BREVE DE PENSEE 040406

.

La précarité, c’est la perversion du possible. On accuse ceux qui luttent contre la précarité d’être inaptes à intégrer la souplesse, la flexibilité, la mobilité, l’élasticité des fonctions… Comme le disait, un jour, le critique cinématrographique Jean-Louis Bory : "On ne dit plus être opportuniste, on dit : être à l’écoute de la conjoncture". Donc, si vous n’acceptez pas tout ce vocable de l’opportunisme "à l’écoute de la conjoncture", c’est que vous souffrez d’une adhérence coupable à la vieille métaphysique subtantialiste, à la tradition du caduque. "Vivre avec son temps", c’est vivre sans repères, sans confiance, en ne conjuguant plus rien au futur.

Il est normal que toute cette jeunesse moderne, ouverte aux changements, aux déplacements, refuse des mesures qui, loin de faire confiance à ses capacités constructives, ne font qu’aggraver une fragilité et une non-reconnaissance de ses capacités. La seule réponse à une telle situation est le cynisme et la violence. La question de la reconnaissance est fondamentale. (…) Se reconnaître, être reconnu, se faire reconnaître dans la relation à l’autre fait partie du parcours de la reconnaissance tant sur le versant de l’identité que sur celui de la gratitude.

.
.
.
Marie-José Mondzain

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s