Réponse d’Yvon Ronan à Hadrien France-Lanord

Réponse d’Yvon Ronan à Hadrien France-Lanord

Sur la « réponse » de M. Hadrien France-Lanord publiée sur le site « Parolesdesjours » (« Médèn agan, La démesure de « l’affaire Heidegger » »).

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1.    Réaction à la réaction.

Ce cours texte accompagné de longs documents est consacré à la réponse (ou plutôt à l’absence de vraie réponse) des heideggériens du site « Parolesdesjours » suite à la publication ici même sur le site de Skildy de documents à caractère négationniste relatifs à des participants au site suscité. Dans la mesure où on se base ici sur du déjà dit, je me suis permis de faire une série de renvois à même d’expliciter ce qui est en jeu.

M. Hadrien France-Lanord a, pour l’occasion, changé de ton : il a la distance attristée d’une noblesse que l’on a froissée. Car on diffame son ami Philippe Arjakovsky. Est en cause un message que j’ai laissé sur « Le PhiblogZophe », et qui concerne une lettre de Philippe Arjakovsky refusée par le journal le Monde et « publiée » sur « Parolesdesjours » :

« Enfin je signale que Philippe Arjakovsky n’a pas "publié" sa lettre au journal Le Monde sur le livre de M. Faye ("calomnier Heidegger") uniquement sur le site "Parolesdesjours". Il l’a fait aussi dans la revue "Aaargh", revue négationniste internationale. Mais je suis un résistant a posteriori qui s’imagine qu’il pourrait y avoir danger… N’ayant nulle envie d’orienter les lecteurs vers cette chose que l’on peut aisément retrouver sur la toile, j’en donne ici les sommaires-la lettre de P. Arjakovsky est annoncée en été 2005. Pour ceux qui n’auraient comme moi ni la force ni l’envie de lire les sommaires en entier pour retrouver l’annonce de la lettre de M. Arjakovsky, je la donne simplement avec les articles qui l’environnent :

été SOMMAIREMémoires savatées LES GRANDES PANURGIES LYONNAISES Condamnation requise pour diffamation présumée de l’ex-président de Lyon III Édition: le retour masqué de Jean Plantin, par Jacques Boucaud IL SEMBLERAIT QUE L’ORDRE JUIF NE RÈGNE PAS TOTALEMENT SUR LYON : Communiqué de presse de l’UEJF Une verte trop brune exclue du parti, Par Alain Auffray

Lettre au journal Le Monde, Philippe Arjakovsky (calomnier Heidegger)

To our members, especially those of you who can read Hungarian, Judy Cohen et George Pick MESSAGE EN HONGROIS ET EN TRADUCTION, Mónus ÁronLÉCHER

LA SYNAGOGUE

(Benoît XVI)

Suit l’ensemble des sommaires de cette revue durant les années qui précèdent. Bien le bonsoir. Yvon Er.

[suite des sommaires dans le message laissé à l’adresse http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/06/sur_une_corresp.html#comments ] Rédigé par: Yvon Er | le 21/06/2006 à 19:30 »

M. France-Lanord fait remarquer à juste titre que la revue en ligne « L’Aaargh » publie des textes sans l’autorisation de leurs auteurs. De fait, et si j’ai cru que la chose avait été faite volontairement par Philippe Arjakovsky, c’est parce qu’il y a plus d’un élément dans le site « Parolesdesjours » où il publie qui sont ouvertement révisionnistes – j’en citerai d’ici peu quelques uns des plus grotesques-, et que verser dans le négationnisme serait glisser encore beaucoup plus loin sur une pente déjà glissante. Ensuite parce qu’on voit mal pourquoi la « rédaction » de « l’Aaargh », qui cite le site « Parolesdesjours » avec faveur (voir 2.3), aurait choisi précisément le texte de Philippe Arjakovsky plutôt qu’un autre. Je me suis aussi dit, un peu vite peut-être, qu’au bout d’un an le dit M. Arjakovsky aurait été mis au courant de l’affaire et aurait pu prendre ses distances d’avec cette publication. Mais il est de fait vrai aussi que « L’Aaargh » a un public heureusement plutôt restreint, et que ma pauvre personne qui se flatte maintenant d’une certaine connaissance de l’extrême-droite sur internet (affaire Heidegger oblige) ne s’est aperçu de cette publication que fort tard. J’apprends qui plus est que M. Arjakovsky n’est pas internaute (p. 15 du texte de M. France-Lanord). Admettons. Mais cette éventualité qui ne me paraissait alors pas probable (et qui ne me le parait toujours pas, mais pour d’autres raisons), je n’ai pas voulu la laisser fermée. Parce que l’on ne lance pas une telle accusation sans preuve absolument accablante bien sûr, mais aussi parce que la possibilité d’avoir raison est, en un sens, assez déplaisante dans ce genre de cas. Pourtant M. France-Lanord oublie de citer la précision postée 41 minutes plus tard, et qui figure en bonne place juste après le message du « X » (en l’occurrence moi) incriminé par lui :

« Encore une chose : pour le cas improbable où Philippe Arjakovsky aurait été publié "à l’insu de son plein gré", les amis de "Parolesdesjours" qui nous lisent voudront bien le prévenir afin qu’il prenne publiquement ses distances et engage les démarches nécessaires. Ou assume son acte. Yvon Er. Rédigé par: Yvon Er | le 21/06/2006 à 20:11 »

Mais monsieur France-Lanord oublie ce passage, et nous n’avons depuis pas eu droit au moindre mot signé de Philippe Arjakovsky sur la chose, alors même que nous apprenons par son « ami » Hadrien France-Lanord que ce dernier l’aurait appelé à ce sujet (« Mégèn… » p. 3). Il est pourtant des plus simples de se dégager d’une posture aussi désagréable : il suffit de dire « Je ne l’ai jamais voulu, et condamne les idées véhiculées par « l’Aaargh » ». Voir simplement : « Je n’ai jamais voulu être publié chez ces gens ». Mais au lieu d’un mot froid d’Arjakovsky, nous avons eu droit à 17 pages de Hadrien France-Lanord. Pourquoi faire ainsi les choses de manière aussi torve alors que s’innocenter serait si simple ? Il n’est du reste pas encore trop tard pour prononcer ces simples mots, de préférence avant la publication du livre Heidegger à plus forte raison (dont Philippe Arjakovsky est un des auteurs), annoncée pour le 19 octobre. On apprend en poursuivant la lecture de l’œuvre d’Hadrien France-Lanord que Philippe Arjakovsky a l’honneur d’avoir un grand-père qui a sauvé des juifs. Je salue la mémoire de ce grand homme dont j’ignorais quelle fut la vie, mais ne comprends pas en quoi sa mémoire pourrait servir de garant « transcendantal » pour employer une expression de M. France-Lanord. Quelle est donc cette conception qui veut que les fils devraient être protégés à jamais du mal par le bien des pères ? Ou inversement d’ailleurs que l’on puisse accuser les fils du fait des maux commis par leurs pères ? M. Hadrien France-Lanord, qui ne manque jamais de rappeler que Emmanuel Faye est le « fils de Jean-Pierre Faye », a une bien étrange conception de l’hérédité. Jean-Pierre Faye, ennemi intellectuel de Heidegger depuis bien des années, est pourtant lui aussi d’une famille de résistants au nazisme, et fut toujours sans ambiguïtés. Cela ne devrait-il donc pas nouer d’une sainte auréole le front de son enfant qui a écrit ce livre qui lui vaut les fureurs des membres de « Parolesdesjours » et de leurs admirateurs militants ou discrets ? Ou bien la transmission héréditaire de la vertu ne fonctionnerait-elle pas pour ceux qui ne goûtent pas les charmes de Sein und Wahrheit ? Trêve de ces fadaises. Depuis le début de cette affaire, des personnalités diverses ayant eu des propos inqualifiables ne manquent pas de rappeler qu’elles ont eu un ancêtre qui a partagé un cigare avec le général de Gaulle. Me refusant à ce système de valeurs, je m’en tiens pour qualifier un homme comme tel ou tel à ce qu’il fait et à ce qu’il dit, pas à sa lignée. M. Hadrien France-Lanord, qui est un homme cultivé et qui doit suivre l’actualité culturelle et mondiale, sait du reste parfaitement que les antisémites militants peuvent le plus souvent produire qui une relation d’origine juive, qui un ancêtre mort « du bon côté » pendant la guerre. N’étant pas pour ma part de ceux qui comptent leurs amis juifs pour montrer à quel point ils sont formidables, j’espère qu’il aura au moins à l’avenir le souci de ne pas trop prendre ses lecteurs pour des ânes sur ce point.

On apprend dans la suite de l’œuvre de M. France-Lanord (p. 12) que l’on aurait affaire avec le travail d’Emmanuel Faye à une forme de « révisionnisme inversé ». On avait déjà eu droit au nazisme inversé, voici le négationnisme inversé, et je ne vois pas plus quel sens on peut attribuer à ce type de proposition. M. Gérard Guest avait déjà porté l’accusation sur le mode tout infantile du « toi-même », parlant du « négationnisme philologique » d’Emmanuel Faye, et comparant ses critiques aux accusations portées « par les « pires « idéologues » du « Parti national-socialiste » ». Voir « Hurler avec les loups ! » p. 57, et la note 57 de cette même page :

« M. E. Faye a délibérément choisi (jouant ainsi avec le feu) de faire un emploi dangeureusement flou et imprécis de mots tels que « révisionnisme » et « négationnisme », tout en espérant qu’ils seront reçus dans le grand public avec tout leur sens d’horreur et d’infamie. Rendons-lui ici, pour une fois, la monnaie de sa pièce – en le payant (une fois n’est pas coutume) de la même monnaie. »

Qu’est ce donc qu’un révisionniste inversé ? Mais citons :

« C’est la grande faute dont parle Théognis, le magistral égarement : l’usage d’une suspicion inquisitoriale contre toute personne qui n’adhérerait pas à la thèse d’un pamphlet lui-même étayé au moyen de méthodes qui ressemblent à s’y méprendre à certains procédés qu’emploient précisément les révisionnistes. On parvient ainsi à cette sorte d’axiome : toute personne qui met en doute la thèse d’un Heidegger nazi de part en part est « révisionniste » ». (Hadrien France-Lanord, Ibid. p. 9-10).

Ce serait le propre du révisionniste inversé que d’employer les méthodes d’escroquerie intellectuelle des révisionnistes tout en ayant des objectifs idéologiques différents. Laissons là l’accusation d’escroquerie portée contre E.Faye, même si elle attend toujours sa preuve. Un révisionniste nie la réalité, le sens et la portée d’un génocide, le plus souvent de

la Shoah.

Que

pourrait bien être un révisionniste qui n’aurait pas ces objectifs ? Qui banalise la notion de « révisionnisme », sinon celui qui la coupe de la démarche d’atténuation ou de négation du pire pour en faire une simple diffamation ou une escroquerie intellectuelle ? Passons sur le fait que Hadrien France-Lanord convoque à l’appui de ses dires Pierre Vidal-Naquet qui vient de mourir et n’est plus là pour lui répondre. Emmanuel Faye aurait ainsi donné un sens nouveau au terme « révisionniste », et aurait banalisé ce dernier terme. M. Faye indique pourtant avec assez de clarté qui il qualifie de révisionniste, qui de négationniste, et je ne me souviens pas qu’il ait jamais porté l’accusation à la légère. À cet égard, pourquoi aucun des membres de « Parolesdesjours » n’a-t-il pris ses distances vis-à-vis de Jean Beaufret, dont on sait depuis des années qu’il a soutenu Faurisson ? Il est bon que M. France-Lanord, après avoir comparé M. Faye à cette jeune femme qui pour attirer l’attention sur elle s’était dessiné une croix gammée sur le ventre pour faire croire à une agression raciste, soit revenu à un ton plus convenable. Mais ses raisonnements ne s’améliorent guère, et font plus que contredire la logique la plus élémentaire et déformer le sens des mots. Que pensent MM. France-Lanord et Arjakovsky quand, sur le même site « Parolesdesjours », à côté de leurs propres textes, ils lisent François Fédier expliquant que « Sieg Heil » n’a rien de nazi chez Heidegger ? Mais citons la prose à côté de laquelle ils publient : dans l’entretien que l’on peut lire sur le site, on renvoie François Fédier à la note 16 p. 294 de sa « traduction » des Ecrits politiques de Heidegger, où il fait cette « analyse » pour blanchir le « Sieg Heil » du dit Heidegger :

« Aujourd’hui l´expression « Ski Heil » s’emploie sans la moindre connotation politique, pour se souhaiter entre randonneurs à ski, une bonne course […] Dans la bouche de Heidegger, « Sieg Heil » exprime par conséquent le souhait que les ouvertures de la paix trouvent chez les autres nations un écho favorable […] ».

Je passe ici sur la traduction de « Nationalsozialismus » par « socialisme national ». Que pensent Philippe Arjakovsky et Hadrien France-Lanord quand ils lisent Gérard Guest (« Supplément à « hurler avec les loups » » p. 13) expliquant que dans la phrase « Ce ne sont pas des principes et des « idées » qui doivent être la règle de notre être. Le Führer lui-même et lui seul est, pour aujourd’hui et pour l’avenir, la réalité allemande et sa loi », Heidegger vise en fait les « idées » nationale-socialistes, pensant « naïvement » pouvoir se servir du Führer pour les combattre ? Que pensent-ils du révisionnisme de Marcel Conche (avec qui ils publient dans Heidegger à plus forte raison) dans son dernier ouvrage sur Heidegger ?

