Petit contre-dictionnaire Heidegger : POLITIQUE DE LA POPULATION

Le docteur Heidegger aura contribué à sa manière à l’amélioration de la « santé du peuple ». Au paragraphe Le peuple en tant que corps de La logique comme question en quête de la pleine essence du langage il fait une critique de la notion de recensement en vigueur.
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Lors d’un recensement, on compte le peuple, au sens de la population, la population pour autant qu’elle constitue le corps du peuple, l’ensemble des habitants du pays. (La question… Gallimard 2008 page 82/GA 38 page 65).
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Nous allons voir qu’en réalité ce n’est pas ici le bon corps. Tout le paragraphe est orienté vers une racialisation du recensement.
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Il faut observer à ce propos que, lors d’un recensement sous l’impulsion de l’Etat, ce n’est qu’une part tout à fait déterminée du peuple qui est prise en compte, c’est-à-dire celle qui vit à l’intérieur des frontières de l’Etat. Les Allemands de l’étranger ne sont pas comptés, en ce sens ils n’appartiennent pas au peuple.
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Dans le contexte dans lequel le cours de 1934 se tient cela même ne pouvait apparaître que consternant et triste. Les « frères » de l’étranger sont exclus d’une notion de population dont le « corps » est réduit à l’ensemble des habitants d’un pays. Cela même justifierait bien quelque annexion ! Mais le « pire » est à venir !

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D’un autre côté, certains peuvent être pris en compte, qui, en le prenant au sens national-populaire (völkisch genommen), sont étrangers à la souche héréditaire, n’appartiennent pas au peuple.
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Voilà que sont, pour le recensement, dénombrés des juifs et des tziganes comme membres du « corps »! Le public se rendait certainement immédiatement compte de l’incohérence d’une telle manière de (se) compter. Quelle maladie pour l’Allemagne !

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La politique de la population, en revanche, ne vise pas les habitants, elle vise les conditions de vie, comme la famille, dont la santé doit être prise en charge.
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Heidegger était bien entouré et bien conseillé. Il propose ainsi, bien au fait de ce qu’est le « national-populaire », un concept de « politique de la population » reposant sur la différence entre « habitants », en tant qu’ensemble d’humains « là-devant » dans le territoire national en l’état, et « conditions de vie », ces conditions concernant la famille entendue comme souche et lignée. La santé qui doit être prise en charge ne se réduit pas à la question des maladies organiques habituelles. Il faut comprendre cette notion de santé dans le sens de « santé raciale ». La « prise en charge » légitimée par le docteur Heidegger ne se bornera pas seulement à l’interdiction du mariage entre « allemands » et « juifs ». Cela même justifiera quelque extermination. La totalité des tziganes vivant sur le territoire national allemand sera ainsi détruite. Et Auschwitz sera la grande institution quant à la « question juive ».
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Ici la population est prise en vue sous un angle tout à fait déterminé, en tant que corps du peuple au sens de la vie corporelle.

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Le « national » doit ainsi changer de corps ; passer d’un corps de simples habitants « là-devant » à un corps populaire compris au sens de « vie corporelle ». Un sang unique doit désormais innerver un tel corps populaire. C’est le corps-race ; c’est le peuple-race.
Il s’agit ici d’une application quelque peu inattendue de la différence ontologique. Les habitants c’est de l’étant (là-devant) ; l’être c’est la race.

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Texte de la GA correspondant :

Recensement.
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