du marais aux camps de concentration. de plus construire une cité d’affaire ne signifie pas éliminer la multiplicité des cultures dans Paris.
Ouvrez les yeux bon sang!!! tout le monde n’est pas nazi!
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Réponse de Skildy :
J’assume parfaitement ce que vous appelez mon « mauvais goût ».
C’est probablement faire preuve de mauvais goût que de tâcher de faire comme une généaologie de ce qui a conduit au pire.
Figurez-vous que je connais certains textes de Le Corbusier. Sa haine de la rue, qu’il exprime dans le courant des années 20, est parfaitement conforme à une vision à tout le moins « fascisante » de l’organisation de l’espace.
Quant au plan cruciforme on peut l’utiliser sans suggérer autre chose. Ce qui n’est pas le cas ici. (Et quel « mauvais goût! ») Mais cela renvoie de fait à toute l’histoire de ce qu’on peut appeler le « pré-nazisme », histoire qui a impliqué beaucoup de monde, y compris du « beau ».
Pour ce qui est du boum-boum-boum… c’est le dessin lui-même qui fait boum-boum!
Pourquoi dites vous : « je suis donc désolée de vous dire que le plan voisin ne conduit en rien les habitants du marais aux camps de concentration ».
C’est en effet bien pire : le dessin les extermine!
Je vous concèderais seulement que Le Corbusier a un parcours sinueux et quelque peu opportuniste. Il n’est pas un architecte nazi comme on dirait d’un Albert Speer qu’il a été nazi.
L’image du plan voisin reflète une époque que je me permets de trouver sinistre. Certains personnages n’ont pas brillé par leur pouvoir critique.
Pour un débat de fond « Le Corbusier contre Le Corbusier » lire par exemple le pamphlet de Marc Perlmann (contre) et l’étude de Uwe Bernhardt (pour).
Sk
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