Autre point : Hadrien France-Lanord nous annonce, après Françoise Dastur (voir 2.2.) et Gérard Guest, que le collectif Heidegger à plus forte raison aurait été repoussé du fait d’un « tract de propagande » fayeienne (Ibid., note 1 p. 10). Madame Dastur nous avait déjà annoncé, via une lettre publiée sur le site « La pensée de Martin Heidegger », que ce collectif était repoussé du fait d’une accusation de négationnisme centrée sur les écrits de François Fédier, et portée par les Faye. Sur ce site, son texte a eu l’occasion de cotoyer différentes œuvres, d’une biographie révisionniste de Ernst Jünger issue d’un site neo-fasciste à des textes de R. Steuckers et Guillaume Faye (membres éminents du Thule Seminar) présentés avec éloge – textes retirés depuis, mais madame Dastur n’a pas joué de prudence. Peut-on donc la croire quand elle qualifie cette accusation de « coup de bluff » ? Quelle puissance obscure permettrait à deux universitaires, fussent-ils de dimension internationale comme Jean-Pierre et Emmanuel Faye, de faire reculer une grande maison d’édition et ses avocats sur un « coup de bluff » ? Un nouveau complot du « Gestell » ? Si ces messieurs de « Parolesdesjours » disposent du « tract » en question, pourraient-ils le rendre public ?

M. France-Lanord parle de diffamation, comme tous les membres de son club. C’est même le titre de leur page : « Qu’appelle-t-on diffamer Heidegger ? » Pourtant la diffamation est une catégorie juridique, et nos vaillants compères n’ont pas porté plainte, et ce alors même que Emmanuel Faye a publié pour la première fois dans son livre des textes dont seul François Fédier a les droits. Parce que ces textes sont protégés par les lois concernant les textes relatifs au négationnisme et à l’histoire du nazisme ? Que cesse la plaisanterie : si ces messieurs veulent le procès qu’ils estiment relever du devoir-être, qu’ils le fassent. Pourquoi pas un procès autour d’une querelle interprétative ? J’affirme que le texte de Martin Heidegger traduit par Philippe Arjakovsky et Hadrien France-Lanord aux éditions Gallimard sous le titre La dévastation et l’attente est une œuvre révisionniste, pour des raisons qui ont déjà été analysées et qui expliquent sans doute la difficulté que M. France-Lanord éprouve à lire le site de Skildy (voir http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/02/la_dvastation_e_1.html ). J’affirme par ailleurs que la conférence « Le péril », traduite par Hadrien France-Lanord dans la revue l’Infini (n°95, été 2006, Gallimard), relève également du négationnisme. M. France-Lanord peut aussi en débattre ici avec moi si il le souhaite…Il m’est plusieurs fois arrivé de me dire que si les philosophes manquaient de courage, les juristes et les historiens pourraient s’en mêler. Je parle du reste suffisamment bien l’allemand pour ne pas avoir besoin d’aide, mais l’aide viendra peut-être. Mettons enfin ces textes sur la table, et décidons de leur statut. Je serais curieux de savoir qui viendra. « Parolesdesjours » bénéficiera-t-il du soutien de ceux parmi nos penseurs qui se sont joints à eux ? Jean-Luc Marion nous enverra-t-il de nouveau un commis nous expliquer que leurs seigneureries jugent le livre de M. Faye indigne d’eux, et qu’ils n’ont donc pas à lui répondre ? Noblesse, toujours… Jean-François Courtine enverra-t-il sa doctorante Servanne Jollivet nous chanter, accompagnée d’une harpe, les passages de Sein und Wahrheit où il nous est si brillament expliqué que les dominés le sont en vertu d’une « lâcheté » au sein de leur être même ?(lire http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/06/cl.html#comments ) Catherine Malabou viendra-t-elle nous expliquer que les analyses de Emmanuel Faye participent de ce qu’elles dénoncent ? ( http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/01/echange_malabou.html et http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/01/une_rponse_de_e.html ) Jean-Luc Nancy, après avoir offert une lettre digne des plus belles pages des Liaisons dangeureuses au site « Parolesdesjours », reviendra-t-il mettre sur le même plan le scientisme supposé de Freud et le nazisme de Heidegger ? ( http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2005/12/heidegger_freud.html ) H. France-Lanord regrette de n’avoir affaire, avec Skildy, qu’à un « pseudonyme » (ce qui prouve qu’il ne sait pas chercher). J’ai pour ma part horreur d’une certaine promiscuité avec certaines personnes, mais ne crains pas les lois de mon pays. Venez ! Je ne suis pas loin, et l’adresse est connue…

Un dernier point avant de finir : la publication de la lettre d’Arjakovsky par l’Aaargh n’est qu’une toute petite partie du problème. J’avais envoyé un courriel au site « Parolesdesjours » qui y faisait allusion, et je le redonne ici en 2.1. Il est constitué presque en totalité par l’analyse du numéro de la revue négationniste « La pensée libre » consacré à l’affaire Heidegger, numéro dont j’affirme qu’il a été écrit par Nicolas Plagne, qui publie également sur le site « Parolesdesjours » (voir 2.1, où sont réunies les preuves du fait que le texte « Introduction de la chasse aux sorcières en philosophie » n’est qu’une version courte du numéro en question de « La pensée libre »). Mais de cela, pas un traître mot dans le texte de M. France-Lanord. Je pourrais demander pourquoi. Mais pour tout dire, je ne me pose plus la question. .

Yvon Ronan, le 26 septembre 2006.

2. Documents.

2.1. Copie intégrale du courriel envoyé le 3 juillet 2006 au site « Parolesdesjours » sous le titre « M. Arjakovsky et "l’Aaargh". M. Nicolas Plagne et "La pensée libre". » (avec une modification : l’adresse de la revue « La pensée libre » a été rendue inopérante).

Cher monsieur,

La lettre de M. Arjakovsky que vous donnez sur votre site a été également publiée dans la revue négationniste "L’Aaargh". Veuillez donc prévenir M. Arjakovsky afin qu’il puisse au besoin prendre ses distances avec cette publication si il ne l’a pas voulue ou si il la regrette.

Pourriez vous également faire suivre le texte qui suit à M. Nicolas Plagne ? Il s’agit d’une analyse du numéro 4 de la revue "La pensée libre", animée par le négationniste C.Karnooh. Dans le point 1 j’analyse l’antisémitisme de ce numéro, dans le point 2 son argumentation révisionniste. Dans le point 3 enfin j’avance les arguments philologiques, et ils ne sont pas faibles, qui tendent à prouver que M. Plagne n’est autre que "Maximilien Lehugeur", l’auteur du numéro 4 de la revue en question. J’ai tiré cette conclusion essentiellement à partir d’une comparaison du numéro 4 de la revue "la pensée libre" avec une  "recension" du livre de M. Emmanuel Faye sur Heidegger faite sur "Parutions.com" par M. Plagne, et également publiée sur votre site.

Ce que je vous envoie a déjà été publié en commentaires sur le site "Le PhiblogZophe", sous l’intervention " Chronique des dangers du "négationnisme ontologique"", section "Heidegger et le nazisme" :

http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/06/cl.html#

adresse de la revue "La pensée libre" n°4 :

http://www.voltairenet.org/article128091.html

Veuillez recevoir, cher monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

Yvon Er.

1/

Je commence un parcours dans une oeuvre "majeure" pour ce qui nous occupe ici.

Je parle de la "Pensée libre", revue qui compte en co-rédac chef le négationniste Claude Karnooh, et qui a consacré, entre autres joyeusetés (voir la liste des dernières publications), un numéro à une "réfutation" du livre de M. Faye.

Ce numéro s’intitulait "Heidegger : Objet Politique Non identifié" (n° 4, avril/mai 2005). L’unique auteur en est Maximilien Lehugeur, mais nous y reviendrons.

A propos de "Maximilien Lehugeur", donc, qui était au comité de rédaction du numéro 8 (octobre 2005) de la fameuse revue, je lis une note en bas de la p. 5 du fameux n° 4 :

"Maximilien Lehugeur, ancien élève de l’Ecole normale superieure (Ulm) et agrégé d’histoire, a obtenu un DEA en philosophie. Il enseigne la philosophie et l’histoire des idées."

Nous reviendrons donc sur la biographie de M. Lehugeur plus tard, je me contenterai ce soir d’une première plongée dans cette oeuvre maîtresse, histoire d’en donner le goût.

Difficile comme d’habitude de débattre avec cette chose qui se prétend une critique du livre de Emmanuel Faye et qui en parle si peu. Au point qu’y est reprise l’idée que Pierre Teitgen a avancé sur le dernier blog du monde, et selon laquelle M. Faye aborderait le texte où Heidegger dit que les noirs ("cafres") ont une histoire comme les singes et les oiseaux en ont une, ce qui n’est pas le cas.

Ainsi p. 38 : "les Caffres de Heidegger qui suscitent tant la sympathie de E. Faye"

p. 39 : "E.Faye, qui affiche sa tendresse pour les Caffres"

Serait-ce là que P.Teitgen a repris son "argument" ? Je ne sais-mais il est vrai que l’attaque de M. Teitgen était par contre formulée sans ce fond raciste évident qui transparaît ici presque sans masque.

Toujours est-il que consacrer plus de 100 pages à un livre en parlant de textes qui n’y sont pas a pour moi quelque chose d’étrange ; c’est sans doute que je suis encore dans une métaphysique de l’adéquation.

Par contre si le fond est nullissime, reste une remarquable unité de style. M. Lehugeur sait en effet systématiquement rappeler l’origine juive des auteurs dont il parle, et si ils se trouvent avoir critiqué Heidegger, au moins il sait pourquoi. Ainsi d’Alfred Grosser et de son article du 19 déc 1964 dans "Médiations" : si il s’y montre critique, c’est qu’il y montre "l’aveuglement de la passion d’un Allemand juif exilé" (p. 10).

Notre auteur, donc, délivré pour sa part de "l’obsession anti-raciste" (p. 33-où il dénonce ce qu’il juge être une focalisation sur l’antisémitisme, une forme de "racisme", donc), sait pourquoi l’"ancien disciple juif exilé Karl Löwith" (p. 14) s’est rebellé. Le juif exilé, toujours, c’est hargneux vous savez, cela serait capable de vous repprocher votre nazisme…

Ainsi p. 27

"Ces attaques simplistes sur la "völkischité" de Heidegger sont fort intéressantes à un certain niveau, car elles témoignent de la mentalité tantôt techno-moderniste que défiera tranquillement Heidegger (d’où la fameuse mentalité "Blubo" qu’on lui reproche : son attachement à la communauté enracinée dans la terre natale) tantôt revancharde de Juifs expatriés pour tout ce qui ressemble à un amour des racines allemandes autochtones" [Heine n’était sans doute pas un autochtone…]

La mentalité "Blubo" n’est donc qu’un attachement à la communauté enracinée…Passons sur la fin qui parle d’elle même.

p. 28 on n’oublie pas de nous rappeler que Canetti est un "auteur germanophone juif d’Europe centrale et balkanique", qui a le tort il est vrai d’être critique, mais les origines juives de Joseph Rovan ne sont pas oubliées non plus (p. 46), ni non plus celles du "Juif Freud", ou celles des "penseurs "juifs"" qu’il faut convoquer comme Joseph Rovan pour sauver Heide : Lévy-Strauss, Arendt et Derrida (p. 106), ou "l’heideggérien juif Leo Strauss" (p. 50).

C’est que les témoignages de l’antisémitisme de Heidegger ne sauraient être reçus par un "historien" aussi rigoureux :

"la femme d’Ernst Cassirer, Tony, qui fera courir sur Heidegger la rumeur sans preuves de son antisémitisme de ressentiment -une pure interprétation socio-psychologique de bourgeoise un peu condescendante et peut-être vexée du manque de déférence de Heidegger devant son mari, et à qui Lévinas sur le tard se croira obligé de dire ses regrets d’avoir préféré Heidegger à Davos" (p. 102).

C’est qu’il avait rien compris le Lévinas…puisqu’on vous dit que "Mais Elfriede Petri avait pour meilleures amies dans sa jeunesse des Juives !" (p.57), si vous voyez à mal c’est vraiment que vous cherchez.

Par contre les heideggériens qui ont eu le tort de discuter avec E. Faye ont pratiqué une "diplomatie fort münichoise" (p. 20), et notre si grand résistant sait dénoncer "les histoires "révisionnistes" à

la Faye

" (p. 42).

Cela suffit pour aujourd’hui, il est temps que je reprenne ma respiration.

Mais le meilleur est à venir.

To be continued…

Yvon Er.

Rédigé par: Yvon Er | le 26/06/2006 à 20:30

2/

je poursuis la lecture du numéro de la revue "La pensée libre" dédié à la "critique" du travail de M. Faye.

Je poursuis en "bergsonien bien connu" (Citation : "le philosophe V. Jankélévitsch, bergsonien bien connu, caché à Toulouse pendant l’Occupation", p. 10-il y est rentré en résistance et ses origines juives posaient quelques problèmes, mais passons…), mais laisse quelque peu de côté l’unité de "style" pour me pencher sur "l’argumentation".

On pourrait dire, ma foi, bien des choses. Suivont donc simplement l’ordre du déploiement de la chose, phénoménologiquement si on veut. P. 17 on rencontre un formidable argument contre "ce torchon !" (p. 18), cette "foutaise diffamatoire", qu’est le travail de M. Faye :

"les Lois raciales de Nüremberg, qui d’ailleurs -mais pourquoi le dire ? [oui, pourquoi ?…] – n’ont aucun rapport nécessaire avec l’extermination physique des juifs, puisque les nazis les présentaient comme une sorte de version allemande des lois de séparation du judaisme, !, répétant, mais cette fois en les racialisant les lois prussiennes de 1822, qui interdisaient la haute fonction publique et les offices de la magistrature et de l’armée aux Juifs,

Ainsi donc il n’y a nul rapport nécessaire entre les lois raciales de Nüremberg et l’extermination physique des juifs, puisque les nazis ne l’ont pas présenté ainsi.

Le petit problème qui fait de cette "argumentation" un révisionnisme virulent, outre l’imposture qui consiste à jouer ainsi de la parole nazie, c’est bien entendu qu’une extermination n’est pas décidée d’un coup de tête, mais découle d’un projet et d’une volonté inscrite dans la durée. De ce fait pas d’extermination sans persécution et ghettoisation préalable. Faire des lois de Nüremberg une racialisation des dites lois prussiennes, c’est délibéremment oublier qu’avec les lois de Nüremberg les juifs perdaient la nationalité allemande. Heidegger est par ailleurs devenu le recteur d’une faculté dont tous les professeurs juifs avaient été expulsés, mais passons. Comme d’habitude lorsque l’on sort ce type « d’arguments », convoquer Hannah Arendt à tort et à travers est du meilleur effet. Du reste notre auteur n’ignore rien de l’article 4 du programme officiel du NSDAP. Cf p. 77 :

« Il faut ajouter ce point capital, de 1930 à 1933 pour gagner les élections, le NSDAP fut extrêmement discret sur son antisémitisme. Le programme de 1920 prévoyait « seulement » (article 4) de limiter les droits des Juifs dans la société et de les exclure de la politique, de la justice et de l’administration : « seuls les citoyens bénéficient des droits civiques. Pour être citoyen, il faut être de sang allemand, la confession importe peu. Aucun Juif ne peut donc être citoyen ».

