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Le film d’Ernst Lubitsch est de 1933. Comédie hilarante, fine et profonde et, surtout, mise en scène avec un rythme et une justesse inégalables.
Il y a une brève scène où l’on peut voir Gary Cooper (Georges Curtis) lire le journal dans un compartiment de chemin de fer. La scène est si brève et nous regardons tellement Gary Cooper que nous ne pouvons pas découvrir ce qu’il est en train de lire. Et pourtant le personnage feuillette le journal visiblement dans l’intention de nous montrer de quoi il est question. Certains spectateurs ont certainement pu « lire » dans le journal. Mais il fallait une particulière attention voire une forme de vigilance pour être informé.
Regardons :
Trés étrange cette réplique du journal en pleine comédie : « Je ne veux plus jouer ».
En fait, en 1933, le personnage lit la feuille qui, de l’antisémitisme de plume, virera à la collaboration la plus active avec les nazis : Je suis partout.
Il y a dans ce numéro tout une pleine page sur l’Allemagne, cette Allemagne que Lubitsch avait quittée pour entreprendre et réussir une carrière de réalisateur aux Etats-Unis.
Combien apparaît fragile la liberté des personnages dans le célèbre plan final du film.
Un « serment de gentlemens » alors que la barbarie gronde à l’horizon.
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