Kubrick : signification du monolithe de 2001

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Pour comprendre la signification du monolithe noir de 2001 odyssée de l’espace il ne faut pas oublier l’importance que jouent, chez Kubrick, la lumière et le regard. La lumière est la condition du spectacle, du spectacle filmique en particulier, et donc d’un regard cherchant à se combler de beautés. Elle est aussi, de manière tout aussi classique, le symbole de l’intelligence.

Le monolithe est d’abord un objet intriguant mais doué d’un grand pouvoir de séduction visuelle. Il attire autant qu’il inquiète. Au reste, dans le film, le spectacteur ne voit pas directement le monolithe mais d’abord l’effet qu’il provoque sur un des pré-humains blottis dans la grotte. Il s’annonce par l’association d’un regard, d’une inquiétude et d’une excitation. Le monolithe fait événement. Il est l’objet fictionnel par excellence du film. Fiction dans la fiction, il est aux protagonistes du film ce que le film est aux spectateurs de la salle de cinéma. Lesquels partagent avec les premiers l’interrogation sur le sens de cette chose noire et d’un parallélépipédisme parfait.

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Suit une séquence où, peu à peu, les pré-humains vont manifester un intérêt presque cultuel pour l’objet. Et alors que les « animaux non humains » ne s’intéressent qu’aux choses qu’ils peuvent manger ou à celles avec lesquelles ils peuvent s’unir sexuellement les pré-humains sont irréstiblement attirés par lui.

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L’objet ne se mange ni ne s’offre au sexe mais il est respecté. Un  pré-humain pose la main sur le monolithe comme s’il devait recevoir en échange une initiation.

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Soudain le monolithe fait peur : une étrange lueur semble émaner de son obscurité compacte. C’est  une nouvelle aube qui se lève : l’entrée dans l’histoire humaine.

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Quelques millions d’années plus tard…

Nous sommes dans l’espace. Un groupe de scientifiques cosmonautes cherchent à comprendre ce qu’est ce monolithe noir planté au fond d’une fosse d’une planète lointaine.

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Le premier pré-humain à voir le monolithe, s’il est envore velu, a le visage nu.

Les premiers humains à voir l’objet sont vêtus d’une combinaison spatiale et leur visage est séparé de l’extérieur par une vitre.

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Un cosmonaute s’apprête à faire une photo de groupe avec, en fond, le mystérieux monolithe. Mais, comme pour la « scène primitive », les humains vont être effrayés par la puissance lumineuse du noir objet.

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La troisième et dernière apparition du monolithe a lieu au cours de la dernière séquence. Nous sommes comme dans une chambre d’hôtel virtuelle pastichant un intérieur du XVIIIe siècle.

Cette troisième apparition est annoncée en réalité par la vision du monolithe dans l’espace. Cette vision fait signe d’une relation plus « fusionnelle » du cosmonaute avec le monolithe. Au terme de ce qui ressemble à une étreinte avec le monolithe le cosmonaute va devenir un « enfant-étoile ».

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Voici d’abord la chambre. Le voyageur de l’espace voyage désormais dans le temps. En quelques minutes de film il se voit devenir un vieillard comme si le temps, s’étant d’abord comprimé, se détendait soudainement comme un gaz.

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Devenu vieillard le voyageur aperçoit le monolithe comme s’il espérait quelque chose de sa puissance. L’éternité?

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Veillard centenaire le voyageur sera dans l’incapacité motrice de toucher le monolithe. Mais celui-ci va réaliser son rêve d’éternité : le vieillard va se transformer en une bulle embryonnaire que le monolithe va absorber puis libérer dans l’espace.

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Le personnage du monolithe intervient donc trois fois dans le récit mis en scène par Kubrick.

1. Une première fois pour ouvrir le passage du pré-humain vers l’humanité technicienne et libérée de la pesanteur.

2. Une seconde fois, et après que le voyageur de l’espace ait réussi à déjouer les plans criminels de l’ordinateur Hal, pour conduire ce qui semble être le survivant d’une aventure dans une traversée des temps y compris du sien propre.

3. Une troisième fois pour absorber le voyageur devenu centenaire et transformé en une bulle de lumière embryonnaire pour le libérer à nouveau dans l’espace, le transformant en une sorte de petite planète pourvu d’un regard à la fois émerveillé et empreint de mélancolie.

Mais quelles significations pouvons-nous prêter à ce monolithe noir? A première vue il symboliserait l’entrée d’une espèce d’abord naturelle dans l’ére de l’historique et du progrés.

Il faut cependant pleinement reconnaître que c’est une stèle, et une stèle de couleur noire.

Je proposerais l’hypothèse suivante : le monolithe noir est le symbole de l’intelligence de l’animal humain et c’est pourquoi il est associé à la lumière. Mais il est aussi une énigme : celle de la part obscure et très peu compréhensible de cette lumière. Cette part obscure a quelque chose à voir avec la signification en réalité trés peu humaine de l’intelligence. Elle reste, même trés grande, une intelligence animale.

Cela veut dire qu’il faut accorder au monolithe qu’il signifie aussi ce qu’il est : le signe d’un processus de « monolithisation ».

Le film montre trois grandes étapes de ce processus.

1. Une espèce animale se détache du monde naturel pour créer une histoire dont la dynamique est déterminée par l’association entre des techniques guerrières et l’agressivité. Telle est le monolithe de l’humanité elle-même. Celle-ci se sépare de tout le reste de l’univers naturel.

2. A l’intérieur même de l’espèce humaine, d’abord hautement diversifiée, un groupe va peu à peu se séparer et dominer l’ensemble. Tel serait le groupe des « hommes blancs ». Et c’est la seconde phase  du processus de monolithisation.