Notre auteur note ensuite que si on se choque de l’espoir mis dans un parti antisémite, on doit au moins prendre en considération le dévoilement progressif de la criminalité de ce racisme et son caractère assez « modeste » [sic.] en 1933-35 voire en 1933-1938, avant la nuit de Cristal, en le comparant avec l’antisémistime européen et notamment avec celui dominant d’Europe centrale et orientale.

Avec ses propres guillemets M. « Lehugeur » signait assez le caractère révisionniste de ses euphémisations, et les contradictions énormes dans lesquelles elles le place, notamment après la citation de l’article 4 de 1920, qui suffit.

P. 41, l’oeuvre continue :

« Heidegger qui fréquenta certains anthropologues racistes était sans doute intéressé par la question des fondements scientifiques de ces théories qui existaient, et de longue date hors d’Allemagne(en particulier en Suède et aux Etats-Unis), et tentaient de s’opposer à l’universalisme. Il s’agissait de proposer une théorie des processus historiques et facteurs d’histoires différentes. N’était-ce pas une façon de les mettre en question ? Même si Heidegger a pu s’intéresser aux théories des instituts raciaux et eugéniques de l’époque, il y a loin avec cautionner l’extermination des « races » en question. »

Pour sortir du flou, rappelons que Heidegger continuait chaque nouvelle année de l’après-guerre à échanger des voeux avec le « raciologue » Eugen Fischer, théoricien de l’extermination des métis de Namibie au début du XXème siècle, et qui avait formé dans son institut le « médecin » Mengele. C’était sûrement une façon de le « mettre en question ».

Un peu plus loin notre auteur convoque Karl Haushofer, inventeur du terme « Lebensraum », et argue pour défendre « l’innocence » du terme chez ce monsieur du fait que Haushofer avait une femme juive. Il aurait utilisé le mot « race » dans ses textes des années 20-45 sans y mettre de connotation exterminationniste :

« Il est d’ailleurs marié à une juive ! Ce qui n’empêche pas Karl Haushofer d’admettre à un certain niveau un anti-sémitisme politique. C’est-à-dire que plus respectueux que Hitler de la « culture juive », il estime qu’elle peut nuire à la cohésion de la nation. »

De fait les enfants de Haushofer font partie des quelques exceptions faites aux lois raciales du Reich, et cela parce que leur si net papa était le maître à penser de…Rudolf Hess, qui protégea la famille jusqu’à sa disparition. En poursuivant ce type d’argument, on pourra aussi retrouver le juif qui a réussi a rentrer dans

la SS

pour expliquer que bon, tout n’était pas si mal chez ces gens. Mais puisqu’un « antisémitisme politique » peut être « plus respectueux de la « culture juive » ».

P.

47 M

. « Lehugeur » lutte contre le « terrorisme intellectuel de notre époque », car franchement il n’y a pas de honte à avoir sympathisé avec la révolution conservatrice, et après tout ne diabolisons pas…

P. 50 : « Il faudrait aussi se demander si avoir cautionné les lois de Nüremberg en 1935 (même sincèrement) revient à soutenir l’extermination physique : rappelons que ces lois sont d’apartheid et ressemblent au Statut juif français de 1940. Il est simplement faux (anachronisme) et scandaleux de rendre responsable de l’extermination, alors inconcevable pour la plupart des nazis [sic.], puisqu’elle n’a rien à voir avec le programme du NSDAP de 1920, toujours en vigueur et que ces lois se contentent d’appliquer. »

Je ne devrais pas avoir à commenter ce texte, d’autant que vaut encore ce que j’ai dit de la citation de la p. 17. Que dire de quelqu’un qui pour « sauver » les lois de Nüremberg les rabat sur le Statut juif français de 1940 – qui n’a sans doute rien à voir avec l’extermination physique lui non plus, après tout qui aurait pu penser en 1940 que l’on allait pas envoyer les juifs en vacances à la mer ?

P. 51 : où l’on apprend que Jünger était le partisan d’un « aristocratisme démocratique si on veut, avec une tendance anarchiste de droite ».

P. 54 que le « Discours de rectorat » est un « exposé très défendable d’une philosophie de l’éducation. », et que d’ailleurs Heidegger ne jugera jamais indécente sa réédition. Alors ? Puisqu’on vous dit que…

P. 59 on apprend que les camps de travail auxquels a participé Heidegger avec ses étudiant relevaient d’un « scoutisme de philosophie dans la nature genre Wandervogel ». P. 64 les Wandervogel sont eux mêmes décrits comme des « romantiques naturistes » (sic.).

P. 71, une nouvelle fois le coup de l’anachronisme : le nazisme de 34-38 « n’inspirait pas l’horreur qu’il inspire rétrospectivement », et les projets du NSDAP étaient « d’ailleurs en partie indéterminés ».

« En partie »…d’ailleurs dans les lois raciales de Nüremberg, « les nazis y voyaient une application à l’allemande [sic.] des lois religieuses juives de séparation des Juifs eux-mêmes d’avec les Goyims et se seraient « dits » eux aussi sionistes. » (ibid.).

Judaisme et nazisme même combat, la preuve ce sont les nazis qui l’ont dit.

Si on était pas content de toutes façons « rien n’empêche l’individualiste conséquent d’émigrer » (p. 73)

P. 79 on apprend que Hitler jouissait « à vrai dire », peu après les jeux olympiques de Berlin, d’une image très positive à l’étranger.

P. 82, un autre sommet :

« Même si on admet que Heidegger avait lu Mein Kampf, ce gros livre indigeste qui n’annonce pas clairement de liquidation de Juifs, même si la haine s’y étale et si une fameuse phrase (fameuse pour nous, rétrospectivement) parle des gaz de la guerre comme expérience que les Juifs fauteurs de conflits mériteraient. Rappelons que le programme officiel de

la NSDAP

prévoyait « seulement » de limiter les droits des Juifs dans la société et de les exclure de la politique, de la justice et de l’administration et que selon tous les observateurs,

la NSDAP

pendant les élections de 1930 à 1932, se montra extrêmement discrète, par calcul, sur l’anti-sémitisme : pour se rendre plus fréquentable et plus crédible comme parti de gouvernement. »

Le passage de Mein Kampf en question dit clairement que si on avait maintenu sous le gaz « quelques milliers » des Juifs « responsables » de la défaite de 14-18, l’Allemagne n’aurait pas perdu la guerre. A part ce « détail de l’histoire », Mein Kampf n’annonce pas « clairement » de liquidation de Juifs. Après tout

« mieux vaut se demander si Hitler n’apparaissait pas comme un nouveau Bismarck modifié par les circonstances et d’ailleurs « démocratisé » » (p. 83). Après tout donc Hitler « agissait » (ibid.).

p. 92 on apprend que Gentile a été un « assez bon » ministre laique de Mussolini.

Voila donc le meilleur de l’argumentation de ce chef d’oeuvre contre la « PME » des Faye (« Les Faye père et fils semblent avoir constitué une PME pseudo-philosophique de la diffamation anti-heideggérienne », p. 110). M. « Lehugeur » a d’ailleur su déjouer le complot du « Gestell » :

« Le scandale Heidegger comme complot [sic.] du « dispositif » ? Seuls ceux qui feignent d’ignorer les collusions avérées [entre ?] et l’idéologie dominante de « l’Occident développé » ridiculiseront cette hypothèse. » (p. 114).

Il a du reste compris que « Heidegger est un verrou dans une stratégie des dominos » (p. 119) contre la culture allemande.

Trouvant la chose trop navrante pour ridiculiser, je la laisse pour aujourd’hui.

J’ai juste un mot de plus à dire sur notre grand auteur, mais sur ceci, plus tard.

Yvon Er.

Rédigé par: Yvon Er | le 28/06/2006 à 19:57

3/

Je poursuis mon analyse du numéro 4 de la revue «la pensée libre». L’auteur, M. « Maximilien Lehugeur », est présenté comme un normalien de la rue d’Ulm titulaire d’une agrégation d’histoire et d’un DEA de philosophie, comme nous l’avons vu. Le problème est qu’il n’y a nulle trace d’un quelconque Maximilien Lehugeur (un nom qui sonne quelque peu empire) dans l’annuaire des anciens élèves de l’ENS Ulm. Impossible pour un ancien de ne pas figurer dans « l’archicubier », donc soit M. Lehugeur ment sur ses titres, soit il s’agit d’un pseudonyme. Nulle trace nulle part d’un « Maximilien Lehugeur », l’hypothèse du pseudonyme s’impose donc, en particulier au vu d’un nom qui sonne quelque peu « anachronique » pour reprendre une expression chère à M. « Lehugeur » comme à Nicolas Plagne, qui lui est bien rentré en lettres rue d’Ulm en

1989, a

bien une agrégation d’histoire et a bien un DEA de philosophie. M. Plagne est inscrit en thèse depuis le 01.12/1996 à l’université de Valenciennes (directeur Gérard Abensour) sur le thème « Origine, identité, destin de

la Russie. Mémoire

des origines russes et ses enjeux du début du XVIIIème siècle à nos jours dans la société russe. » (discipline : histoire ; mots clés : conscience nationale, historiographie, identité nationale, mémoire, nation, Russie, slave, URSS, viking, varegue ; code thèse 9605416V). Ceci collerait avec une soutenance de DEA en 1995, dont « Maximilien Lehugeur » parle p. 10-11 du numéro de «

la Pensée

libre » :

« En 1995, alors que je mentionnais le nom de Heidegger pendant une soutenance, les deux universitaires de mon jury (un hégélien et un épistémologue), se croyant -mais qui ne s’y croit ?!- au fait du cas Heidegger (l’uniforme SA, le salut nazi à tout propos, notamment en cours, l’entêtement dans l’erreur après 1945, le « silence ») s’exclamèrent : « il avait ça dans le sang » ! Drôle de formule pour des maîtres de philosophie humaniste ! ».

Par ailleurs, Nicolas Plagne a écrit sur Parutions.com plusieurs recensions dithyrambiques des livres du négationniste Claude Karnooh (co-rédacteur en chef de « La pensée libre ») sur l’Europe de l’Est, et sait lui aussi au besoin convoquer un auteur « juif puisqu’il faut montrer patte blanche »(« Réponse d’un certain Nicolas Plagne, historien, à un certain philosophe… »p. 12, sur le site « Parolesdesjours »).

Mais cela n’est pas le plus déterminant. Ce qui l’est beaucoup plus, c’est le fait que la « recension » du livre de M. E. Faye que Nicolas Plagne a publiée sur le site « Parutions.com » (mise en ligne le 6 mai 2005) est constituée pour une bonne part de passages et d’argumentaires identiques à ceux que l’on trouve dans le numéro de

la Pensée

libre (n°4, avril-mai 2005). Compte tenu des dates de publication, un plagiat est très peu probable. Reste l’hypothèse statistiquement non impossible qu’il y ait une deuxième personne normalienne de la rue d’Ulm et titulaire d’une agrégation d’histoire et d’un DEA de philosophie qui ait travaillé avec M. Plagne. Mais ce qui n’est pas mathématiquement impossible n’est pas le plus réaliste.

Suit une copie des passages en question. On indique d’abord le passage dans la « recension » de Nicolas Plagne dans Parutions.com (« L’introduction de la chasse aux sorcières en philosophie ») puis celui dans le numéro 4 de la revue « La pensée libre » (Heidegger, objet politique non identifié, avril-mai 2005) rédigé par « Maximilien Lehugeur ». Le premier est noté « Plagne », le second « «Lehugeur».

