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Heidegger fut-il un mauvais heideggérien? A en croire certains il aurait été un « résistant spirituel » au nazisme, sa pensée dessinant des perspectives critiques fondamentales aussi bien à l’égard de la technique que du national-socialisme. Autrement dit l’homme politique aurait été en harmonie avec le penseur, à quelques erreurs de parcours près rapidement rectifiées.
Ce n’est pas la thèse du phiblogZophe : Heidegger est un « sur-nazi » et il aurait introduit le nazisme dans la philosophie… C’est dire que, sans appareil critique, le lecteur de Heidegger se trouve dans la situation de méditer une oeuvre qui n’est que le cheval de Troie « théorique » de l’idéologie nazie.
Dans Questions III et IV publié par Gallimard on trouve par exemple un texte affligeant intitulé Sérénité. Non seulement c’est du Heidegger sans appareil critique, mais c’est du Heidegger servi notamment par Jean Beaufret, « l’homme le plus intelligent de France » selon Heidegger et qui, sans doute par excés d’ intelligence, a souscrit aux « thèses » du négationniste Faurisson.
Cela suffit, mais encore faut-il qu’il y ait suffisamment de consciences pour s’en saisir, pour jeter le discrédit. Il faut s’attendre ainsi à ce que des heideggériens de nouvelle génération, comme Maxence Caron, prennent grand soin de ne pas commettre, après celle de leur maître, une autre « grande bêtise ».
Précisément le travail de Maxence Caron se présente comme un chef-d’oeuvre d’absurdité académique. Il sera très utile pour faire des dissertations conformes. Heidegger est passé à la blanchisserie scolaire. Tout baigne dans l’essentiel, le sens, le fondamental, l’être etc. Nous y reviendrons dans d’autres notes.
Sérénité n’est pourtant que du Le Pen à peine plus sophistiqué. On se demande au reste par quel miracle un tel texte figure sans avertissement dans une collection philosophique. Mais il est vrai que l’édition correspondante est à caractère hagiographique. Le texte est donc promu au rang de référence spirituelle.
De quoi s’agit-il? Certes, c’est un discours ni une conférence ni un article ni un cours ni un séminaire. Mais, précisément, en tant que discours il nous offre l’occasion de saisir la vérité d’un Heidegger public sorti aussi bien de sa Hütte que des cercles d’admirateurs.
Et là il faut vraiment, comme on dit, « s’accrocher ». Sérénité a été prononcé à Messkirch, ville natale de Heidegger, le 30 octobre 1955 pour le 175e anniversaire de la naissance du compositeur Conradin Kreutzer.
Voilà, remarquera-t-on tout d’abord, comment peut se mettre en place, en passant par C. Kreutzer, un culte messkirchien à Heidegger.
En réalité Sérénité est une pièce maîtresse. Elle permet de saisir comment Heidegger met en scène le nazisme y compris avec l’indispensable « négationnisme de méthode ».
Il y a tout d’abord ceci : le « grand philosophe », le « plus grand du XXe siècle » selon certains n’a pas d’autre titre à proposer, au discours qu’il prononce dans sa ville natale 10 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, que « sérénité ». Cela ne suffit-il pas?
Le scandale est en réalité absolu. Mais, précisément, il avait toutes les chances de passer comme une lettre à la poste.
Mais comment ne pas comprendre, comment ne pas lire dans cette « sérénité » une manière de se féliciter d’Auschwitz? Tout Heidegger est dans cette abjection. Il nous dit clairement à quoi lui sert la philosophie et son aura de « grand penseur ».
Entre l’idéologie et la philosophie de Heidegger il ne peut pas ne pas y avoir d’affinité pour la simple et bonne raison que l’idéologue fait une philosophie à sa convenance, une philosophie destinée tout à la fois à « transmettre » le nazisme (à la traduction près) et le « négationnisme de méthode » sans lequel il ne peut exister et prospérer.
Et voilà, qui plus est, ce qui m’incline à penser que, en plus, Heidegger est un trés mauvais heideggérien (en prenant comme référence l’hagiographie académique de Caron).