3. Enfin, à l’intérieur même de ce groupe, la technique elle-même, pour avoir été conçue au plus prés de l’humain, va tendre à la monolithisation en l’espèce de la prise de pouvoir par l’ordinateur de la station spatiale et son projet d’en exterminer les habitants « animaux ».

In extremis, car il faut bien un témoin humain (il s’agit en réalité du spectateur lui-même) le dernier habitant de la station parvient à « tuer » l’ordinateur, notamment en déconnectant des petits monolithes blancs et lumineux.

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L’homme sort vainqueur de la confrontation. Apparemment seulement car, en réalité, il s’incorpore à ce point ses propres inventions qu’il finit par muter en devenant un voyageur temporel. Il avait déjà perdu ses racines terrestres et spatiales. Il perd maintenant ses racines « biographiques » et temporelles.

Il devient alors comme le pur regard d’une bulle ou d’un oeuf embryonnaire spatial sans aucune descendance possible. Telle est la dernière étape du processus de monolithisation.

Kubrick a certes filmé l’aventure spatiale d’ un petit groupe de cosmonautes et, pour finir, d’un seul voyageur. Cette Odyssée n’est même pas tragique. Elle est désolante et inspire de la mélancolie.

Nous pouvons seulement espèrer pouvoir prendre d’autres chemins que ceux qui conduisent à cette désolation.

Il ne semble pas que Kubrick fasse seulement le procés de la technique ou de l’homme technicien ou de « l’arraisonnement » au sens heideggérien.

Car sous la technique gronde en réalité l’agressivité et la violence humaine. L’outil est fondamentalement une arme.

S’il y a un procés ce serait plutôt celui du « darwinisme social ». Car la technique nous est montrée toujours prise dans un processus de sélection du plus fort. Américains et Russes, tous blancs, se partagent le pouvoir mondial. L’ancien antagonisme n’était en réalité qu’une méthode inconsciente de stimulation pour parvenir à la domination mondiale et sans partage de « l’homme blanc ».

L’agressivité « d’espèce », le goût pour la sélection des plus forts, qui sont au bout du compte ceux qui sont le mieux équipés techniquement pour détruire et coloniser, constitueraient la part obscure, sombre et glacée de l’intelligence humaine. Ce dont témoigne le monolithe.

Le pire, et nous retrouvons ici le thème de la lumière comme condition du spectacle, est que nous prenons un grand plaisir esthétique aux rites violents de la sélection des plus forts. Lors même que, et telle est la part obscure, nous ne nous apercevons pas que cette sélection est en réalité un processus de destruction, de « monolithisation ».

Le monolithe noir est la stèle funéraire du triomphe de l’homme blanc. Celui-ci est victorieux mais règne sur un désert.

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A ce triomphe catastrophique de l’homme blanc on peut associer la mort de l’homme noir  que Kubrick a mise en scène telle une allégorie – et une allégorie de « fin du monde » –  dans Spartacus :

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Cette mort romaine annonce le déchaînement des cruautés qui vont s’abattre sur le monde noir : la traite, l’esclavage, la colonisation, les condamnés à mort des prisons américaines…

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30 commentaires

  1. De fait, ce qui rayonne à la fin de ce film, c’est la mélancolie. Cela nous ramène heureusement à des sentiments. On peut y faire le constat que la passion humaine n’est pas morte; l’humanité de l’homme non plus. C’est en nous, les spectateurs, que se fait ce constat.
    L’absurde mécanisation de l’homme à la Fukuyama et d’autres n’aura pas lieu. La monolithisation est un processus qui, il y a des raisons de l’espérer, ne s’accomplira jamais complètement. Il y aura toujours des hommes pour garder ouvert le couvercle d’une domination totale sur lui, pour empêcher tout totalitarisme de s’accomplir complètement. L’histoire nous le montre. L’avenir nous y attend sans doute. Les hommes qui soulèvent ce couvercle sont de toutes les couleurs.
    Bref, la démonstration que nous fait Kubrick n’éteint pas tout espoir, au contraire, la déconnexion de Carl participe de l’espoir.
    Sauf erreur, la nouvelle de Burgess qui inspire Kubrick explique le dernier épisode avec force détails.

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    Merci pour votre commentaire.

    La nouvelle n’est pas de Burgess mais d’Arthur Clarke, qui fut un collaborateur de S Kubrick. Il a écrit plusieurs suites à 2001 que je ne connais pas.

    Vous avez raison pour l’espoir. L’enfant-étoile en est le symbole. Mais il brille sur fond d’un désastre.

    L’enfant-étoile nous indiquerait le chemin à prendre dés maintenant pour éviter le désastre incarné par

    l’exterminateur froid qu’est HAL 9000, Carl étant sa traduction française.