Dès la première ligne :

Plagne :

« Le public cultivé français est rarement informé de l’édition de grands livres sur l’oeuvre de Martin Heidegger. » p.1

« Lehugeur » :

« Le public français est rarement informé de l’édition de grands livres sur l’oeuvre de Martin Heidegger, mais il a été abreuvé de compte-rendus élogieux sur l’ouvrage d’Emmanuel Faye (…) » p. 1

Plagne p. 1 :

« Il n’est certes pas impossible de philosopher à côté de la pensée de Heidegger, voire contre elle, mais il est impossible de ne pas prendre en considération ce qu’elle dit, pour la dépasser, si c’est possible, ou l’écarter en connaissance de cause. L’auteur d’Etre et temps (1927), de Kant et le problème de la métaphysique (1929), Introduction à la métaphysique (1935), Qu’appelle-t-on penser ? (1951-52) ou encore du Principe de raison (1954-55) a d’ailleurs suscité une importante littérature de commentaires, à laquelle ont participé les grands noms de la philosophie. Pourtant c’est toujours le « scandale Heidegger » qui fait la une des pages culturelles quand on daigne s’intéresser à cet auteur majeur, enseigné partout dans le monde. »

« Lehugeur », p. 6, affirme que Heidegger est du fait de « l’affaire » devenu cette année un auteur « d’oral de l’agrégation » (alors qu’il a été mis à l’écrit), ce qui rappelle un peu les candeurs de M. Plagne lorsque dans une autre recension sur Parutions.com il se trompe sur l’identité du président de la dite agrégation en affirmant la même chose :

« Il n’est certes pas impossible de philosopher à côté de la pensée de Heidegger, voire contre elle, mais – ne serait ce qu’à titre de retour critique sur la tradition métaphysique européenne ou l’interrogation sur les présupposés de la conscience « moderne » (son inconscient très actif, son « ombre »), il est impossible de ne pas prendre un moment sérieusement en considération ce qu’elle dit, pour la dépasser, si c’est possible, ou l’écarter en connaissance de cause. L’auteur d’Etre te temps (1927), de Kant et le problème de la métaphysique (1935), de Qu’appelle-t-on penser ? (1951-52) ou encore du Principe de raison ( 1954-55) a d’ailleurs suscité une importante littérature de commentaire, de qualité et d’originalité variable (Heidegger est devenu depuis quelques années un auteur de programme d’agrégation en France, et cette année -grâce au mauvais livre d’Emmanuel Faye – d’oral de l’agrégation ; enfin, il devient partout depuis des décennies un sujet banal de thèse de doctorat), mais à laquelle ont participé les grands noms de la philosophie contemporaine. »

Plagne p. 2 :

« Non-juif, il n’avait aucun besoin de fuir ; patriote si on veut « nationaliste », d’esprit communautaire et social, il adhérait sincèrement au principe d’une refondation « nationale et socialiste » non-marxiste voire anti-marxiste. Dans un entretien posthume, il reconnaît avoir commis « une grosse bêtise » (eine grosse Dummheit) ce qui peut s’actualiser en « belle connerie », mais Heidegger était bien élevé. Le terme n’est pas faible pour un homme qu’on dit arrogant et correspond à ses responsabilités réelles. »

« Lehugeur » p. 87 :

« Non-juif, Heidegger n’a aucun besoin vital de fuir (certains Juifs, les anciens combattants par exemple, restèrent d’ailleurs en assurant le pouvoir nazi de leur dévouement à la patrie et de leur fidélité au gouvernement) ; patriote (il se dit « national » dans un sens pacifique mais pas « nationaliste »), d’esprit communautaire et social, il continue d’adhérer sincèrement au principe d’une refondation « nationale et socialiste » non marxiste voire anti-marxiste » et p. 62 : « Dans un entretien publié en 1976 après sa mort et accordé au Spiegel, parlant de son engagement de 1933-34, il reconnait avoir commis une « grosse bêtise » ou « imbécillité » (« eine grosse Dummheit »), ce qui peut s’actualiser en « belle connerie », mais Heidegger était bien élevé. Le terme n’est pas faible pour un homme qu’on dit arrogant et correspond à ses responsabilités réelles. »

Plagne p. 2-3 :

« Thomas Mann hésita à rentrer en Allemagne pour ne pas perdre son public (il fallut la haine des nazis, l’autodafé public de ses livres et la pression de ses enfants pour qu’il coupât définitivement les ponts avec l’Allemagne, le pays de sa langue), tandis que les émigrés expérimentaient le déclassement et l’isolement culturel de l’apatride. On lira à ce sujet l’excellent Weimar en exil de J.M. Palmier, admirateur de Heidegger et d’Adorno et l’une des bêtes noires d’Emmanuel Faye. »

« Lehugeur » p. 71-72 :

« Thomas Mann hésita à rentrer en Allemagne pendant les premiers mois de 1933 et évita d’attaquer de front le nouveau gouvernement pour obtenir l’autorisation de rentrer et de publier, afin de ne pas perdre son public (il fallut la haine des nazis, l’autodafé public de ses livres et la pression de ses enfants pour qu’il coupât définitivement les ponts avec l’Allemagne, le pays de sa langue), tandis que les émigrés expérimentaient le déclassement et l’isolement culturel de l’apatride. On lira à ce sujet l’excellent Weimar en exil de JM Palmier, admirateur de Adorno et l’une des bêtes noires d’E.Faye. »

Plagne p. 3 :

« Rappelons avec Georges Goriely (1933 : Hitler prend le pouvoir, éd complexe) que les démocrates de l’étranger, sauf les communistes et une partie des socialistes, virent généralement en Hitler un mal nécessaire, un rempart contre la révolution communiste voire un exemple de révolution pacifique et une expérience de socialisme national capable de sauver le peuple allemand de la crise de 1929, dont nous n’imaginons même plus le caractère dévastateur pour l’Allemagne (voir l’article de Leon Blum dans Le populaire, qui salue l’élection du petit peintre viennois, y voyant une victoire contre l’obscurantisme réactionnaire du conservatisme militaro-prussien ; de même firent Breton et les surréalistes non-communistes). Pour beaucoup, Hitler était le Mussolini qu’il fallait à l’Allemagne ! Souvenons-nous que le libéral Lloyd George vint rendre visite à Hitler à Berchtesgaden en 1935, en sortit très impressionné et vanta ce "Georges Washington" ! Avant d’abdiquer, Edouard VIII d’Angleterre qui se voulait un roi social mais anti-communiste admirait la politique économique de Hitler contre le chômage ! »

« Lehugeur » p. 80-81 :

« Rappelons avec l’historien belge Georges Goriely (1933 : Hitler prend le pouvoir, Édit. Complexe) à propos de la fascination exercée par Hitler (cet homme, dit Heidegger, qui en changeant le destin de l’Allemagne change celui du monde, en provoquant partout l’étonnement et en retenant l’attention) que les démocrates de l’étranger, sauf les communistes et une partie des socialistes, virent généralement en Hitler un mal nécessaire, un rempart contre la révolution communiste voire un exemple de révolution pacifique et une expérience de socialisme national capable de sauver le peuple allemand de la crise de 1929, dont nous n’imaginons même plus le caractère dévastateur pour l’Allemagne. Même Léon Blum en 1932 chef de

la SFIO

, qui va bientôt en 1933 faire exclure les « néo-socialistes » Déat et Marquet pour leur trop grande compréhension à l’égard du fascisme, salue dans un article publié dans Le Populaire le soutien des masses allemandes au « petit peintre viennois » (l’année 1932 voit les nazis à leur apogée « légale » aux législatives et Hitler porté au second tour de la présidentielle), comme une victoire populaire contre l’arrogance de classe de la bourgeoisie allemande et l’obscurantisme réactionnaire du conservatisme militaro-prussien ; de même firent Breton et les surréalistes non-communistes, ainsi Dali, cas le plus connu de fascination pour Hitler et bientôt pour Franco. Pour beaucoup, comme le roi d’Angleterre Edouard VIII en 1936, Hitler était le Mussolini qu’il fallait à l’Allemagne et une source d’inspiration dans la lutte contre la misère de masse, alors que Travaillistes et Conservateurs échouent devant

la Crise

! »

Plagne p. 3-4 :

« Heidegger n’était pas démocrate libéral mais soucieux du bien-être du peuple (le Volk), or Hitler réduisit spectaculairement le chômage en rendant confiance au pays. Il incarna un moment l’idée d’un Etat hiérarchisé, autoritaire (la tradition allemande de service), respecté à l’extérieur (les vainqueurs de 1918 lui accordèrent ce qu’ils n’avaient pas donné à Weimar et durent accepter la fin du Diktat de Versailles) et moins « classiste » dans la sélection des nouvelles élites : Heidegger était fils de tonnelier sacristain et souhaitait une société méritocratique plus égalitaire. Sur ces points, le nouveau régime lui paraissait une voie allemande (ni individualiste bourgeoise à la française ni égalitariste communiste) de communauté organique proche des thèses de Fichte et de Hegel. Faye surinterprète donc la notion de Volk et le sens de l’adjectif « völkisch », en les ramenant au sens racial nazi, car ces notions ont une longue histoire dans le romantisme allemand auquel Heidegger se rattache ici ! »

« Lehugeur » p. 84-85 :

« Pour comprendre pourquoi Heidegger pouvait mettre un espoir dans le gouvernement du Troisième Reich, il faut rappeler sans anachronisme le bilan des premières années de ce gouvernement. Heidegger était soucieux du bien-être du peuple (das Volk), dans une conception sans doute élitiste de la société, de type grec ou aristotélicien, mais qui défendait le droit pour chaque membre de la communauté nationale à une place selon ses talents propres et son travail. Encore fallait-il donner aux gens la possibilité de travailler. Or Hitler réduisit spectaculairement le chômage en rendant confiance au pays. Son État, social de nom, redonna du travail au peuple comme aux jeunes diplômés au chômage, désespérés par la crise. Dirigés par des anciens combattants, des soldats, des hommes venus du peuple, dirigé par un Führer venu de la petite bourgeoisie, cet État apparaissait moins « classiste » dans la sélection des nouvelles élites : Heidegger était fils de tonnelier sacristain et souhaitait une société méritocratique plus égalitaire. Il ne voulait pas la simple restauration de la société d’ordres héréditaires et de classes de 1941 et cela le distingue de la droite nationaliste monarchiste des Junkers (aristocratie terrienne légitimée en caste militariste). Sur ces points, le nouveau régime lui paraissait une voie proprement « allemande » (ni individualiste bourgeoise à la française ni égalitariste communiste) de communauté organique proche des thèses de Fichte et Hegel. E.Faye surinterprète donc la notion de Volk et le sens de l’adjectif völkisch, en les ramenant au sens racial nazi, alors que ces notions ont une longue histoire dans le romantisme allemand auquel Heidegger se rattache ici. »

Plagne p. 4-5 :

« Heidegger par gros temps, le livre (absent de la bibliographie) de Marcel Conche, un de nos principaux philosophes vivants, qui sait ce qu’il doit à l’influence de Heidegger mais le critique à l’occasion sans polémique tapageuse, résume bien les choses : Heidegger a eu "son" nazisme en partie imaginaire, un pari sur l’évolution du Mouvement qui pour lui portait une part de réponse pratique et idéologique aux défis de l’époque. Mais il s’en est écarté de plus en plus, en faisant la critique radicale mais philosophique dans ses cours, au point que nombre de témoins ont dit leur embarras devant les messages codés du professeur dans un contexte de répression et d’espionnage. Conche et d’autres avaient déjà pointé les graves défauts de méthode et les distorsions factuelles inadmissibles du livre de Farias (1987), qui instruisait à charge contre Heidegger sur-interprétant dans un sens hitlérien tout ce qui pouvait être ambigu dans ses paroles, ses écrits et ses actes, en refusant à sa prudence les circonstances atténuantes du contexte politique (Farias a pourtant fui la dictature de Pinochet !) et surtout du contexte de l’oeuvre elle-même. Mais ce qu’on n’arrivait pas à prouver, c’était le racisme et le biologisme de Heidegger, un point fondamental du nazisme réel. »

« Lehugeur » p. 77-78 :

« Le livre (absent de la bibliographie d’Emmanuel Faye) de Marcel Conche Heidegger par gros temps, (Cahiers de l’Egaré, 2004) un de nos principaux philosophes vivants, qui sait ce qu’il doit à l’influence de Heidegger mais le critique à l’occasion sans polémique tapageuse, résume bien les choses : Heidegger a eu "son" nazisme en partie imaginaire, un pari sur l’évolution du Mouvement qui pour lui portait une part de réponse pratique et idéologique aux défis de l’époque. Mais il s’en est écarté de plus en plus, en faisant la critique radicale mais philosophique dans ses cours, au point que nombre de témoins ont dit leur embarras devant les messages codés du professeur dans un contexte de répression et d’espionnage. Conche et d’autres avaient déjà pointé les graves défauts de méthode et les distorsions factuelles inadmissibles du livre de Farias Heidegger et le nazisme (1987), qui instruisait à charge contre Heidegger en sur-interprétant dans un sens hitlérien tout ce qui pouvait être ambigu dans ses paroles, ses écrits et ses actes, en refusant à sa prudence les circonstances atténuantes du contexte politique (Farias a pourtant fui la dictature de Pinochet !) et surtout du contexte de l’oeuvre elle-même. Mais ce qu’on n’arrivait pas à prouver, c’était le racisme et le biologisme de Heidegger, un point fondamental du nazisme réel. »

Plagne p. 5-6 :

« Bien après Karl Löwith, étudiant et disciple juif allemand de Heidegger et devenu le critique de Nietzsche et Heidegger comme penseurs nihilistes, Faye souligne son « décisionnisme » et le met en relation avec sa fréquentation du juriste nazi et théoricien de l’Etat Carl Schmitt. Certes, mais décisionnisme n’est pas nazisme ! La théorie de la souveraineté de Schmitt garde, malgré Faye et Zarka (qui publie une attaque contre Schmitt au même moment), une puissance conceptuelle qu’a bien montré JF Kervegan (Hegel, Carl Schmitt et l’Etat, PUF). Que l’Etat en temps de guerre révèle sa potentialité totalitaire de mobilisation totale au nom de lui-même, comme incarnation du bien collectif de la communauté, c’est ce que

la Première Guerre

mondiale a montré aussi à propos des démocraties ! On croit relire certains procès de Rousseau ou de Marx. Faye, comme un roi perse antique, tue le porteur des mauvaises nouvelles pris pour responsable de la réalité qu’il décrit. Faye devrait savoir que Machiavel a suscité l’horreur de ses contemporains, notamment des naifs ou des hypocrites et bien plus tard des jésuites, pour avoir dévoilé la vérité de la politique sans la confondre avec la morale. Cela suffisait à passionner l’homme de concepts et penseur de l’être qu’était Heidegger. Quant à s’indigner que la politique soit un rapport « ami-ennemi » dans les situations-limites de danger pour l’Etat (salut public), cela nous renseigne sur les voeux pieux de l’auteur plus que cela ne réfute Schmitt, car, à l’expérience de notre présent, cela demeure la base de l’action internationale (et parfois de politique intérieure) de tous les États. Que Heidegger dise qu’un Etat (même nazi) est fondé à éliminer ses ennemis jusque dans ses concitoyens en cas de trahison, en définissant pour lui-même ce qu’il attend de ses membres et en « inventant » ses ennemis, cela n’a aucun rapport nécessaire avec un éloge de

la Gestapo

ou des déportations, encore moins avec l’antisémitisme ! »

«Lehugeur» p. 48-49 :

