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Hans Beckert, le serial killer de M. le maudit (Fritz Lang, 1931), est fou et dangereux : il séduit des fillettes qu’il viole et assassine avec un couteau.
Disons que c’est une catastrophe à échelle individuelle : un tsunami psychique qui précipite des fillettes dans l’horreur.
Mais, et il y a un humoir noir mordant chez Fritz Lang, M. le maudit est d’une invraisemblable « légéreté ».
Sa folie est aussi celle d’une société allemande qui, quelques années après la guerre de 14-18, est profondément déséquilibrée. Un million d’hommes est mort à la guerre. Il y a trop de femmes… trop de petites filles… M est submergé de M, de Mutter… Bref… dans sa folie sanguinaire… il tente vainement de rétablir l’équilibre.
M…Mais!
En amont, avant les crimes « légers » de Hans Beckert, les sociétés ont mis au point des techniques de destruction de l’homme invraisemblables : gaz toxiques, canons de longue portée, mitrailleuses, invention du bombardement des habitations civiles (avec des petites filles à l’intérieur)… M est un artisan pitoyable.
En aval, et c’est le pire : marquage et fichage administratif des « parasites », déportation en masse, concentration en des lieux maudits, institution de la chambre à gaz – du champ de bataille gazé pour soldats à la chambre à gaz pour civils, (avec des petites filles à l’intérieur)… – fours crématoires…
Quelle légéreté ce M le maudit… ce M le marqué!
Première guerre mondiale : 1914-1918
M. le maudit : 1931
Seconde guerre mondiale : 1939-1945.
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La suite au prochain film.
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