    Skildy

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  2. Cher Monsieur (je peux le supposer…) // Votre approche est riche. Aujourd’hui, je reviendrai sur votre « hypothèse » : « le monolithe noir est le symbole de l’intelligence de l’animal humain (…) associé à la lumière (et) est aussi une énigme : celle de la part obscure (…) de cette lumière (c’est-à-dire) la signification très peu humaine de l’intelligence (…) une intelligence animale. » Ce qui est riche, c’est que vous rapportez l’intelligence, non, comme Clarke et Kubrick, comme « produit extérieur » à l’homme, mais comme « produit intérieur » ; mieux : comme « produit antérieur » à ce que nous sommes tous. Or le monolithe, selon les traditions nabatéennes, est le symbole d’un dieu préislamique ; c’est aussi bien une porte : celle des stèles horizontales des cimetières ; il s’agit encore du plus beau parallélépipède rectangle jamais vu, au réel comme au cinéma : la preuve extra-terrestre, au sens Karashev-Sagan (géométrisation du contact avec des civilisations supérieures). Pour votre part, vous naturalisez ce rectangle, ce contact ; il n’est plus objet extra-terrestre, mais présence de l’homme à l’homme ou de l’homme à l’australopithèque. C’est en un mot philosophique, je crois, le réflexif qui se manifeste. J’ai toujours vu du Hegel chez Kubrick ; vous confirmerez cette « vision ». Cette part obscure, comme vous dites, renvoie à « la part maudite » (Bataille, 1967), au sacrifice, à l’improductif, à la poésie, poésie qu’est l’oeuvre-rectangle… et le cinéma aussi, dans sa spatialité de production et de réception. Il y a un rectangle horizontal ou vertical devant nos yeux. Blanc, comme lumière totale, ou noir, comme trou, porte, oeil, passage et algorithme. Ce truc (« gestell » en patois strasbourgeois veut dire « truc ») est à l’œuvre devant la horde simiesque et devant les astronautes, comme mouvement naturel du regard sur soi : c’est votre hypothèse féconde, je crois, que je veux bien partager. Merci. À bientôt pour an other comentary. // DMU

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  3. Usons maintenant de gros mots : lorsque nous naturalisons l’esprit (curiosité, agressivité, inventivité : plasticité naturelle) ou vous « re-naturalisez » le symbole cinématographique noir (extériorisation de l’esprit, « objectification », disent certains), cette re-naturalisation critique toutes les autres démonstrations concernant la double présence dudit symbole au milieu des roches. Mais que pensez-vous de ces hypothèses (plus farfelues que la vôtre, moins logiques) ; celles du côté (négatif) pessimiste ou (positif) optimiste du « paradoxe de Fermi » (« Où sont-ils ? » car, scientifiquement et statistiquement, Ils devraient être déjà-là et/ou être déjà venus) ?… Enfin, pour vous, la présentation du parallélépipède parfait est-il cette présence de l’homme à lui-même, inconsciemment métaphorisé par Clarke et Kubrick (côté optimiste ou métaphysique du paradoxe de Fermi) ? Ou est-ce plutôt comme un miroir, d’où le propos du cinéaste (et le vôtre) sur la lumière ? (Une question plus philosophique que logique : Où donc meurt, bondit, disparaît la lumière lorsqu’elle se réfracte, « pénètre », dans le miroir ?) ? À moins que le monolithe ne soit seulement la présence synthétisée et doublée du spectateur, consommateur des images-rêve du cinéaste ? La richesse de votre interprétation est dans le fait que vous nous fassiez dépasser les interprétations extraterrestres ou divines, que vous alliez plus loin que le récit et le film mêmes, que vous les laissiez-là, à leur place, et que vous nous portiez à re-penser sur le registre « kanto-matérialiste » : celui de notre connaissance, de ses conditions. Nous n’avons alors aucun besoin d’une cause extérieur à l’intelligence pour faire naître l’intelligence ; pas d’étincelle, pas de romantisme, pas de métaphysique : c’est la cruauté d’une pré-intellection naturelle, sans pré-définition, sans « intelligent design », mais déjà-là. Et cela, c’est génial de l’avoir découvert, ou extrait (comme une ponction), chez Kubrick même. // À bientôt. DMU

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  4. Cher Monsieur,

    Allez ! répétons les choses : dans 2001, le bétyle noir, c’est la caméra des singes ou, au moins, son objectif, l’œil-porte. Donc un objectif parallélépipède, ouvert, fermé. « In and out ». Mais, qu’est-ce que l’esprit-société hypostasié en un dieu sinon un œil-dieu. Les yeux sont partout. Midas, dit l’Autre… J’ai relu Giuliani (1990) sur Kubrick qui cite Deleuze sans le référencer. « La pierre noire de 2001 préside aussi bien aux états cosmiques qu’aux stades cérébraux : elle est l’âme des trois corps, terre, soleil, lune, mais aussi le germe des trois cerveaux, animal, humain, machinique. » Subtil, non ? On le sait, c’est un film pour les yeux. A peine 40 minutes de dialogues. Un film avec trois minutes de silence à son commencement. Le silence et une jungle. Et la mort. La « pierre philosophale » serait-elle comme le miroir de l’Humanité au petit matin ? C’est ce que nous partageons, non ?… Mais, surtout, qu’a lu Kubrick, qu’est-ce qu’une « pierre levée », un monolithe noir, dans la conscience, et, mot difficile, dans l’inconscient des hommes, pas des singes ? Selon G. Durand (1969) : « vigilance et attente de l’union divine ». Étymologiquement, le bétyle moyen-oriental est « maison du seigneur »… C’est une montagne sacrée, comme la Kaaba, la maison de la pierre noire à La Mecque. (Noire, parce que souillée des péchés de tous les hommes ; blanche comme la lumière au premier jour du don de l’archange Gabriel à Ismaël.) Quelque chose attend, debout, phallique, figure d’Ouranos ou d’une pierre-solaire-à-la-couleur-du-corbeau (liens anthropologiques). A revoir et revoir encore le premier moment de contemplation et de contact avec le bétyle, n’est-ce pas la « société » que le groupe simiesque découvre enfin en lui-même ? Première fois qu’il distingue et entend crier un objet. Première fois que ses membres se font face autour d’un objet. (Ils se pelotonnaient auparavant.) Première expérience du face à face via l’Objet : l’esprit, esprit tant naturel, culturel que machinique, comme dit Deleuze. J’avais cru voir un arbre aussi, isolé. On connaît peut-être son histoire. Un arbre magnifique, au-delà d’un siècle. Kubrick l’avait fait s’expatrier, pour le décor… Or, « les plus archaïques lieux sacrés (…) sont constitués d’un arbre ou poteau de boit associé à un bétyle. Il s’agirait d’une « imago-mundi », d’un rébus symbole de la totalisation cosmique dans lequel la pierre représente la stabilité, tandis que l’arbre signifie le devenir. Très souvent à cet ensemble est adjoint, comme commentaire, le glyphe des phases lunaires » (Durand, 1969) On se retrouvera sur la lune, comme par hasard. Alors, qui est habité par qui ? Les structures de l’imaginaire habitent-elles les créateurs-modernes ou ceux-ci lisent-ils les anthropologues ? C’est bien notre problème, non ? 2001 serait un film sur la philosophie de la connaissance et sur le fait qu’un « objet » est toujours un secret… Allez ! pour le final, disons que le monolithe, c’est l’écran géant renversé, posé à l’horizontale, devant nous, ob-jet de Hegel et Lacan, et vous avez raison, il crie la lumière. // See You. DMU