« Bien après Karl Löwith critique de Nietzsche et Heidegger comme penseurs nihilistes, E. Faye souligne le « décisionnisme » et le met en relation avec sa fréquentation de Carl Schmitt. Certes oui, mais décisionnisme n’est pas nazisme ! La théorie de la souveraineté de Schmitt garde, malgré Faye et Y. C Zarka (qui publie par hasard une attaque contre Schmitt au même moment), une puissance conceptuelle qu’a bien montrée J.F. Kervégan (Hegel, Carl Schmitt. Le politique entre spéculation et positivité, 1992 PUF). Que l’État en temps de guerre révèle sa potentialité totalitaire de mobilisation totale au nom de lui-même, comme incarnation du bien collectif de la communauté, c’est ce que

la Première Guerre

et

la Seconde Guerre

mondiales ont montré à propos des démocraties ! On croit relire certains procès de Rousseau ou de Marx. Faye, comme un roi perse antique, tue le porteur des mauvaises nouvelles pris pour responsable de la réalité qu’il décrit. Faye devrait savoir que Machiavel a suscité l’horreur de ses contemporains, notamment des naïfs ou des hypocrites et bien plus tard des jésuites, pour avoir dévoilé la vérité de la politique sans la confondre avec la morale. Cela suffisait à passionner l’homme de concepts et penseur de l’être qu’était Heidegger. Quant à s’indigner que la politique soit un rapport « ami-ennemi »dans les situations-limites de danger pour l’État (salut public), cela nous renseigne sur les voeux pieux de l’auteur plus que cela ne réfute Schmitt, car, à l’expérience de notre présent, cela demeure la base de l’action internationale (et parfois de la politique intérieure) des États, de tous les États. Le décisionnisme n’est donc pas du nazisme. Que Heidegger dise qu’un État (même national-socialiste) est fondé à éliminer ses ennemis jusque dans ses citoyens en cas de trahison (« L’ennemi est celui-là, est tout un chacun qui fait planer une menace essentielle contre l’existence du peuple et de ses membres. L’ennemi n’est pas nécessairement l’ennemi extérieur et l’ennemi extérieur n’est pas nécessairement le plus dangereux. Il peut même sembler qu’il n’y a pas d’ennemi du tout. L’exigence est alors de trouver l’ennemi, de le mettreen lumière », dit excellemment Heidegger dans un des séminaires incriminés par E.Faye et cité avec horreur par R. P. Droit), en définissant pour lui-même ce qu’il attend de ses membres et en « inventant » ses ennemis ( « de le mettre en pleine lumière ou peut-être même de le créer, afin qu’ait lieu ce surgissement contre l’ennemi et que l’existence ne soit pas hébétée»), cela n’a aucun rapport nécessaire avec un éloge de

la Gestapo

ou des déportations, encore moins avec l’antisémitisme !»

Plagne p. 6 :

« La vérité est qu’il s’agissait bien plus d’une critique non-marxiste de l’individualisme abstrait (du capitalisme aussi) d’où l’intérêt pour cette approche d’un penseur comme Gérard Granel qui n’eût de cesse de tisser la phénoménologie du capital de Marx et celle de la technique de Heidegger. »

« Lehugeur » p. 43-44 :

« d’où l’intérêt de cette approche pour un penseur comme Gérard Granel qui n’eût de cesse de tisser la phénoménologie du capital de Marx et celle de la technique de Heidegger. »

Plagne p. 6 :

« Cette vision de la condition humaine est discutable pour des philosophes mus par la foi (les théologiens objectent que l’homme est créé et aimé) mais avant la foi il y a la finitude et l’existence sur fond de mortalité et d’effacement des choses temporelles : Heidegger avait le portrait de Pascal sur son bureau. »

« Lehugeur » p. 44 :

« Cette vision de la condition humaine est discutable pour des philosophes mus par la foi (les théologiens objectent que l’homme est créé et aimé), mais avant la foi, il y a la finitude et l’existence sur fond de mortalité et d’effacement des choses temporelles :Heidegger avait le portrait de Pascal surson bureau (…)»

Plagne p. 7 :

« Disons même que Lévinas, l’un de ses tout premiers adeptes enthousiastes en France n’a jamais soupçonné, ni avant la guerre ni après, que Sein und Zeit eût pu être un texte protonazi ! De même, que les lectures-commentaires faites pendant la guerre à Lyon par deux résistants, Joseph Rovan (d’origine juive et remarquable germaniste) et Jean Beaufret, ne leur ont pas fait apparaître en pleine occupation la nature pré-nazie des textes de Heidegger qu’ils avaient à leur disposition. »

« Lehugeur » p.45-46 :

« Disons même que Lévinas, l’un de ses tout premiers adeptes enthousiastes en France n’a jamais soupçonné, ni avant la guerre ni après queSein und Zeit eût pu être un texte protonazi ! De même, que les lectures-commentaires faites pendant la guerre à Lyon par deux résistants, Joseph Rovan (d’origine juive et remarquable germaniste) et Jean Beaufret, ne leur ont pas fait apparaître en pleine occupation la nature pré-nazie des textes de Heidegger qu’ils avaient à leur disposition. »

Plagne p. 7-8 :

« A ce sujet, on lit que le NSDAP, peu intéressé par le détail de la pensée heideggerienne, relativisait les critiques contre Heidegger de collègues philosophes bien plus zélés que lui, sachant que des disputes théoriques doublées d’animosités personnelles les opposaient. Que le Parti ait estimé que Heidegger était « fiable politiquement » pendant la guerre signifie-t-il pour nous que Heidegger était partisan des camps d’extermination ? Cela signifie seulement que Heidegger était tenu pour un « intellectuel » prestigieux, qui n’encourageait pas clairement ses étudiants à l’insoummission et qui restait un patriote, un critique radical du marxisme, du communisme et du matérialisme libéral anglo-saxon, consacrait ses cours à des gloires nationales comme Hölderlin et Nietzsche ou à de vieux textes grecs. Les accusations de subversion de certains collègues laissaient les services du Parti froids. C’est peut-être de quoi Heidegger voulut demander pardon à Jaspers en lui disant sa honte dans une lettre fameuse d’après-guerre. »

« Lehugeur » p. 67-68 :

« A ce sujet, on lit aussi que le NSDAP, peu intéressé par le détail de la pensée heideggerienne, relativisait les critiques contre Heidegger de collègues philosophes bien plus zélés que lui, sachant que des disputes théoriques doublées d’animosités personnelles les opposaient. Que le Parti ait estimé que Heidegger était « fiable politiquement » pendant la guerre signifie-t-il pour nous que Heidegger était partisan des camps d’extermination ? Cela signifie seulement que Heidegger était tenu pour un « intellectuel » prestigieux, qui n’encourageait pas clairement ses étudiants à l’insoumission et qui restait un patriote, un critique radical du marxisme, du communisme et du matérialisme libéral anglo-saxon, consacrait ses cours à des gloires nationales comme Hölderlin et Nietzsche ou à de vieux textes grecs. Les accusations de subversion de certains collègues laissaient les services du Parti froids. C’est peut-être de quoi Heidegger voulut demander pardon à Jaspers en lui disant sa honte dans une lettre fameuse d’après-guerre. »

Plagne p. 8 :

« Se basant sur des notes de cours, Faye prétend d’ailleurs prouver que Heidegger était un mauvais professeur, qui ne comprenait rien à certains de ses sujets de lecons, par exemple sur la dialectique chez Hegel ! Ici il s’agit d’une grossière exagération à partir de quelques notes. Tous les témoignages de ses meilleurs étudiants, Gadamer, Biemel, Hannah Arendt, Elisabeth Blochmann, même Löwith et plus tard les membres du séminaire du Thor, s’opposent à cette assertion de Faye. Ces étudiants exemplaires, dont la plupart firent une brillante carrière universitaire ultérieurement, reconnaissent tous l’extraordinaire talent pédagogique dont les cours et les séminaires était l’exercice même de la pensée la plus rassemblée, en public. Et même en admettant que ce cours sur Hegel ait été réellement bâclé, ne savons-nous pas qu’on ne peut juger un professeur sur ses « jours sans » ? Professeur lui-même, M. Faye devrait l’admettre sans difficulté… »

« Lehugeur » p. 90-91 :

« Se basant sur des notes de cours, il prétend prouver que Heidegger était un mauvais professeur, qui ne comprenait rien à certains de ses sujets de cours, par exemple sur la dialectique chez Hegel ! Ici il s’agit d’un pur mensonge ou si on préfère d’une grossière exagération à partir de quelques notes. Tous les témoignages de ses meilleurs étudiants, Gadamer, Biemel, Hannah Arendt, Elisabeth Blochmann, même Karl Löwith et plus tard les membres du séminaire du Thor, s’opposent à cette assertion de Faye. Ces étudiants exemplaires, dont la plupart firent une brillante carrière universitaire ultérieurement, reconnaissent tous l’extraordinaire talent pédagogique dont les cours et les séminaires était l’exercice même de la pensée la plus rassemblée, se donnant dans son propre mouvement en public. Et même en admettant que ce cours sur Hegel ait été réellement bâclé, ne savons-nous pas qu’on ne peut juger un professeur sur ses « jours sans » ? Je me demande si les cours de M. Faye sont toujours admirés de ses étudiants! »

Plagne p. 9 :

« Preuve de nazisme, Heidegger aurait selon Faye exalté la technique tant que le nazisme triomphait et serait tombé dans l’obscurantisme antitechnique à partir des défaites de Hitler ! Or tout lecteur sérieux sait que Heidegger a critiqué

la Technique

dès ses cours sur Nietzsche avant la guerre et qu’il a toujours essayé de concevoir un rapport équilibré à la nature sans rejet de la science et de la technique, en soulignant l’origine cartésienne (sur le plan métaphysique) du projet de domination absolue de la nature. Que ce projet soit illusoire et dangereux est aujourd’hui une banalité ! Une partie du nazisme a été à la suite du romantisme aux origines de l’écologie, ce qui repose la question du sens de l’engagement de Heidegger et des raisons de son éloignement du nazisme. Quant au fait que Heidegger se complaise dans la pensée obscure des présocratiques, refusant le soleil de la raison platonicienne, autre vieux procès caricatural, la vérité est qu’il cherche à comprendre comment naissent la philosophie et la tradition occidentale avec leur recherche de l’origine absolue des choses (cause ultime, fondement) et leur pente au systématisme. Pour Heidegger, le fond de l’être est abyssal. Sa conception historiciste de la métaphysique (qui a joué un rôle dans l’histoire ultérieure de la philosophie et des révolutions cognitives) s’allie à une méditation encore ignorante de son but (« Chemins qui ne mènent nulle part » ou « de traverse » en quête de la lumière d’une clairière) portée par un souci de dépassement du « nihilisme » (la disparition du sacré). »

« Lehugeur » p. 94-95 :

« Preuve de nazisme, Heidegger aurait selon E. Faye exalté la technique tant que le nazisme triomphait et serait tombé dans l’obscurantisme antitechnique à partir des défaites de Hitler ! Or tout lecteur sérieux sait que Heidegger a critiqué

la Technique

dès ses cours sur Nietzsche, dès la fin du Rectorat, avant la guerre et qu’il a toujours essayé de concevoir un rapport équilibré à la nature sans rejet de la science et de la technique, en soulignant l’origine cartésienne (sur le plan métaphysique) du projet de domination absolue de la nature. Que ce projet soit illusoire et dangereux est aujourd’hui une banalité ! L’obscurantisme dans la peau ? Le goût de l’archaïque et du barbare ? Quant au fait que Heidegger se complaise dans la pensée obscure des présocratiques, refusant le soleil de la raison platonicienne, autre vieux procès caricatural, la vérité est qu’il cherche à comprendre comment naissent la philosophie et la tradition occidentale avec leur recherche de l’origine absolue des choses (accuse ultime, fondement) et leur pente au systématisme. Pour Heidegger, le fond de l’être est abyssal. Sa conception historiciste de la métaphysique (qui a joué un rôle dans l’histoire ultérieure de la philosophie et des révolutions cognitives) s’allie à une méditation encore ignorante de son but (« Chemins qui ne mènent nulle part » ou « de traverse » en quête de la lumière d’une clairière, die Lichtung) portée par un souci de dépassement du « nihilisme » (la disparition du sacré). »

Plagne p. 10 :

« On peut certes s’interroger sur le sens de ces textes ou des phrases de cette époque : tentation ou simples concessions à l’idéologie dominante officielle ? Heidegger qui fréquenta certains anthropologues racistes était sans doute intéressé par la question des fondements scientifiques de ces théories, qui existaient, et de longue date, hors d’Allemagne et tentaient de s’opposer à l’universalisme. Il s’agissait de proposer une théorie des processus historiques et des facteurs d’histoires différentes. N’était-ce pas une façon de la mettre en question ? »

« Lehugeur » p. 41 :

« On peut certes s’interroger sur le sens de certains textes ou de certains phrases de cette époque : tentation ou simples concessions à l’idéologie dominante officielle ? Heidegger qui fréquenta certains anthropologues racistes était sans doute intéressé par la question des fondements scientifiques de ces théories qui existaient, et de longue date hors d’Allemagne (en particulier en Suède et aux États-Unis), et tentaient de s’opposer à l’universalisme. Il s’agissait de proposer une théorie des processus historiques et des facteurs d’histoires différentes. N’était-ce pas une façon de la mettre en question ? »

Plagne p. 10-11 :

« Il est certain qu’il y a chez lui un attachement à l’idée de culture nationale fondée dans la langue et un imaginaire collectif (le Rhin, la germanité mythologique, etc.) et qu’il a pu considérer certains Juifs comme culturellement enracinés dans un cosmopolitisme de diaspora : Faye biologise à l’excès sur des bases fragiles voire grotesques ce nationalisme herdérien pour s’en indigner et destituer Heidegger du nombre des philosophes pour cela. »

« Lehugeur » p. 34 :

« Il est certain qu’il y a chez Heidegger un attachement à l’idée de culture nationale fondée dans la langue et un imaginaire collectif (le Rhin, la germanité mythologique, la figure du Poète national Hölderlin, etc.) et qu’il a pu considérer certains Juifs comme culturellement enracinés dans un cosmopolitisme de diaspora : Faye biologise à l’excès sur des bases fragiles voire grotesques ce nationalisme herdérien pour s’en indigner. »

Plagne p. 11 :