Citation de la page 144 de Questions III et IV :
(Notre fête commémorative)… « nous amène à considérer ce que l’âge atomique menace particulièrement : l’enracinement des oeuvres humaines dans une terre natale ».
Je tiens cette phrase pour un abîme de kitcherie nazie.
Et tout d’abord, quoique puisse dire M. Caron à propos du Dasein à la page 776 de son Heidegger : « Le Dasein ne veut pas dire le fait pour l’homme de se trouver là », il y va dans cette phrase parfaitement nazie d’une « terre natale » messkirchienne en tant que menacée par « l’âge atomique ».
La thèse est bien que les philosophèmes de l’être, du Dasein etc. sont une transposition dans l’ontologie – cette ontologie que Bourdieu a décrite à juste titre comme « ontologie politique » – de l’idéologie raciste nazie de type « Blut und Boden ».
La purification académique de Caron a au reste le mérite de montrer comment le transposé est susceptible de disparaître dans la transposition. Cela nous permet d’apprécier l’efficace du « négationnisme de méthode » propre au « dispositif Heidegger ».
Pour Caron : le Dasein n’a rien à voir avec un « se trouver là ».
Pour Heidegger, qui s’adresse aux habitants de Messkirch et au reste du monde (le chef spirituel du nazisme parle « urbi et torbi ») : l’âge atomique menace « l’enracinement des oeuvres humaines dans une terre natale ».
Il faudrait montrer que la phrase de Heidegger (du mauvais Heidegger même si c’est le Heidegger réel qui parle) n’implique aucunement le Dasein et une interprétation qui le situe dans un rapport de nécessité avec une terre natale.
Je maintiendrais, au reste, qu’en termes « d’analytique existentiale » le discours de Heidegger est plutôt incohérent. Mais, comme il l’a dit et redit notamment dans les textes de Questions III et IV, la philosophie n’est pas la meilleure chose qui soit pour penser. Et si penser, chez Heidegger, veut dire le droit sinon à l’incohérence, du moins à la tromperie et à la manipulation, il est certain qu’il a tout à craindre de la « philosophie ».
Comment, notamment, peut-on faire sans se moquer du monde un tel court-circuit entre « l’âge atomique » et « l’enraciment des oeuvres humaines dans une terre natale »?
Heidegger est un nazi, et un sur-nazi. Et il se moque aussi bien de la philosophie, et notamment des « philosophes français », que des habitants de Messkirch. Ce qui l’intéressait était de faire une mise en scène nazie et de « transmettre » à la prospérité un discours abject.
Non seulement le grand philosophe allemand est serein 10 ans après Auschwitz, mais il « remet ça ». L’oeuvre de Hitler est à continuer. Car c’est bien la « science juive », notamment avec Einstein, qui a contribué à ce que les Etats-Unis devancent le Reich en matière de maîtrise nucléaire stratégique.
Il est absolument impensable que Heidegger se félicite que Hitler n’ait pas pu se procurer la bombe atomique avant les « américains ». Et là, dix ans après l’horrible texte La dévastation et l’attente, il persiste et signe sur le fond de ce qui est à mon avis son grand regret : Auschwitz a été fermé trop tôt!
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Remarque : ces propos ne visent surtout pas à minimiser la menace que fait peser le nucléaire, aussi bien civil que militaire, sur l’humanité. J’interviendrai plus tard sur « Auschwitz et Hiroshima ». Mais faut-il rappeler qu’il existe des stratégies discursives et qu’évoquer l’âge atomique ne signifie absolument pas qu’on parle uniquement du nucléaire?
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11 commentaires à Sérénité : un « concept » kitsch de Heidegger
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Bonjour à tous
Deleuze et Guattari ont écrit ceci:
« On aurait mieux compris qu’un grand peintre, un grand musicien tombent ainsi dans la honte (mais justement ils ne l’ont pas fait). Il a fallu que ce soit un philosophe, comme si la honte devait entrer dans la philosophie même. Il a voulu rejoindre les Grecs par les Allemands, au pire moment de leur histoire : qu’y a-t-il de pire, disait Nietzsche, que de se trouver devant un Allemand quand on attendait un Grec ? Comment les concepts (de Heidegger) ne seraient-ils pas intrinsèquement souillés par une reterritorialisation abjecte ? …Heidegger s’est perdu dans les chemins de la reterritorialiation, car ce sont des chemins sans balise ni parapet. Peut-être ce strict professeur était-il plus fou qu’il ne paraissait. Il s’est trompé de peuple, de terre, de sang. (G. Deleuze et Felix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Minuit, 1991, pp 104-105).