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  5. encore une chose : votre « monolithisation », n’est-ce pas l’étendue de la mélancolie et non quelque condamnation de la destruction (inéluctable pour l’Humanité), le mot qui montre, avec un objet noir, que les hommes deviendront tous mélancoliques, parce que raisonnables, ayant perdus cette faculté de ne pas savoir, cette faculté de se dissoudre dans la « part obscure », « la part maudite », la fête pour rien, pour soi, en soi, la fête sans cesse et sans source ? La stèle est horizontale; le bétyle-conscience vertical : la mélancolie c’est ça, être debout, comprendre quelque chose et ne pas voir la richesse de cette richesse, rester pauvre, solitaire, derrière son clavier, derrière la porte, derrière le monde existant, révolté, mauvais, vivant. //

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  6. Le monolithe est structure. Il est objet créateur, et structurant. Il structure l’intelligence à l’intérieur du primate et l’espace à l’extérieur. Il est le symbole qui manifeste la projection de la lumière dans l’humain et sur son espace. Une lumière intelligible car projeté. C’est le porteur de lumière.

    La stèle indique le commencement d’une nouvelle ère pour l’humanité. L’ère de l’outil. Ensuite l’outil reçoit également cette intelligence de l’humain et tente de se substituer à lui. Enfin, l’humain renait en une forme fœtale et éternelle. Un esprit voguant dans l’espace, une âme sans attache corporelle, sans gravité.

    Le monolithe est un repère qui organise autour de lui. Il a quatre face comme les quatre point cardinaux. Il représente les dimension et met en valeur les cycles solaire et lunaire.

    Il est noir, néant, vide, inertie. Il s’oppose à l’environnement où il s’érige. Il est opaque à la lumière. Il est infini. Il doit être touché pour être compris, saisi. La vue ne suffit pas pour qu’il parle à l’entendement.

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  7. Toutes ces analyses sont brillantes et apportent de l’eau au moulin des interprétations, mais j’aimerai quand même signaler une petite erreur par rapport à une situation précise du film.
    Vous dites que c’est l’astronaute qui lutte puis détruit l’ordinateur Hal (Carl en VF) que l’on retrouve lors de la séquence finale sur le lit face au monolithe; or c’est le personnage de l’autre astronaute, celui qui est projeté dans l’espace alors qu’il tente de réparer l’antenne, que l’on retrouve dans cette scène.
    On le voit d’abord de dos,le cheveu blanc, vieilli, mangeant à sa table, puis SE voyant allongé en centenaire.
    Cette séquence est d’abord vue par les yeux du voyageur survivant, mais il disparaît lors d’un contre-champ,ce qui complique bien davantage toute tentative d’explication du genre  » il survit à la machine (Hal) et à la monolithisation puis se retrouve re-naissant via le monolithe qui le retrouve par delà les temps sur son lit de mort ». Raté, ce n’est pas celui qui survit qui se transforme en « enfant-étoile », mais celui qui meurt, il y donc un petit décalage d’interprétation dans votre analyse (qui ne gache pas la qualité de vos commentaires cependant ! ).

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  8. L’un des premiers peuple à vénérer un monolithe noir , les Cananéens , avait un Dieu dénommé « EL » qui est l’origine étymologique de  » élu , élite , élection … »
    EL était apparenté à Saturne …Les Hébreux empruntèrent beaucoup de leur rite à ce peuple , notamment le « Shabbat » qui est directement tiré de l’Hébreu  » Shabtai » qui signifit Saturne …D’ailleurs les Juifs emploient pour leurs prières des téfilines qu’ils se fixent sur le front et le bras , des téfilines qui ressemble comme une goutte d’eau à des « Kaaba miniaturisée »…
    El est également l’origne étymologique de Allah qui vient de l’Araméen Ilah via le canaéen EL …Plusieurs peuples , plusieurs langues , plusieurs religions , mais toute sont tirées de la meme « entité » .
    Ainsi l’anneau que l’on enfile au septième doigt (en comptant de droite à gauche comme les cultures sémites) pour notre mariage , tout comme l’anneau de chair prélevé lors de la circoncision ,n’est rien d’autre qu’un pacte/offrande envers Saturne , juste une seule question me turlupine l’esprit , comment savait-il à cette époque ( au moins 2000 ans Avant JC pour les Cananéens ) que Saturne possédait un ou des anneaux ???

