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« Comment ne pas être heideggerien », interrogeait Alain Finkielkraut dans son intervention lors d un colloque en janvier 2015 de la revue La règle du jeu, dirigée par Bernard-Henri Lévy, sur le thème Heidegger et les juifs. Il réunissait une trentaine de philosophes, quelques mois après la parution en français d extraits significatifs des « Cahiers noirs » du philosophe allemand, attestant d un antisémitisme nié depuis des décennies par la plupart des commentateurs de son oeuvre. Et donc, affirmait Alain Finkielkraut « aucun philosophe ne pourra plus dire qu il ne savait pas » mais c était, une fois levée cette hypothèque et débarrassé de l eau sale du bain, pour mieux sauver le corps toujours en bonne santé de Heidegger autour de questions des plus actuelles comme celle des migrants, de l identité, de la mondialisation ou même des études de genre dans les universités. De fait, la pensée de Heidegger que ce soit à travers la montée des extrêmes droite en Europe, dans les oeuvres d’autres essayistes et d idéologues reste résurgente. Dans un court essai d’une centaine de pages, Maurice Ulrich s applique a démonter la statue toujours étonnamment vaillante du philosophe allemand.
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