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… Le mouvement des Indigènes de la République la laisse sceptique : "Je me réjouis de leur existence, mais ils vont trop loin, leur vision est réductrice, il faut aussi une approche sociale."
C’est cette "approche sociale" qui l’empêche de se reconnaître dans les manifestations contre le contrat première embauche. Le CPE relève de la loi sur l’égalité des chances. Or, "dans cette loi, il y a des choses aussi graves, ou plus graves". A savoir, dit-elle : l’apprentissage à 14 ans et la possibilité de suspendre les allocations familiales aux parents de délinquants. "La droite criminalise les gens en difficulté, et ceux-là, la jeunesse ne se mobilise pas pour eux. Quand le CPE sera tombé, il n’y aura pas 300 000 personnes pour venir se battre avec moi contre ces mesures qui concernent les enfants les plus pauvres."
Ce mouvement "extrêmement égoïste" lui fait peur, aussi, parce que les jeunes des cités reviennent devant les caméras avec ce qu’ils ont de plus négatif : les casseurs. "Je condamne, évidemment, c’est répugnant… Quand je vois ça, quand je vois l’affaire Fofana à Bagneux, je me dis qu’on est dans une situation de guerre civile. On ne se bat pas, mais on a peur les uns des autres, et quelqu’un qui a peur ne peut plus raisonner."
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Nadhéra Beltreche (propos rapportés et commentés par Le Monde)