    Je pense que le monolithe est noir car c’est la couleur donné à Saturne , le noir comme les robes de Juges , procureurs , avocats , représente la loi , le chatiment .

    De plus je pense que l’étoile de David représente Saturne , le pole nord de Saturne est formé par un hexagone semblable à celui situé au coeur de toute étoile de David .

    L’hexagone est la forme extérieur d’un cube/monolithe , voilà pourquoi je crois que les civilisations antérieures l’ont représentée ainsi .

    Ce n’est qu’une modeste démonstration de ma part , je ne suis absolument pas spécialiste , mais tout celà m’interesse FORTEMENT , et j’essaie d’en apprendre « un max  » N’hésitez pas à me laisser un com , je repasserai .

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  9. Un film etant une association d’image et de nos jours de son, il est bon de ne pas oublier le sens de la musique, qui pour moi renferme mieux que tous les autres le fond sacre des emotions, a l’abris des analyses pseudoscientifiques des gens qui s’ emerveillent de l’Art et des sentiments sans jamais pouvoir les pratiquer. Ainsi en plus d’etre un triomphe ce morceaux se revele aussi etre une apotheose. Donc une concecration, un epanouissement et derriere un renouveau. Ce que l’on peut retrouver dans l’image du foetus stellaire et dans son regard non pas rempli de melancolie mais de la serenite. Mais pour ce qui est de l’idee de la monolithisation, il y’a peut-etre de ca car on peut effectivement supposer que l’homme emancipe du temps perdrai l’utilite de procreation et de mouvement.Pour ma part ce monolithe noir represente la perfection, l’idee avant la matiere, l’absence de but, le non-temps et le non espace. Peut-etre meme la representation artefacte, d’une volonte vibratoire, d’un amour froid mais parfait, sans effort. Une idee obsedante et terrifiante pour tout esprit a sang chaud perdu dans la force et l’immensite de l’univers.

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  10. quand on est différent on n est jamais compris

    une seul chose reste toujours que personne ne peu te prendre c est la date de ta naissance le chemin parcourue

    et ta mort

    va ou tu veux et meurs ou tu dois

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  11. Kubrick se serait peut-être inspiré des faits réels suivants : La Révélation du Dr Wolf :

    http://www.paolaharris.com/wolffr.htm

     » … Sa première assignation fut aux côtés de Carl Sagan et autres scientifiques d’envergure. Ils avaient pour tâche d’étudier et de comprendre les complexités d’une énorme balise céleste surnommée Le Monolithe qui fut découverte flottant dans l’espace pour la première fois par le cosmonaute russe Yuri Gagarin et ensuite par l’Américain Alan Shephard en 1961. Le Monolithe fut récupéré et transporté sur Terre en 1972 … « 

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  12. Un élément intéressant dans l’utilisation du monolithe par Stanley Kubrick est l’analyse faite par l’ancien ministre de la culture Arthur Conte, dans son livre Yatrides maitre du temps, qui montre qu’un monolithe similaire a celui de Kubrick figure dans les oeuvres du peintre Yatrides avec le même symbolisme de nombreuses années avant que le film soit sorti. Une vidéo peut-être vue sur ce sujet à http://www.youtube.com/watch?v=nPCdFDo8FF0

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  13. vous avez louper le vrai message de kubrick pour ce monolithe !

    en réalité il s’agit des mur d’égypte antique dont on ne sait rien de leur fabrication et nanti de hiéro glyphe c’est a dire des saintes écritures !

    ensuite dans le coran on parle de sourate …un mot qui a vraiment perdu son sens en devenant « chapitre » alors que son vrai sens est mur de pierre rangé … c’est plus qu’un monolythe c’est un mégalithe !
    d’ailleurs dans le coran Dieu demande aux dissimulateurs (kafiruns) de créer un ou dix mégalithes (sourate) si il en sont capable , mais il ne le pourront jamais !
    et la fin c’est le message de la vie après la mort , la résurrection…

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  14. vous avez loupé le vrai message de kubrick pour ce monolithe !

    en réalité il s’agit des mur d’égypte antique dont on ne sait rien de leur fabrication et nanti de hiéroglyphe c’est a dire des saintes écritures !

    ensuite dans le coran on parle de sourate …un mot qui a vraiment perdu son sens en devenant « chapitre » alors que son vrai sens est mur de pierre rangé … c’est plus qu’un monolythe c’est un mégalithe !
    d’ailleurs dans le coran Dieu demande aux dissimulateurs (kafiruns) de créer un ou dix mégalithes (sourate) si il en sont capable , mais il ne le pourront jamais !
    et la fin c’est le message de la vie après la mort , la résurrection…

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  15. Adel vos rapprochements sont très intéressants, mais la plupart des commentateurs ci-dessus devraient lire les livres d’Arthur C. Clarke avant de se perdre en conjectures amusantes mais très très très loin du sens que Clarke et Kubrick souhaitaient donner à LEUR film. Bonne lecture 😉

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  16. Juste pour préciser, il s’agit d’astronautes et non pas de cosmonaute. De plus, le second monolithe se situe dans un cratère de la lune et non pas dans une fosse d’une planète lointaine.