« Au lieu du « juge Faye », ne doit-on pas laisser les vrais philosophes créateurs de notre temps comme Sartre, Merleau-Ponty, Reiner Schürmann et parmi eux nombre de penseurs « juifs » comme Lévinas, Arendt ou Derrida inspirer notre jugement, par leurs dettes avouées et leurs usages de sa pensée ? Faye semble ignorer que Jaspers lui-même (marié à une Juive, en froid avec Heidegger et critique de certains aspects de sa pensée) demanda peu après la guerre le retour dans l’enseignement de ce philosophe « indispensable à l’université allemande ! » »

« Lehugeur » p. 106 :

« Au lieu du « juge Faye », ne doit-on pas laisser les vrais philosophes créateurs de notre temps comme Sartre, Merleau-Ponty, Reiner Schürmann et parmi eux nombre de penseurs « juifs » comme Lévinas, Arendt ou Derrida inspirer notre jugement, par leurs dettes avouées et leurs usages de sa pensée ? Faye semble ignorer que Jaspers lui-même (marié à une Juive, en froid avec Heidegger et critique de certains aspects de sa pensée) demanda peu après la guerre le retour dans l’enseignement de ce philosophe « indispensable à l’université allemande ! » »

Plagne p. 11 :

« Il faut noter l’absence de grands noms dans la bibliographie : sont-ils nazis ou imbéciles les Biemel, Wahl, Haar, Grondin, Granel, Vattimo, Birault, et tant d’autres parmi ses commentateurs et ses traducteurs ? N’aurait-on pas eu besoin de leurs lumières ? Leurs travaux prouvent qu’il est absurde de réduire la pensée de Heidegger à sa période de proximité avec le nazisme. Il est vrai que Faye, et c’est fort inquiétant, accuse de « révisionnisme » (après le bluff et le montage, le terrorisme intellectuel) les défenseurs de Heidegger, qui osèrent contredire les procès en crypto-nazisme que sont les « scandales Heidegger ». »

« Lehugeur » p. 106 :

« Il faut noter l’absence de grands noms dans la bibliographie : sont-ils nazis ou imbéciles les Biemel, Wahl, Haar, Grondin, Granel, Vattimo, Birault, et tant d’autres parmi ses commentateurs (Koyré) et ses traducteurs ? N’aurait-on pas eu besoin de leurs lumières ? Leurs travaux prouvent qu’il est absurde de réduire la pensée de Heidegger à sa période de proximité avec le nazisme.

Il est vrai que le jeune Dr Faye, et c’est fort inquiétant, accuse de « révisionnisme » (après le bluff et le montage, le terrorisme intellectuel) les défenseurs de Heidegger, qui osèrent contredire les procès en crypto-nazisme que sont les « scandales Heidegger ». »

Plagne p. 12-13 :

« De deux choses l’une : ou l’oeuvre de Heidegger est distincte du nazisme et stimulante pour la pensée, et il est absurde d’en priver les étudiants (qui doivent apprendre à penser) et de la qualifier de nazie ; ou elle est intrinsèquement nazie et les universités sont remplies de nazis, de crypto- et paranazis ou d’imbéciles ! E. Faye prétend que l’oeuvre publiée est le fruit d’une autocensure après 1945 : il est étrange que les intellectuels qui jugèrent le cas Heidegger en 1945 pour la dénazification n’aient pas connus les fameux documents (qui devaient être accessibles), mais si on envisage cette hypothèse, les oeuvres révisées depuis 1945 ne sont donc plus nazies et c’est pourtant ce que leur reproche encore Faye ! On ne comprend pas pourquoi, si ces archives avaient été aussi compromettantes Heidegger ne les eût pas fait disparaître de ses archives. Naïveté ou opération concertée de démolition/diffamation mise en scène par Faye après le ratage de Farias ?

Le livre se termine par une définition moralisante de l’espace de la philosophie, qui feint d’ignorer qu’on fait rarement de la bonne philosophie en étalant ses bons sentiments et sa vertu outragée. A ce compte, il faudrait retirer des bibliothèques l’oeuvre de Hobbes, en qui on peut voir le chantre du totalitarisme ! Signalons que le politologue antinazi Franz Neumann intitula son étude de l’État nazi Behemoth (1942), qui est aussi un titre de Hobbes ! (Bizarrement Y-Ch.Zarka, autrefois spécialiste de Hobbes, qui n’en demanda jamais l’interdiction et publie aujourd’hui contre Schmitt, bénéficiant des mêmes pages de promotion dansla presse, est signalé en bibliographie par E.Faye ! Il y a des coïncidences !…). »

« Lehugeur » p. 107-108 :

« De deux choses l’une : ou l’oeuvre de Heidegger est distincte du nazisme et stimulante pour la pensée, et il est absurde d’en priver les étudiants (qui doivent apprendre à penser) et de la qualifier de nazie ; ou elle est intrinsèquement nazie et les universités sont remplies de nazis, de crypto- et paranazis ou d’imbéciles ! E. Faye prétend que l’oeuvre publiée est le fruit d’une autocensure après 1945 ; or il est étrange que les intellectuels qui jugèrent le cas Heidegger en 1945 pour la dénazification n’aient pas connus les fameux documents (qui devaient être accessibles), mais si on envisage cette hypothèse, les oeuvres révisées depuis 1945 ne sont donc plus nazies et c’est pourtant ce que leur reproche encore Faye ! On ne comprend pas pourquoi, si ces archives avaient été aussi compromettantes Heidegger ne les eût pas fait disparaître de ses archives. Naïveté ou opération concertée de démolition/diffamation mise en scène par Faye après le ratage de Farias ?

Le livre se termine par une définition moralisante de l’espace de la philosophie, qui feint d’ignorer qu’on fait rarement de la bonne philosophie en étalant ses bons sentiments et sa vertu outragée. A ce compte, il faudrait retirer des bibliothèques l’oeuvre de Hobbes, en qui on peut voir le chantre du totalitarisme ! Signalons que le politologue antinazi Franz Neumann intitula son étude de l’État nazi Behemoth (1942), qui est aussi un titre de Hobbes ! (Bizarrement Ych. Zarka autrefois spécialiste de Hobbes qui n’en demanda jamais l’interdiction et publie aujourd’hui contre Schmitt, bénéficiant des mêmes pages de promotion dans la presse, est signalé en bibliographie par E.Faye ! Il y a des coïncidences). »

Plagne p. 13 (dernière phrase) :

« La question est derechef : pourquoi traiter précisément Heidegger en sorcière démasquée ? Au-delà d’une stratégie personnelle ou collective de promotion, il y a sans doute un contexte idéologique. La clé de tout cela se trouve probablement dans la lecture même qu’Emmanuel Faye, après son père, veut nous interdire. »

« Lehugeur » p. 108 :

« La question est derechef : pourquoi traiter précisément Heidegger en sorcière démasquée ? Au-delà d’une stratégie personnelle ou collective de promotion, il y a sans doute un contexte idéologique. La clé de tout cela se trouve probablement dans la lecture même qu’Emmanuel Faye, après son père, veut nous interdire. »

Par ailleurs, certains éléments de l’argumentation (la référence à Leon Blum par exemple) n’ont été utilisés par personne d’autre au cours des débats que par MM. Plagne et « Lehugeur ». Pour des raisons stylistiques et sans pouvoir en être absolument certain, je pense que la « recension » du site « Parutions.com » n’est qu’une version courte et ultérieure du numéro 4 de la « Pensée libre ». Ainsi p. 8 de la recension une phrase inintelligible (« (…) dont les cours et les séminaires était l’exercice même de la pensée la plus rassemblée en public. ») devient tout de suite compréhensible si on lui ajoute ce que contient le numéro de « la pensée libre » (p. 90-91) : « (…) dont les cours et les séminaires était l’exercice même de la pensée la plus rassemblée, se donnant dans son propre mouvement en public ».

Quoiqu’il en soit, je pense que M. Plagne doit des explications au public, et de son propre mouvement.

Rédigé par: Yvon Er | le 30/06/2006 à 22:58

2.2. Lettre de Françoise Dastur publiée le 28 mai 2006 sur le site « La pensée de Martin Heidegger ». Voir également : http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/06/sur_une_corresp.html#comments

Françoise DASTUR Professeur émérite Université de Nice-Sophia Antipolis

A l’attention du directeur de rédaction, du responsable de la publication et de tous les membres du comité de rédaction de la revue /Noesis,/ ainsi qu’à l’ensemble des membres du département de philosophie.

St Pons, le 5 avril 2006

Je viens d’apprendre que Marcel Conche, qui a collaboré à un volume à paraître chez Gallimard intitulé /Heidegger à plus forte raison, /a été accusé par Emmanuel Faye de s’être associé à des “négationnistes” et sommé de retirer son texte de ce collectif préfacé par François Fédier. Comme j’ai accepté la republication dans ce même volume d’un texte intitulé “A propos de l’engagement politique de M. Heidegger” qui a paru dans le n° 5-6, (2005-2006), de la revue /Le Cercle Herméneutique/, j’ai de fortes raisons de supposer que l’accusation portée contre Marcel Conche s’étend également à moi-même. Je dois donc faire part à l’ensemble des membres du département de philosophie de l’Université de Nice et de la rédaction de /Noesis /de ma perplexité lorsque je découvre que M. Emmanuel Faye, dont on voit qu’il n’hésite pas à recourir à la diffamation, a été invité à participer à des colloques organisés par le département de philosophie et qu’il fait même partie du comité de lecture de /Noesis /dont le dernier numéro a été consacré à la publication d’un dossier concernant “Heidegger et les sciences”. Je m’étonne en effet de voir une telle place faite, dans un département et une revue fondés et dirigés pendant longtemps par Dominique Janicaud, dont on connaît les travaux consacrés à Heidegger, à un personnage dont le seul but est de faire mettre à l’index l’ensemble des œuvres de Heidegger et d’en empêcher l’étude aussi bien au niveau de l’enseignement secondaire que de l’enseignement supérieur. Je ne puis donc envisager dans un tel contexte de collaborer à l’avenir à /Noesis/ ou aux activités du département de philosophie et je tiens à ce que la décision que je viens de prendre soit communiquée à l’ensemble des membres de la revue et du département. Françoise Dastur A propos de l’"affaire" Faye J’ai appris par Marcel Conche qu’ Emmanuel et Jean-Pierre Faye, depuis qu’ils ont eu connaissance des épreuves du volume /Heidegger à plus forte raison/ qui devrait être paru depuis le 6 avril, ont diffusé dans les salles de rédaction sur la place de Paris un texte intitulé: « Un an après la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz, un ouvrage à paraître chez Gallimard fait l’apologie d’une position négationniste. » Je n’ai pas lu ce texte mais on m’informe qu’il prend à parti sur plusieurs pages le travail de François Fédier, à qui on peut sans doute reprocher beaucoup de choses (le texte de moi qu’il publie dans Heidegger à forte raison contient un alinéa critique à son égard), mais qu’on ne peut soupçonner, comme le font Faye et fils, d’un « négationnisme effrayant ». Ce qui est significatif, c’est qu’il n’est même plus question de Heidegger dans ces pages. À l’évidence, il s’agit d’une sorte d’ultime manœuvre de diversion pour empêcher toute discussion publique de son livre. Je trouve personnellement fort inquiétant //de voir que dans ce pays l’esprit démocratique de la liberté d’expression ne semble pouvoir fonctionner à propos de ladite « affaire Heidegger » qu’à sens unique ; personne en effet n’a fait peser sur les éditions Albin Michel la moindre pression pour empêcher la parution du pamphlet d’Emmanuel et Jean-Pierre Faye.Je rappelle que les éditions Gallimard ont elles-mêmes sollicité la rédaction de l’ouvrage /Heidegger à plus forte raison/ dont elles ont accepté cet été sans réticence l’ensemble des textes, avec, me dit-on, l’approbation notamment de Marcel Gauchet, de Pierre Nora et de Philippe Sollers. Mais face au nouvel état de chose créé par le pamphlet des Faye, il semble – d’après ce que m’a communiqué à titre de contributrice François Fédier – qu’Antoine Gallimard ait quelque crainte de se voir attaquer en justice pour diffamation. Il s’agit là sans doute d’un pur coup de bluff de la part de quelqu’un qui en vient à traiter de « négationniste » toute personne qui n’est pas d’emblée convaincue que Heidegger ne fut qu’un monstrueux nazi des années 1920 à sa mort. Mais le plus inquiétant à mon sens, c’est que l’on n’a pas hésité à prendre au sérieux les analyses délirantes d’E. Faye dans les média, et que même une pétition signée, entre autres, par Vernant, Vidal-Naquet, Lefebvre, Jacques Brunschwig, a paru dans Le Monde il y a quelques mois pour "défendre" E. Faye contre des attaques visant son livre sur Internet (il s’agissait des textes de certains des auteurs de Heidegger à plus forte raison, dont une lettre au Monde des livres qui n’a jamais été publiée en réponse à l’article immonde de Roger Pol-Droit). Ces grands "intellectuels" n’ont manifestement pas ouvert le livre de Faye, car on sait qu’on signe aujourd’hui des pétitions par réaction pavlovienne et sans se donner le temps ni la peine de procéder à une analyse non manichéenne des faits. Pour ma part, je ne céderai pas sur ma position : les agissements d’E. Faye, je le dis tout net, me semblent incompatibles avec son statut d’universitaire. Je m’étonne fort d’autre part qu’on ait invité un spécialiste de

la Renaissance

à un colloque sur Nietzsche (et qu’on prenne au sérieux le livre d’un non germaniste sur la philosophie de Heidegger) et je m’étonne plus encore qu’on lui ait demandé de faire partie du comité de lecture d’une revue à laquelle par parenthèses on ne m’a jamais demandé de collaborer pendant les 4 années que j’ai passées au département de philosophie de Nice. Je vois dans ces faits une véritable mise en question de la tradition phénoménologique et heideggérienne du département qui fut l’unique raison m’ayant décidée en 1999 à y candidater. Je tire donc les conséquences d’un tel état de chose : ni mon nom ni mon travail ne peuvent plus être associés au département de philosophie de l’Université de Nice.

St Pons, 26 avril 2006

Françoise Dastur

Je communique ce texte à Carole Talon, Ali Benmakhlouf, Paul-Antoine Miquel, et pour information également à ceux qui ont quitté ou vont quitter le département : Thierry Gontier, Jean-François Mattéi.