Je crois qu’il était surtout dépassé par l’époque, hors temps ou hors jeu comme dit en foot, obsolète comme l’a écrit Anders.
Cordialement
R. Misslin
“nous amène à considérer ce que l’âge atomique menace particulièrement : l’enracinement des oeuvres humaines dans une terre natale”.
Voilà ce qu’écrit Dominique Pradelle dans « Heidegger le danger et la promesse »:
« Où réside le danger, et quel est le concept du dange qui menace l’homme et la science? Si danger il y a, il est nécessaire de le penser non à titre de menace ontique -par exemple l’explosion éventuelle d’une bombe atomique, sur laquelle on a trop glosé-, mais à titre de menace ontologique, qui ne réside donc pas dans l’omniprésence des machines et productions techniques, mais dans le Wesen de la technique comme règneconjoint d’une modalité du rapport désoccultant au présent ».
En note de l’obnubilation pour l’ »atomique », D.P. écrit:
« Pour relativiser l’importance du point de vue de la méditation Wesenhaft sur l’époque contemporaine, cf. Heidegger « La Chose » p.195, et surtout « Gründsätze des Denekens, GA79, p.123, où Heidegger parle explicitement de l’insuffisance de la caractérisation de l’époque moderne comme « ère atomique » »
Le Gestell déploît son efficience du côté du manager de Mac Donalds comme de celui des gardiens de Kohlkozes, jusqu’à ce « pire » qu’a constitué le SS. Il se trouve autant dans le jouet en plastique fabriqué à partir du pétrôle dérobé au moyen orient que dans le baril d’uranium voué à l’usine nucléaire ou à l’arme de destruction massive.
Tant qu’on s’obstinera à maintenir une approche « humaniste » bien commode, on ne comprendra guère l’être de notre temps.
Bonsoir M. Skildy,
Permettez-moi de citer des extraits d’un article de C. Krijnen, « Le sens de l’être et le néokantisme » (voir http://methodos.revues.org/document 117.html). J’ai déjà eu l’occasion de citer ici cet article. Mais, je trouve que ce texte mérite une attention plus ample, car il montre combien le penseur Heidegger refusait, en réalité, la pensée et préconisait une « soumission » à l’être, c.à.d. une démission intellectuelle. Après quoi, on peut s’attendre à toutes sortes de formes de soumissions possibles!
« L’être qui destine et qui revendique selon Heidegger ne contient, comme Rickert l’a formulé au sujet de l’intuition, aucune valeur de validité, aucun fondement de la distinction du valide et du non-valide, aucun critère pour critiquer ce qui a été accompli. Au contraire, dans l’être, le « sacré et l’effroyable » séjournent, puisque « l’être est en lui-même le conflictuel». Comme au niveau du sujet facticiel, Heidegger perd aussi au niveau de l’être tous les critères objectifs pour distinguer la validité de la non-validité. De même que le Dasein était à ses yeux co-originaire dans la vérité et la non-vérité, l’être reste un neutrum… Mais c’est une soumission qui contredit la compréhension réflexive de soi et du monde de l’homme et avec elle le savoir de la relation de validité et de la différence de validité des agissements humains. C’est également une soumission qui ne peut être pensée de façon consistante…Dans cette justification, il y va de la connaissance de la chose. La chose ne peut absolument pas être connue si le sujet connaissant se contente de se soumettre à quelques guises de l’être que ce soit ; car elles doivent tout d’abord être reconnues en tant que guises de l’être. La chose ne peut être connue tant que le sujet ne satisfait pas aux principes de la connaissance objective. Suivant ces principes, la connaissance s’accomplit toujours à travers des jugements. La philosophie également s’accomplit à travers des jugements et fonde la validité de ses jugements par de nouveaux jugements et donc par le fonds de validité pur qui est en eux. Si toutefois l’on rattache, comme le fait Heidegger, le principe de la vérité à ce qui transcende la relation de connaissance (dans le cas de Heidegger, à l’être éclairant le Dasein pour lui), alors on perd d’emblée le sol même de la pensée ferme et les complexes théoriques que l’on bâtit là-dessus sombrent finalement dans le marais de l’absence de contrainte. »