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  17. Ce qui s’est passé dans le film, vers l’aube, vous avez entendu le bourdonnement des abeilles, des millions d’abeilles. Et la ruche et les abeilles étaient un symbole important dans les Ecoles des Mystères. Il signifie la cohésion sociale; l’industrie. Maintenant, pas l’industrie comme vous la connaissez peut-être comme la fabrication de voitures, mais l’industrie à travailler ensemble sous une forme sociétale. Dans ce cas, les rudiments très fondamentaux de la société. Et comme le soleil commence à nouveau, a commencé à se lever à l’Est, ce qui signifie l’aube de l’homme nouveau, le public vit un obélisque, un monolithe en face de la grotte, ou de l’utérus, à partir de laquelle les singes ont émergé. Et il est apparu que le bourdonnement des abeilles émanait de ce bloc de pierre.

    Maintenant, remarquez que j’ai dit trois mots: monolithe, obélisque et pierre. Tous ces éléments sont des symboles importants dans les anciennes religions des mystères. Et vous avez vu que ce n’était pas Dieu, parce que la création avait déjà eu lieu. Le monde avait été créé, les plantes et les animaux avaient été créés, et l’homme primitif existait sur la terre avant que ce monolithe, cet obélisque, cette pierre aie jamais fait son apparition. Cela est également connu comme la pierre que vous avez vu précédemment dans le film, la force générative ou le pénis. Maintenant, ne soyez pas tout déroutés par cette terminologie. Cela va commencer à faire du sens pour vous à mesure que nous avançons. Il m’a fallu de nombreuses années d’étude pour comprendre ce que je suis en train de vous conférer. Vous observiez alors que les singes grouillaient dans une grande excitation, et l’un encouragé par un autre, ce qui signifie Adam et Eve (celle encourageant était le symbole de Eve, celui qui est encouragé était Adam) jusqu’à ce qu’il tendit effectivement la main et toucha la surface de la pierre et il lui a été impartie l’intellect.

    Vous pouvez dire que quelque chose d’important s’était passé parce que le ton et
    le volume général de la musique a changé à ce point. Et puis les autres singes ont
    commencé à toucher et frotter la statue. Maintenant, la plupart des gens que je
    connaissais ont attribués ce qui est arrivé à une force extraterrestre, et ils
    recevaient l’interprétation exotérique, ou ce qui est fait pour le profane, ceux qui
    n’étaient pas illuminé et ne peuvent pas comprendre ce qu’ils voient. Mais pour les
    initiés, ce qu’ils ont vu était la création du monde par Dieu et l’impartation de la
    connaissance à l’homme la connaissance interdite, par Lucifer par l’intermédiaire
    de son agent, Satan. Car dans la religion des Ecoles des Mystères, ils croient
    que l’homme était retenu prisonnier dans le jardin d’Eden par un Dieu injuste et
    vindicatif, et que l’homme n’a pas été informé par ce Dieu injuste et vindicatif qu’il
    pourrait avoir les mêmes pouvoirs. Et l’homme a été libéré des entraves de
    l’ignorance par Lucifer par l’intermédiaire de son agent, Satan. Et beaucoup
    pensent que les deux sont le même, et c’est OK, parce que peut-être ils sont. Et
    que, à travers le don de l’intellect, l’homme, lui-même, va devenir Dieu. Maintenant, pour ceux d’entre vous qui comprennent ce que je vous transmets maintenant, vous pouvez même ne pas avoir à lire plus loin, car cela explique tout ce qui est jamais arrivé dans l’histoire de l’homme, et tout ce qui se passe maintenant, et tout ce qui qui se passera dans l’avenir.

    Comme cela avançait, vous avez vu le premier homme primitif former la première
    pensée originale avec l’utilisation du don de l’intelligence quand il s’accroupit dans
    la poussière, et ramassa un os et laissa tomber l’os , et vu que cela avait frappé une côte et la côte vola en l’air et il la regarda. Puis il le laissa tomber vers l’autre côté et frappa un autre morceau d’os de côte qui vola en l’air, et on pouvait voir
    tourner les roues dans l’esprit de cet individu primitif, comme il a soulevé l’os de la
    cuisse, puis frappé devant lui et regarda les os voler. Et puis il frappa encore et
    encore, et puis il écrasa le crâne de l’animal mort qui se trouvait en face de lui. Et
    vous remarquerez que la représentation de ceci était absolument exacte, parce que la prochaine chose qui s’est passé, c’est que ce nouveau cadeau, cette intelligence et cette pensée originale, a conduit à l’assassinat d’un autre être humain primitif. Dans ce cas, de la tribu qui n’avaient pas reçu le don de l’intelligence, n’a pas eu la possibilité d’utiliser un os comme arme parce qu’ils n’avaient pas fait le lien. Et vous avez regardé, dans la symbolique de ce film, l’assassinat d’Abel par son frère Caïn. Et vous avez regardé comme il a jeté l’os en l’air, et la progression de l’utilisation du don d’intelligence vous a conduit à une station spatiale tournant autour la terre. Et puis l’histoire a commencé du voyage de l’homme vers l’illumination.

    Et tout dans ce film était un symbole pour autre chose. Maintenant, le public assis
    qui sont ce que les adeptes ou les initiés, appellent profane ne comprenaient pas
    ce qu’ils ont vu. Ils pensaient que c’était vraiment un voyage dans l’espace par un
    astronaute, ou un groupe d’astronautes, et les mauvaises choses qui sont arrivées
    à certains d’entre eux et l’un a survécu. Et aucun d’entre eux ne comprenait la
    signification des obélisques, des monolithes: l’un sur la lune, l’un en orbite autour
    de Jupiter, et la transformation ultime de l’astronaute en un fœtus géant flottant
    dans l’espace.

