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Dans cette note je ne m’en prends pas à la police en tant que telle, dans sa généralité d’insitution républicaine. Je pense précisément qu’elle fait au contraire l’objet d’une tentative d’instrumentalisation anti-républicaine.
L’idée est qu’elle est savamment manipulée pour criminaliser la société. En ce sens on pourrait même parler d’un « complexe médiatico-policier ». Car cette instrumentalisation est le fait d’un dispositif où se combinent étroitement une partie du médiatique et une partie de l’institution policière.
La période électorale actuelle est au reste particulièrement révélatrice. En partie par incompétence de nombreuses forces politiques participent à un vaste effet de brouillage et de confusion. Les idées importantes et les idées-gags sont noyées dans un même flux de désinformation. Une des conséquences de ce brouillage, outre le fait qu’il « enfume » l’espace public de la démocratie, est d’enfermer les citoyens dans leurs problèmes et dans un sentiment confus de révolte.
Il ne faut pas grand-chose pour provoquer – et pour filmer – de véritables jacqueries urbaines. Telle est le deuxième stratagème pour détruire le politique : la provocation et la criminalisation. Le procédé, dans sa globalité, semble être le suivant : on organise une pénurie d’encradrement de proximité en comptant précisément sur l’effet d’allumage que peuvent constituer des « mauvaises relations » patentes entre la population et la police. C’est notamment ce qui semble s’être passé à la Gare du Nord.
Le discours d’instrumentalisation idéologique est bien en place. Il suffit alors de déclarer qu’on ne confond pas la population avec un noyau de « véritables voyous ». Vu de loin, notamment à la télévision et au fond du pays, que sont les « véritables voyous »? La limite est volontairement imprécise. Ainsi toute une partie de la population est virtuellement « criminalisée », c’est-à-dire transformée en criminels. La réponse qui consiste à dire qu’on ne confond pas les voyous et les honnêtes citoyens est trés habile car elle est médiatiquement parfaitement inopérante. La grande majorité des gens ne se pense pas comme « voyou » lors même que, dans l’espace médiatique, la catégorie « voyous » est trés élastique.
On entend dire aussi que le nombre de policiers blessés et tués ne cesse d’augmenter tout en soulignant la pluralité des origines ethniques de ces policiers. La remarque, sans plus d’analyse, a pour effet de dramatiser la notion de « voyous ». Sur le fond, que le spectacle des « voyous » soit dramatisé en « consommant » la vie et la santé de français pauvres engagés dans la police est naturellement à mettre au compte de l’intelligence de la ruse. On utilise les pauvres gens contre les pauvres gens pour les criminaliser et brouiller encore plus les messages en provenance d’un politique décidemment aux prises avec un dispositif particulièrement pervers et efficace.
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En illustration ci-joint la bande-son d’une émission de Ripostes consacrée à la sécurité (08/04/07) :
Téléchargement scuritpoliceripost0804097.mp3
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En faisant un clic droit sur Téléchargement puis sur « Enregistrer la cible sous… » on peut enregistrer l’émission dans ses propres documents.
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