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La garde rapprochée qui minimise ou nie le nazisme de Heidegger a pour objectif de faire obstacle à une connaissance de la consistance et du radicalisme du nazisme de Heidegger. Admettons qu’il s’agisse là d’un déni pour la bonne cause : on ne doit pas dissuader le lecteur, et qui plus est le jeune lecteur, de s’initier et de se former à une des plus grandes pensées du siècle écoulé. La sous-évaluation du nazisme de Heidegger permet de rester « cadré » sur le texte philosophique, supposé par ailleurs n’avoir aucun lien avec ce qui, au pire, n’aurait été qu’un moment d’égarement du philosophe.
En réalité, dés qu’on regarde de prés ce qu’il en est du nazisme de Heidegger, on se convaint que :
– il a toujours été nazi;
– il s’est plaint de la fermeture précoce d’Auschwitz;
– il assure la relève de l’hitlérisme et cela en trois sens :
………1/ En lui donnant la dignité d’une ontologie;
………2/ En assurant la transmission de la doctrine;
………3/En agrémentant cette « grandeur interne » des épices d’une onto-poésie;
– il considére que la biopolitique d’extermination du nazisme représente une bonne relation à la technique;
– il estime que les dirigeants ont été indigents au sens où ils ont été incapables de pratiquer cette politique jusqu’à Moscou (pour Heidegger les nazis n’ont ni assez massacré ni assez génocidé).
Ce blog traduit surtout, en premier lieu, notre effarement devant le caractère acharné et profondément meurtrier avec lequel Heidegger a été jusqu’au dernier souffle un nazi. Le vieillard du testament du Spiegel lègue sa foi dans le nazisme.
Cela représente une étape nécessaire tant la construction académique de Heidegger a eu pour effet d’occulter qu’avec Heidegger la philosophie avait en sorte, comme je l’ait dit sur une autre page, son « super-recteur du fondamentalisme nazi ».
Il fallait le dire. Et d’abord avec les mots de l’effarement.
L’étape ultérieure sera alors de faire émerger les liens qui unissent le texte respectable au sous-texte meurtrier.
Je n’avais jamais osé faire ce rapprochement mais, dans La logique comme question en quête de la pleine essence du langage il laisse entendre que la différence ontologique (l’être/l’étant) est en quelque sorte le fondement de la sélection nazie. L’ontique ira dans la chambre à gaz et libérera ainsi l’ontologique! La devise heideggérienne du camp c’est : moins d’ontique et plus d’ontologique!
A partir de la publication de ce cours de nazisme théorique, professé semble-t-il après la démission intervenue au premier semestre 34, il n’y a plus que cette possiblité : un affrontement entre une approche critique qui dénoncera sans relâche le nazisme de Heidegger et une lecture « fidèle » qui, en mimant Heidegger en ondoyant elle-même dans le déni, se fixe en réalité pour tâche de banaliser et de légitimer insidieusement et progressivement le nazisme jusque dans ses pires propositions.
N’oublions pas que le sophisme le plus actif de Heidegger est pour le moment celui-ci : n’ayant surtout jamais dit que j’étais nazi jusqu’au delà de ma tombe alors je suis nazi pour l’éternité.
Toutes les défenses de Heidegger devraient s’écrouler devant le fait qu’un nazi d’intelligence est nécessairement un nazi qui se dissimule et lance des fausses pistes. Heidegger plus que les autres. Et beaucoup mieux que les autres.
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La littérature éclaire, il me semble que le trés beau livre de franz LEBER, le cercle de feu, pourrait nourrir votre réflexion se faiant, trés intéressante
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Correction: il s’agit de LEBERT (avec un T). Du même: le cri du loup
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