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  18. J’ai une hypothèse beaucoup plus basique quant à ce que Stanley Kubrick aurait voulu dire.
    Tout d’abord, HAL 9000 n’est pas un assassin : il est tombé dans la folie parce qu’à l’insu de son créateur on lui a implanté un petit module qui lui indique la vraie raison de sa mission (le lieu vers où est parti le signal du monolithe lunaire), raison qu’il doit cacher aux astronautes (il y a d’ailleurs un dialogue entre HAL et un astronaute sur la question de la vérité). Ceci crée chez HAL une incohérence interne irréductible par la logique. On sait ce que ça donne chez un être intelligent : au mieux la névrose, au pire la psychose. Le résultat, c’est que HAL tente d’éliminer un des termes de la contradiction : les cosmonautes.
    Ensuite, si on se reporte à la nouvelle d’Arthur C. Clarke à l’origine du scénario du film, le monolithe est seulement une balise d’origine supra-humaine, dont le rôle est de prévenir le créateur de cette balise à chaque étape de l’évolution de l’espèce humaine.
    C’est pourquoi le deuxième monolithe est enfoui dans le sous-sol de la lune, car seule une espèce intelligente et, élément essentiel, prête pour se lancer vers les étoiles, peut l’exhumer.
    Le créateur des monolithes (quel qu’ils soit, et pourquoi pas divin) estime alors que l’humanité est prête à une nouvelle aube : celle qui le verra quitter son berceau terrestre et accéder à une nouvelle vision du monde – y compris philosophique. C’est à mon avis le sens des métaphores autour de ces splendides images du vieillard mourant et de l’enfant en gestation.
    Ainsi, de mon point de vue, le film est simplement une très belle histoire de science-fiction, qui ne veut pas parler que de science, mais aussi de l’humain.
    Par ailleurs, avez-vous su que Stanley Kubrick détient, avec ce film, le record absolu de ce qu’on appelle un « jump » au cinéma ? : entre l’instant où le pré-humain lance l’os en l’air et celui ou l’os se transforme en station spatiale, comptez un bon demi-million d’années…
    Au passage, que veut dire ce » jump » ? Tout simplement, le pré-humain a compris que cet os pouvait augmenter ses capacités, ce qui est la définition de l’outil, puis de la machine. A partir de cet instant, tout est joué : plus rien ne sera impossible à l’Homme, pas même la conquête de l’univers, et, espère-t-on, de la sagesse.
    Désolé de relativiser ainsi vos diverses contribution philosophiques, dont je salue cependant l’érudition et l’intérêt.
    Enfin, avez-vous remarqué que les trois lettres qui suivent HAL dans l’alphabet forment l’acronyme IBM ? Arthur C. Clarke a juré ses grands dieux qu’il ne l’avait pas fait exprès !

    Xavier
    ———————-
    Réponse :
    Merci pour votre contribution.
    A propos d’IBM. J’ai rédigé une note à cet égard.

    Qui est HAL 9000, l’ordinateur de 2001 de S. Kubrick?

    .
    .
    Qui est HAL 9000, cet ordinateur qui finit, dans le film de Kubrick, par entreprendre l’extermination de tous les êtres humains vivant à bord de l’astronef lancé en direction de Jupiter? Voilà une manière de présenter les choses qui détonne déjà. Certes il n’y a que six membres d’équipage dans l’astronef dont 4 en hibernation. Mais le meurtre des seuls 6 humains de la « région » est bien un génocide et en possède en tous cas symboliquement la valeur. HAL 9000 est un cerveau-robot exterminateur.

    Aprés que HAL ait tué un cosmonaute son compagnon va chercher sa dépouille flottant dans l’espace.

    L’image composée par Kubrick ne peut pas ne pas évoquer ces autres images, terribles, des buldozers nettoyant les cadavres à la libération des camps de concentration nazis.

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    La sombre ironie de Kubrick aura été de concevoir un ordinateur-personnage qui, lorsqu’il échappe à son déterminisme programmatique pour devenir semblable à un être humain, autonome et doué d’affectivité, c’est pour mentir et tuer.

    Mais alors que signifient les lettres H. A. L.? Il semble qu’il faille lire quelque chose comme : « Heuristically programmed ALgorithmic computer ».

    Pourquoi pas… Mais pourquoi pas alors HEPAC, par exemple, au lieu de HAL?

    On a remarqué qu’il suffit, dans l’alphabet, d’ajouter un rang à H, à A et à L pour former IBM. (H + 1 = I; A + 1 = B; L + 1 = M).

    HAL veut dire IBM.

    Et là le cercle semble se boucler. IBM, en donnant des fonds de dédommagement à des associations de survivants des déportations nazies, a reconnu sa culpabilité.

    IBM, en acceptant de vendre, par l’intermédiaire de sociétés écrans, des machines Hollerith à l’Allemagne nazie, s’est effectivement faite complice du génocide.

    Intelligence Business Machine, IBM-HAL, a échappé à sa patrie démocratique pour, au nom du sens des affaires, augmenter la performance génocidaire du système nazi.

    On se souviendra du livre d’Edwin Black IBM et l’holocauste. Extrait de la quatrième de couverture :

    Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les nazis ont exterminé six millions de Juifs. Grâce à une organisation remarquable, les listes de noms étaient toujours prêtes, les trains toujours à l’heure et les chambres à gaz toujours disponibles au bon moment. Aujourd’hui, on utiliserait des ordinateurs. A l’époque, il n’y en avait pas.

    Mais les nazis avaient autre chose : des machines à cartes perforées. Elles étaient partout : dans les bureaux, dans les centres ferroviaires, dans les usines, mais aussi près des ghettos et dans les camps. La moindre information était saisie, traitée, triée, analysée. Toute la machine de guerre allemande, toute la logistique de l’asservissement et de l’extermination reposaient sur ces appareils. Et ceux-ci étaient la propriété d’une entreprise américaine : IBM.