Puis, dans une note, Krijnen rappelle l’opposition de l’ancien maître, Rickert, à son élève, Heidegger:
« Rickert se réfère expressément, dans la lettre 34 (Juillet 1929), à la rencontre de Davos entre Cassirer et Heidegger, qui a eu lieu en mars/avril 1929. Il reproche à Heidegger de comprendre à tort le néokantisme comme un courant qui aspire seulement à la « connaissance de la science », non de l’« étant », et qui reconnaît le kantisme précisément en cela (lettre 34) ; oui, dit-il, Heidegger ne comprend pas seulement mal le néokantisme, il le comprend mal en particulier lui, Rickert; puis Rickert renvoie non seulement à son livre sur Kant de 1924, mais aussi à « l’ensemble de son enseignement » (« cela vous a échappé totalement durant vos études »). Ce que Heidegger lui oppose est moins décevant (car nous connaissons aujourd’hui l’œuvre de Heidegger et ses développements sur le néokantisme) que honteux: Heidegger nie tout bonnement une telle appréciation… »
Vouloir se mettre à l’écoute de l’être, sans la médiation de la raison, vous amène, en effet, sur des chemins qui vous mènent directement soit à la superstition la plus niaise, soit à la folie mystique, ou aux deux…
R. Misslin
toujours autant de haine et toujours (ce qui va de soi) aucun argument philosophique
a bientot
bertrand
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Réponse de Skildy :
Pauvre Martin… Lui qui introduit le nazisme dans la philosophie… le voilà qu’il n’est pas du tout aimé par un blogueur!
Franchement c’est à fendre le coeur.
Quant à l’absence supposée d’arguments philosophiques cela devrait apparemment vous convenir puisque Heidegger ne cesse de considérer indigente la philosophie.
Sk.
Bonsoir Bertrand,
Que vous êtes drôle. Je cite de larges extraits rédigés par un spécialiste de la philosophie qui montre combien la pensée de l’être de Heidegger, laquelle reflète une posture pré-réflexive, ne peut pas se justifier en raison, mais exige une adhésion inconditionnelle (ce que Krijnen dans la conclusion de son article définit comme une attitude dogmatique), et vous m’écrivez que je ne présente pas d’argument philosophique. Le propre maître de Heidegger, Rickert, contestait fermement l’ontologie de son élève en le renvoyant à la position criticiste de Kant à laquelle on n’échappe pas si du moins on veut pouvoir justifier philosophiquement, c.à.d. logiquement ses positions (pas métaphysiquement, ça c’est le reproche de Heidegger à la tradition philosophique, reproche qui, incapable de justification puisqu’on a donné congé à la raison, n’est plus qu’un coup de force, un diktat digne du Führer de la Kultur qu’il voulait être).
Que répondez-vous aux philosophes tels que Rickert? Quels sont vos propres arguments pour contester les arguments de ceux aux yeux de qui Heidegger est un penseur kitsch, un pseudo-penseur qui au lieu de justifier ses propres options, ne fait que les asséner au lecteur comme des vérités infuses venues d’ailleurs que de l’homme, venues de l’Aître? Je n’éprouve pas de la haine à l’égard de Heidegger, mais je combats sa pensée, parce que je veux sauver non point les phénomènes, mais avant tout notre raison, notre capacité critique et notre aptitude au rire, contre ceux qui veulent me faire prendre des vessies pour des lanternes.