.

2.3. Lettre de Philippe Arjakovsky telle que publiée dans la revue négationniste « l’Aaargh », avec les « commentaires » de la rédaction de la dite revue :

Aaargh, Conseil de révision (été 2005 ; fichier accessible sur internet),

p. 8-9 : DROIT, UN NÉGATIONNISTE TORDU

Un site "qu’appelle-ton calomnier Heidegger?"

Lettre au journal Le Monde Philippe Arjakovsky

Dans son article du 25 mars 2005 intitulé “Les crimes d’idées de Schmitt et de Heidegger”, M. Droit fait une recension élogieuse d’un livre d’Emmanuel Faye accusant Heidegger d’avoir «introduit le nazisme dans la philosophie». Vers la fin de son article, il laisse entendre de la manière la plus explicite que Heidegger est directement responsable de l’extermination des Juifs. «Au bout du chemin, écrit-il, la mort de l’ennemi est la même» – et d’enchaîner par cette merveille d’ambiguïté sophistique: «Une fois les ennemis inventés par le Reich déportés, gazés et brûlés, Heidegger s’est tu.» Mais comment le Reich a-t-il fait pour inventer ses ennemis? Semblant comme répondre à cette question, un assez long extrait d’un cours de Heidegger (tiré du livre de M. Faye) est cité par Le Monde dans un encadré au bas de la page; il y est question de «l’exigence radicale de trouver l’ennemi» et «d’initier l’attaque (…) en vue de l’anéantissement total». CQFD: en principe, à la lecture de cette page, le lecteur non avisé ou prévenu comprend immédiatement que Heidegger est le véritable idéologue du régime nazi et au fond l’inspirateur de la «solution finale». Qui sait même si, en achetant le livre de M. Faye, on n’apprendrait pas en plus que ce cours qui nous parle de l’ennemi et du combat n’est pas tout bonnement un commentaire du Mein Kampf de Hitler…? Beau suspense commercial! Mais vous prenez vraiment les gens pour des imbéciles! Ce cours (sur la vérité) de 1933-34 n’est absolument pas inédit: il se trouve dans ma bibliothèque depuis quatre ans – et si on l’ouvre, on s’aperçoit que le passage cité sur l’ennemi et le combat est extrait en réalité d’un commentaire… d’un fragment d’Héraclite, le célèbre fragment DK 53, qui dit que «Polémos est le père de tout ce qui est…» – et la thèse générale du chapitre est que Polémos, le combat, est, pour les Grecs, le foyer essentiel de tout ce qui est, bien au-delà de tout comportement humain. Rien n’empêche un habile idéologue, pourrait-on me rétorquer, de prendre prétexte de la pensée de Héraclite pour soutenir le «combat» de Hitler. Mais là nous passons du domaine de la certitude indiscutable d’un fait (ce que laisse suggérer le montage du Monde) à celui de la justesse toujours discutable d’une interprétation. L’absence ici de tout contexte, de la moindre mise en perspective, nous permet de comprendre la différence entre un journalisme critique d’information et un journalisme idéologique qui sombre ici au fond de l’ignoble. La manière dont vous présentez cette citation est en réalité un de ces trucages, autrement dit un de ces «crimes d’idées» dont vous croyez être les pourfendeurs. Si vous aviez eu l’honnêteté d’indiquer le contexte de cette citation, le lecteur aurait pu par exemple se poser la question suivante: et si faire cours en 1933-34 sur le polémos (Kampf, combat) au sens d’Héraclite n’était pas au contraire une manière pour Heidegger d’offrir à ses étudiants un contrepoids extraordinaire à l’autre Combat inspiré par le livre officiel du régime? Autrement dit un acte de résistance? C’est là une question, on l’aura compris, que M. Droit a appris depuis longtemps à «combattre» de la plus ignoble des manières. Mais je me tourne ici plus particulièrement vers le Médiateur du Journal. J’ose imaginer que dans votre journal, le journaliste chargé d’une rubrique aime, d’une manière ou d’une autre, ce dont il est question dans sa rubrique; pour ne citer que vos plumes les plus connues, on n’imagine pas M. Vernet détestant les questions diplomatiques internationales, M. Kéchichian ingurgitant de force la poésie mystique ou M. Marmande traîné de force par son rédacteur en chef à la corrida. Ne serait-il pas temps quand même de faire oeuvre humaine et de retirer à M. Droit la charge manifestement pour lui dégoûtante de s’occuper des livres de Heidegger depuis plus de 20 ans? Soit Heidegger est un véritablement un philosophe nazi – et en ce cas le Monde, avec toute sa puissance de plus grand journal d’opinion français, s’honorerait, pour clore le procès qu’il lui fait depuis toujours, de lancer et de soutenir une pétition nationale pour qu’on réglât définitivement le cas Heidegger – par exemple en l’éjectant de la liste des auteurs officiels du programme de Terminale. Et l’on pourrait ainsi enlever à M. Droit la charge écrasante de faire semblant de lire les ouvrages de Heidegger. Soit Heidegger est le grand penseur de notre temps que d’aucuns aiment à croire, et en ce cas ne croyez-vous pas qu’il serait plus «déontologique» (si ce mot a encore du sens dans votre journal) de donner ses livres à un journaliste ou à un chroniqueur qui y entende quelque chose, et pourquoi pas l’aime un peu? M. Droit aurait ainsi le temps de multiplier les grandes expériences philosophiques du quotidien qu’il nous a relatées dans son livre fameux, comme celle de se regarder pisser ou de réciter à l’envers la liste des courses (je ne sais plus trop au juste, mais c’était passionnant et cela pourrait donner lieu à une chronique hebdomadaire dans votre supplément payant du week-end). Je me doute, M. le Médiateur, de ce que vous pourriez me répondre à propos de cette ignominie du 25 mars 2005. En face du grand article de M. Droit et au-dessus d’un second article du même se trouvaient une enquête de M. Birnbaum et un entretien mené par M. Kéchichian avec Marc de Launay, dans l’ensemble plutôt favorables à Heidegger. Mais voilà, ils n’étaient pas à armes égales: que vaut l’opinion d’inconnus devant l’ignoble bricolage construit à la page d’en face? Que valent les généralités auxquelles se livrent les gens que vous interrogez à propos d’un livre qu’ils n’ont pas encore lu (et pour cause, puisqu’il n’est pas encore paru)?

http://parolesdesjours.free.fr/scandale.htm

1er mai 2005, salle Cavaillès, Sorbonne Emmaniel Faye (junior) a également maintenu, sans rencontrer de la part de la salle la moindre demande d’explication, que Heidegger et Jean Beaufret étaient effectivement désignés par lui comme “négationnistes”, et que plusieurs commentateurs de Heidegger, dont François Fédier, étaient cités dans son livre comme “révisionnistes”. Bienvenue au club. Le père Faye était déjà une crapule intellectuelle assez débectante. Le fils promet de surpasser son horrible papa. Avec les tests in utero, on devrait maintenant parvenir à ariver à éradiquer ce genre de tare génétique. ——————————————————————>

Remarque : Le texte de la conférence de Emmanuel Faye donnée à l’appep et le débat qui a suivi, auxquels il est fait ici sinistrement allusion, peuvent être lus à l’adresse suivante : http://www.appep.net/heidegger.html On peut y lire comment Emmanuel Faye répond à une violente attaque de Bernard Sichère (de « Parolesdesjours », alors accompagné de MM. Guest et France-Lanord) en précisant qui il qualifie de révisionniste, qui de négationniste, et pourquoi. Mais on peut également se reporter à la fin de son livre…

7 commentaires

  1. Merci.
    Je ne crois pas que les dernières publications à ce sujet dans la presse rendent cette réponse inactuelle, elles en agravent plutôt le questionnement et les réponses.
    YE.

    J’aime

  2. J’ai par ailleurs fait suivre mon analyse du numéro de « La pensée libre » à plusieurs autres personnes et institutions, sans obtenir de réponse de quiconque (je ne conclue rien de ce dernier fait). Les courriels qui suivent étaient tous suivis d’une copie en texte de l’analyse de la revue.
    YE.

    1/ Courriel envoyé à « Parutions.com ». Titre : « M. Nicolas Plagne et la revue « La pensée libre » de M. Karnooh. »

    Chère madame / cher monsieur,
    Il me semble que M. Nicolas Plagne fait partie de vos collaborateurs.
    Si c’est bien le cas, veuillez lui faire suivre le texte qui suit, même si ce courriel concerne aussi votre site. Il s’agit d’une analyse du numéro 4 de la revue « La pensée libre », animée par le négationniste C.Karnooh. Dans le point 1 j’analyse l’antisémitisme de ce numéro, dans le point 2 son argumentation révisionniste. Dans le point 3 enfin j’avance les arguments philologiques, et ils ne sont pas faibles, qui tendent à prouver que M. Plagne n’est autre que « Maximilien Lehugeur », l’auteur du numéro 4 de la revue en question. J’ai tiré cette conclusion essentiellement à partir d’une comparaison du numéro 4 de la revue « la pensée libre » avec une « recension » du livre de M. Emmanuel Faye sur Heidegger faite sur « Parutions.com » par M. Plagne : « L’introduction de la chasse aux sorcières en philosophie ». Cette recension (voir point 3) est constituée pour près d’un tiers de citations à peine réécrites de la revue en question, ce qui au mieux implique un plagiat à une source pour le moins douteuse, mais cette dernière hypothèse me semble invalidée par les dates. Publiez donc ce que vous voulez, à condition de savoir ce que vous faites.

    Ce que je vous envoie a déjà été publié en commentaires sur le site « Le PhiblogZophe », sous l’intervention  » Chronique des dangers du « négationnisme ontologique » », section « Heidegger et le nazisme » :
    http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/06/cl.html#
    adresse de la revue « La pensée libre » n°4 :
    http://www.voltairenet.org/article128091.html

    Veuillez recevoir, chère madame/cher monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
    Yvon Er.

    2/ Courriel envoyé à M. Abensour. Titre : « M. Nicolas Plagne et la revue « La pensée libre » de M. Karnooh. »

    Cher monsieur Abensour,
    j’espère ne pas me tromper, et que vous êtes bien le directeur de recherche de M. Nicolas Plagne.
    Si c’est bien le cas, veuillez lui faire suivre le texte qui suit. Il s’agit d’une analyse du numéro 4 de la revue « La pensée libre », animée par le négationniste C.Karnooh. Dans le point 1 j’analyse l’antisémitisme de ce numéro, dans le point 2 son argumentation révisionniste. Dans le point 3 enfin j’avance les arguments philologiques, et ils ne sont pas faibles, qui tendent à prouver que M. Plagne n’est autre que « Maximilien Lehugeur », l’auteur du numéro 4 de la revue en question. J’ai tiré cette conclusion essentiellement à partir d’une comparaison du numéro 4 de la revue « la pensée libre » avec une « recension » du livre de M. Emmanuel Faye sur Heidegger faite sur « Parutions.com » par M. Plagne.

    Ce que je vous envoie a déjà été publié en commentaires sur le site « Le PhiblogZophe », sous l’intervention  » Chronique des dangers du « négationnisme ontologique » », section « Heidegger et le nazisme » :
    http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/06/cl.html#
    adresse de la revue « La pensée libre » n°4 :
    http://www.voltairenet.org/article128091.html

    Veuillez recevoir, cher monsieur Abensour, l’expression de mes salutations distinguées.
    Yvon Er.

    3/Courriel envoyé à Nicolas Plagne (à l’adresse laissée sur le premier blog du Monde consacré à « l’affaire Heidegger »). Titre : « Sur le n°4 de la revue « La pensée libre ». »

    Monsieur Plagne,
    Je vous envoie un texte publié sur internet.
    Il s’agit d’une analyse du numéro 4 de la revue « La pensée libre », animée par le négationniste C.Karnooh. Dans le point 1 j’analyse l’antisémitisme de ce numéro, dans le point 2 son argumentation révisionniste. Dans le point 3 enfin j’avance les arguments philologiques, et ils ne sont pas faibles, qui tendent à prouver que vous n’êtes autre que « Maximilien Lehugeur », l’auteur du numéro 4 de la revue en question. J’ai tiré cette conclusion essentiellement à partir d’une comparaison du numéro 4 de la revue « la pensée libre » avec une « recension » du livre de M. Emmanuel Faye sur Heidegger faite par vous sur « Parutions.com » : « L’introduction de la chasse aux sorcières en philosophie ». Cette recension (voir point 3) est constituée pour près d’un tiers de citations à peine réécrites de la revue en question, ce qui au mieux implique un plagiat à une source pour le moins douteuse, mais cette dernière hypothèse me semble invalidée par les dates.
    Ce que je vous envoie a déjà été publié en commentaires sur le site « Le PhiblogZophe », sous l’intervention  » Chronique des dangers du « négationnisme ontologique » », section « Heidegger et le nazisme » :
    http://skildy.blog.lemonde.fr/skildy/2006/06/cl.html#
    adresse de la revue « La pensée libre » n°4 :
    http://www.voltairenet.org/article128091.html

    Je serais en un sens ravi que vous puissiez me fournir une réfutation de l’argumentation exposée ci-dessous, dans la mesure où je ne souhaite pas avoir l’amère satisfaction d’être dans le juste.
    Yvon Er.