Cordialement
R. Misslin
Au passage, Monsieur Misslin, souvenez vous que le Kant auquel vous renvoyez en dernière instance a quand même écrit La religion dans les limites de la simple raison…
Ce qui est à fendre le coeur skildy c’est de ne voir aucun texte de heidegger commenté par vos soins. Je vous l’ai deja fais remarquer.
René est gentil en citant ses amis rickert et autre mais que dire de sa lecture heideggerienne ?
Et oui rené vous deviez me faire une interpretation de la notion de berger de l’être. Si elle vous semble farfelue ok; mais alors arretez de vous mettre en rapport.
Et rené vous parlez sans cesse de rire a la manière d’un deleuze; seulement lui il a choisi la mort comme forme du rire…
ET encore je pense qu’il ya de la raison chez heidegger pas seulement de la mystique(et encore en quoi la mystique est elle privée de raison ???!!!).
au fait : bonne année a vous tous
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Réponse de Skildy :
J’ai pourtant publié sur le blog un commentaire de certains passages de La Dévastation et l’Attente.
J’ai par ailleurs des travaux en cours que je ne mets pas pour l’instant sur le blog.
oui c’est vrai skildy,
mais continuez …
moi aussi je pense en publier, notament un passage de la l’etre sur l’humanisme que nous pourrions commenter ensemble.
bonne journée
Bonjour M. Domeracki,
Vous vous dites agnostique, et moi, j’adopte aussi cette attitude. A mes yeux, ça signifie simplement que je suspends tout jugement à l’égard des vérités de la foi, religieuses ou métaphysiques. C’est tout. La position de Kant pourrait me choquer si je m’affichais athée, mais pratiquer sa foi religieuse dans les limites de la raison me semble correspondre à l’expression d’un équilibre tout à fait aimable. En revanche je trouve Heidegger sur ce point comme sur beaucoup d’autres confus, ambigu, équivoque, fumeux: pour justifier sa haine de la vie (et je reconnais, sincèrement que son époque ni son pays d’alors n’étaient guère aimables, cette haine exprimant sans doute une déception profonde que je peux parfaitement comprendre), il fait appel tantôt aux présocratiques qui, eux, n’auraient pas encore oublié l’être (????), tantôt à des penseurs religieux, comme Augustin, Pascal ou Kierkegaard, voire même à des mystiques comme Eckhart, sans parler de l’inénarrable A. a sancta Clara. Pour moi, ce sont là des Schwärmereien très personnelles, très subjectives d’un homme qui essaie de se consoler de sa difficulté à vivre dans la modernité, ce qu’on appelle des comportements de compensation. Pourquoi pas. Je ne lui reproche pas ses affects, ce serait stupide. Ce que je ne supporte pas, c’est qu’au lieu d’écrire des « Confessions » à la manière d’un Augustin, voire d’un Rousseau, il prend la posture du prédicateur dénonçant, avec un ton apocalyptique, les méfaits de la civilisation. Pour nous proposer quoi, à la fin, la Gelassenheit d’Eckhart: autant ce qu’écrit ce dernier à ce sujet me semble inspiré par une foi authentique, autant l’usage qu’en fait Heidegger m’apparaît faux, kitsch comme l’écrit Skildy.
Cordialement
R. Misslin
Bonjour Bertrand,
Avant que je ne vous donne mon avis sur le concept de « berger de l’être », j’aimerais que vous m’écriviez comment vous entendez, vous, cette expression, car dans ce genre de contenant vague et indéfini, on peut mettre des contenus divers.
Quant au suicide de Deleuze, malade comme il était, son geste m’inspire un sentiment de profond respect. Et son aptitude à rire ne me le rend que plus sympathique.
Cordialement et bonne année
R. Misslin
Tout à fait d’accord avec René Misslin, et aussi avec Skildy, sauf que je n’ai jamais lu un bon livre de Mattéi…sur Hölderlin mieux vaut lire Jean-Pierre Faye, qui lui au moins sait traduire l’allemand, et est et poète et philosophe…précisément les deux choses que le prophète de Messkirch a ratées. Pourquoi la mauvaise philosophie tient-elle tant aussi à être de la mauvaise littérature ?
Hadji Mourat.