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  3. Bonjour Monsieur Er,

    Permettez-moi de vous informer que le sieur Robert Faurisson vient d’être condamné à 3 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris ainsi qu’à une amende de 7500 euros pour diffusion sur une chaîne satellitaire iranienne en février 2005 de propos niant la réalité de l’Holocauste. Selon Prigogine, les systèmes vivants se maintiennent loin de l’équilibre thermodynamique. Le cerveau de Homo sapiens sapiens étant le plus gros des cerveaux des primates, il semble en effet avoir du mal à supporter cet état au point qu’E. Morin a un jour modifié le nom de notre espèce en Homo sapines demens.
    Bien amicalement
    R. Misslin

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  4. Bonjour à tous,

    J’ai trouvé par hasard sur le net (www/peres-fondateurs/forum) un texte passionnant de Gentile qui parle d’Ernesto Grassi, lequel a enseigné la philosophie en Allemagne dans les années 1930-40, et qui était passionné par la pensée de Heidegger au point d’être le premier éditeur, avec Szilasi, de la célèbre « Lettre sur l’humanisme ». Pour Grassi, le fait que Heidegger était national-socialiste ne fait pas le moindre doute. Quant à l’antisémitisme de Heidegger, voici ce que Gentile rapporte. C’est Grassi qui parle: « Enfin, sur la question de l’antisémitisme de Heidegger, je ne puis que témoigner d’un évènement qui fut pour moi tragique à plus d’un titre. Cela concerne Szilasi, philosophe hongrois d’origine juive, qui était un ami intime, mais également le grand ami de Heidegger: Il l’avait effectivement aidé financièrement alors qu’il était encore étudiant. Heidegger a dit de lui publiquement qu’il était le seul philosophe véritablement apte à interprêter sa propre pensée. Heidegger lui confia d’ailleurs une chaire d’assistant, car il était essentiel pour lui que Szilasi interprète les textes grecs. La femme de Szilasi était le professeur de piano d’un de ses fils. Leur relation était donc aussi très intime. Du jour au lendemain Heidegger a rompu toute relation avec lui. De quelle façon, je l’ignore. Mais je puis vous assurer que ce fut l’évènement le plus tragique pour le pauvre Szilasi qui, par la suite, dut quitter l’Allemagne. Cette rupture avec Heidegger fut vraiment la défaite de sa vie. Nous étions en 32. A partir de là, ma relation personnelle avec Heidegger se fit de plus en plus lâche, pour se limiter de plus en plus au strict minimum professionnel qu’exigeait la poursuite des travaux que j’avais déjà engagés. Je n’ai jamais pu en discuter avec lui, parce que d’une part, c’était trop terrible pour moi, ne serait-ce que d’un point de vue éthique, et que d’autre part, Heidegger n’y était aucunement disposé. Je dois aussi ajouter que bien avant la venue au pouvoir des Nationaux-socialistes, perçait déjà dans ses séminaires cette accentuation du Blut und Boden qu’alors je n’associais pas encore à une « chance » politique. Lorsque nous allions ensemble faire du ski en forêt noire, je n’étais, en tant qu’étranger, presque jamais admis à ces réunions trés personnelles qu’il organisait à la Hütte. Ce sentiment d’exclusion comme non-allemand était pour moi une expérience constante, que je vivais avec une certaine douleur, même si de toutes façons l’essentiel était pour moi le fait de pouvoir travailler à partir des textes. La raison pour laquelle je ne rapporte ces souvenirs qu’aujourd’hui, et non pas à l’époque de la polémique qu’Adorno et Löwith avaient engagée contre Heidegger, « le philosophe d’une époque de détresse », c’est par pur respect pour Szilasi, qui jusqu’à sa mort insista sur le fait que l’on ne devait jamais oublier quel grand penseur il était. Il affirmait par ailleurs que l’explication avec Heidegger devait absolument rester du domaine de la discussion philosophique, seule condition qui rende éventuellement possible des considèrations touchant à la question d’un sens et d’un fondement de son engagement personnel ». Pour Grassi, la question majeure qui se pose est celle de savoir comment à partir de la philosophie de Heidegger on peut tenter de comprendre la posture nationaliste de Heidegger. Comme le suggère bien E. Faye, il faut essayer de comprendre philosophiquement les affects politiques de Heidegger.
    Cordialement
    R. Misslin

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  5. Cher monsieur Misslin,
    je suis bien d’accord avec vous pour dire que l’appelation de « sapiens » est pour le coup quelque peu pretentieuse et usurpee…
    Cordialement,
    Yvon Er.

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  6. Sur Nicolas Plagne : j’aurais pu rajouter qu’il est le seul au cours de l’affaire qui ait fait reference aux travaux de Georges Goriely, avec celui dont j’ai apporte les preuves qu’il n’est autre que son pseudo, « Maximilien LeHugeur » dans « La pensee libre » n°4. Voir « Les Heidegger contre-attaquent », blog de Pierre Assouline :

    « le sujet est aussi un lieu de débats sur d’autres choses, par « glissement »(…) (et franchement les « hdeiggeriens » en ont souvent marre de ces exigences d’inconnus sur leur fréquentabilité politique et morale) (…) sachez que les Allemands étaient tous d’accord en 1932 sur le fait que leur pays avait été gravement rabaissé par les vainqueurs, y compris la gauche allemande: nombre d’analystes étrangers jugeaient aussi la paix de Versailles excessivement humiliante et doutaient qu’elle débouchât sur une réconciliation profonde. Voyez aussi la diplomatie ambiguë du libéral-patriote Gustav Stresemann avec Aristide Briand pour rendre à l’Allemagne son rang. J’ai écrit une modeste contribution sur « Parole des jours » sur cette mise en perspective historique et je me permets de vous y renvoyer. Encore une fois, bonnes lectures sérieuses (Palmier, Fédier, Goriely, etc mais surtout les Ecrits politiques de Heidegger et le reste de son oeuvre, monumentale) et bon courage!
    Rédigé par: Plagne | 22 mai 05 22:19:29″

    Mais bon ce n’est bien entendu qu’un argument qui vient encore en appui de ce qui a ete dit et qui ne se suffit pas en soi. Je republie par apres encore d’autres elements philologiques plus « lourds ». Signalons aussi un lapsus que d’aucuns diraient revelateur :

    « il est par exemple établi que Karl JASPERS et Hannah ARENDT, philosophes réputés et connaisseurs de première main de l’oeuvre, aient cru à l’antisémitisme de Heidegger, étant eux-mêmes ou leurs conjoints juifs et de vieilles connaissances privées. »
    (Nicolas Plagne sur le blog de Assouline, « Les Heidegger contre-attaquent », message du 22 mai 2005, 18:12:31, lapsus calami tout de suite vu par l’auteur :
    « Mon clavier m’a trahi: je disais:
    il est établi que Arendt et Jaspers N’ONT PAS CRU à l’antisémitisme de Heidegger. Signalons que Mme Heidegger a eu de très bonnes amies juives de son enfance à 1933. La famille Heidegger est d’ailleurs sans cesse mise en cause de façon très douteuse.
    Rédigé par: Plagne | 22 mai 05 18:20:29 »).
    La chose est interessante car les deux auteurs ont des rapports bien plus complexes avec Heidegger que M. Plagne n’a voulu nous le faire croire : Jaspers commence par couler Heidegger dans son rapport aux autorites d’occupation (voir Ott), et Arendt a bien vu l’antisemitisme de son ex-amant en 1933 : au sortir de son interrogatoire avec la gestapo, elle lui a envoye une lettre lui demandant si sa reputation de farouche antisemite etait exacte. Suivit une lettre laborieuse de Heide compant ses relations juives ou d’origine juive. Arendt ne lui a plus ecrit pendant 17 ans.
    Par ailleurs plus personne ne tente de sauver madame Heidegger, surtout pas ses descendants qui ont publie les lettres avec son mari, qui suintent l’antisemitisme. La difference entre Martin Heidegger et sa femme sur ce point est simplement que le premier a attendu beaucoup plus longtemps pour exprimer ses sentiments en public. La plupart des heideggeriens tentent d’ailleurs de sauver Heidegger en inculpant son « idiote de femme », ce qui n’est pas beaucoup plus intelligent…

    Republication d’un commentaire plus ancien :

    Interventions complémentaires sur les recensions de N.Plagne sur le site d’Amazon :
    Pour continuer sur ce même thème, je cite une recension d’un livre de Maurice Sachs faite par Nicolas Plagne sur Amazon :
    Le sabbat . par Sachs Maurice .
    Edition : Reliure inconnue
    Disponibilité : Article momentanément indisponible
    Mémoires picaresques d’un jeune naïf israëlite homosexuel, 22 Juil 2005
    Ce récit de la vie de Maurice Sachs se lit d’une traite, car il repose sur les atouts d’un syle classique NRF clair et élégant, un humour d’auto-dérision et de satire sociale efficace et un souffle dramatique qui tient en haleine. Il ne s’agit pourtant que de la vie (« ratée ») d’un jeune bourgeois fauché qui grâce à son intelligence charmeuse, son goût de l’aventure et à son talent littéraire passe par divers milieux et voyage dans la France (le Paris des années folles) et l’Amérique (provinciale étouffante) des années 1920-1939. Il es vrai que Sachs rencontre et courtise avec n succès variable des personnalités telles que Gide, Cocteau, Poulenc, les Maritain, Coco Chanel, Max Jacob et fréquente le Boeuf sur le Toit. La paresse et la jeunesse naïve de notre héros lui attirent bien des déconvenues et des échecs, mais il tire toujours de ces aventures des leçons dignes des grands moralistes français de l’âge classique, dont c’est un héritier. Sachs se fait pardonner ses vices (le vol, l’inconstance et le mensonge stratégique) par les circonstances de sa vie, la bêtise ou les défauts de certains de ses interlocuteurs et surtout par son art de la confession impudique et désabusée. C’est un écrivaint méconnu et qui mérite mieux que la réputation sulfureuse qui l’entoure parfois. C’est aussi un témoin de son temps.
    [fin de citation]
    Pour resituer ce personnage à la « réputation sulfureuse », je copie également sa biographie dans wikipedia :

    Maurice Sachs
    Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.
    Aller à : navigation, Rechercher
    Maurice Sachs, écrivain français, de son vrai nom Maurice Ettinghausen, (1904, Paris – 14 avril 1945, Allemagne )
    Fils d’une grande famille de joailliers juifs.
    Sommaire
    [masquer]
    1 Collaboration et homosexualité
    2 La fin
    3 Œuvres
    4 Bibliographie
    5 Liens
    [modifier]
    Collaboration et homosexualité
    Employé par la Gestapo de Hambourg comme agent d’infiltration dans les milieux français du STO (Service du Travail Obligatoire), il mène en 1943 une vie d’aventurier et de mouchard dans les milieux interlopes des trafiquants du marché noir, folâtrant avec de jeunes Français de la LVF (Légion des Volontaires Français), s’enivrant de plaisirs faciles, vivant de combines et d’escroqueries, et dénonçant sans répit pour se faire des primes. Bientôt connu sous le sobriquet de “Maurice la tante”, beaucoup se sont bien jurés de faire la peau de la “balance” le moment venu. Il vit avec deux jeunes collabos français homosexuels, Philippe Monceau et Paul Martel. En novembre 1943, il est arrêté par la Gestapo, fatiguée de ses errements, de ses imprudences et de ses faux rapports. Il est remis à la prison de Fuhlsbütteln, celle-la même où il a déjà fait envoyer bien des gens.
    [modifier]
    La fin
    En 1950, Philippe Monceau affirme dans son livre Le dernier sabbat de Maurice Sachs qu’il a été lynché par les autres prisonniers après le départ des gardiens en 1945, et que son cadavre a été jeté aux chiens. Mais sa fin fut moins spectaculaire et romanesque. Au printemps 1945, devant l’avance des troupes britanniques, la prison de Fuhlsbüttel est évacuée sur Kiel, une longue marche de plusieurs jours. Le troisième jour, le 14 avril 1945, à 11 heures du matin, il est épuisé, et ne peut continuer la marche. Il est abattu d’une balle dans la nuque, son cadavre abandonné sur le bord de la route avec celui d’un compagnon d’infortune ». [Embruns, carnet web de Laurent Gloaguen]. “Il ne montre pas non plus de compassion particulière pour le peuple juif, dont il déplore la résignation qui lui semble le trait dominant de son caractère. Voyant, à la campagne, passer un troupeau de moutons, il soupire tristement : “Les Juifs…”. Le drame qui se joue ne lui échappe pas. Mais, enfermé dans son amoralisme, Sachs ne croit pas qu’il existe des victimes innocentes.” Emmanuel Pollaud-Dulian.
    Sans commentaire.
    Yvon Er.
    Rédigé par: Yvon Er | le 15/07/2006 à 12:58
    Note :
    en appui à mes développements (1/, 2/, 3/) sur le numéro de « la pensée libre » consacré à Heidegger et au livre de M. Faye : Nicolas Plagne parle sous son propre nom de Haushofer dans un de ses commentaires sur le site d’amazon (voir :
    http://www.amazon.fr/gp/cdp/member-reviews/A2NFZO07YPDD95/171-9649756-8211419 )
    Je cite ce commentaire tel qu’il est donné à lire au public d’amazon :
    De la géopolitique par Karl Haushofer
    Edition : Broché
    Disponibilité : Article momentanément indisponible
    le dossier karl haushofer, 4 Aoû 2005
    édition française (collaboration scientifique franco-allemande) bien conçue sur la vie et l’oeuvre d’un des inventeurs de la géopolitique, le sulfureux Haushofer, pour réhabiliter un pionnier à l’oeuvre passionnante et à la vie plus complexe qu’on ne l’a dit. Général de 14-18 et professeur d’université, Haushofer invente la notion d’Espace vital, qu’il transmet à son disciple et assistant Rudolf Hess, qui tentera de l’expliquer à Hitler. On accuse Haushofer, nationaliste partisan d’une Grande Allemagne, d’avoir été le stratège du 3ème Reich et un responsable de la 2de Guerre mondiale, mais la préface et l’introduction remettent les pendules à l’heure. Haushofer n’est pas l’inspirateur principal de Hitler et rejette la conception illimitée de l’espace vital hitlérien. Il n’est pas nazi.
    [fin de citation]
    J’ai déjà dit qui était Haushofer, membre de la société de Thule et inspirateur de l’imagerie et de la stratégie nazie.
    Après la réécriture révisionniste de la vie de Maurice Sachs (sur le même site) dont j’ai parlé récemment sous le blog qui précède (sous la lettre de F. Dastur), cette « approche » de la vie et de l’oeuvre de Haushofer, identique dans son révisionnisme à celle du numéro de la Pensée libre signé « Lehugeur »,vient s’ajouter comme élément confirmant l’argumentation que j’ai déployée en 3/, mais qui se suffit.
    Yvon Er.
    Rédigé par: Yvon Er | le 17/07/2006 à 16:54
    Rédigé par: Yvon Er | le 17/07/2006 à 20:43

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