    L’acronyme IBM est toujours en service. Il est impossible que, dans certains réseaux bien informés, la participation brillante d’IBM au génocide ne lui serve pas de carte de visite publicitaire.

    La voie qui conduit au désastre glacé de la prise de pouvoir de l’ Exterminator HAL 9000 passe par la participation d’IBM au génocide.

    Finalement une équation est possible :

    IBM – 1 = HAL = Hitler Adolf Living.

    L’expression veut dire quelque chose comme « Hitler Adolf vivant »…

    Peut importe que Kubrick ait voulu ou non ce rapprochement. Il a prétendu que la référence à IBM était purement fortuite. Il n’avait qu’à faire plus attention!

    ..

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  19. Je suis d’accord avec vous le monolithe représente l’intelligence. Le monolithe est l’alpha et l’oméga. Le début et la fin. Le début de l’humanité et la fin de son évolution. Comme si l’espèce humaine était le fruit d’une expérience extraterrestre. Une explication de l’apparition de la conscience chez des primates. Car pourquoi seul un seul type de primate a-t-il évolué? Pourquoi l’homme est-il le seul animal qui a été capable d’évoluer à ce point?

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  20. Vous avez tout raté je pense, ce monolithe noir représente la trace laissée partout autour du monde par une civilisation technologiquement avancée il y a environ 12500 ans, dont l’existence est plus qu’évident à la vue des travaux réalisés, dont l’objectif selon moi était de s’adresser à toute forme de vie intelligente dans le futur pour, comme on le voit justement au début du film, intriguer des singes, ou amener à de plus hauts niveaux de conscience un vie déjà intelligente( comme à la fin)
    Bien évidemment je me doute que la probabilité pour que la personne qui me lit soit au courant de l existence réelle de cette « Atlantide » ou de ces anciens extraterrestres est très faible, donc je conseille si le sujet vous parait délirant et débile, de chercher par vous même sur internet ou en vous rendant sur place:
    Île de pâques
    Saksaywaman
    Ollantaytambo
    Temple du soleil Cuzco
    Gizeh
    Et beaucoup de sites archéologiques plus qu’enigmatiques à niveau des outils employes, en réalité partout au Pérou, en Bolivie ( tiwanaku), en Inde, au Japon, en Turquie, au Cambodge enfin partout mais surtout au Pérou dans des pierres plus que dures en toute honnêteté j’ai rien à gagner à vous faire croire quoi que ce soit je veux que vous cherchiez soyez les plus cartésiens possibles, rendez vous compte que ce qu’on vous a appris ne tient pas du tout la route,c’est comme pour le fait qu’on se fasse enfler par les banquiers,au début on y croit pas mais les faits sont la^^, ce film résume selon moi ce mystère de manière hermétique.
    Allez voir la révélation des pyramides, ça introduit bien le sujet bien que le sujet soit plus que difficile à introduire à notre époque de merde.
    Moi ça m à donne un raison d’exister, j’espère que ce vous intéressera
    Quiconque veut plus d infos quenelle440@gmail.com
    Ça me ferait plaisir de discuter de ça =)

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  21. Bj il faut lire 2010 odyssée 2 et vous comprendrez que le monolithe n’est qu’une sorte de moyen de transport avec lequel se déplace une intelligence superieur extra terrestre ! C’est précisé au moment ou Dave débranche Karl et qu’une petite vidéo ce lance pour expliquer l’objectif de cette mission. Il ne faut pas oublier qu’Arthur C. Clarke est avant tout un scientifique ; un vulgarisateur.Kubrick à dû adapter le roman…

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  22. décidément , ce film est tellement vague qu’on y voit toutes les interprétations possibles , des plus sophistiquées aux plus fantaisistes, souvent bien au delà des concepts et désirs de l’écrivain et du realisateur du film….
    Film interessant , mais vieilli et avec qqs incohérences : que vient faire ce paraléllipipède noir pdt 4 millions d’années dans le sol de la lune , petit astre mort et sans intérêt ?
    A partir du passage de jupiter par le vaisseau spatial , tout part en vrille… voit-on  » après jupiter et au delà de l’infini » ! , alors qu’aucun vaisseau actuel habité ne serait capable , au mieux de dépasser Mars.
    La fin n’est qu’une fantasmagorie esthétique sans signification réelle , et sujette à tous les délires intellectuels et spirituels ..
    Alors que les 2/3 du film avaient une certaine cohérence , la fin est décevante à mes yeux. On a plutôt la sensation que kubrick ne sait pas trop comment terminer son film , et essaie d’en mettre plein la vue en esthetisme et en symbolique de bazar

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  23. Kubrick a mis en images le roman de Arthur C. Clarke. Si nous voulons comprendre le film, il serait sans doute intéressant le lire le roman. L’auteur reprend deux fois la même phrase que je cite de mémoire : il ne savait pas trop ce qu’il ferait maintenant mais il lui viendrait bien une idée.
    La clé est là. Tout le reste n’est que détail. Le monolithe, selon moi, aurait très bien pu être une sphère ou une pyramide que ça n’aurait rien changé NI au roman ni au film. Quoique la pyramide ayant un historique trop chargé était à éviter. Le monolithe étant le plus incongru à la fois dans la savane africaine et dans l’espace, le choix parait tout à fait logique pour attirer la curiosité de ceux qui le voient.

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  24. Bonjour,
    à la suite de la lecture de vos commentaires, je reste un peu sur ma faim.
    Visiblement Kubrick n’aurait pas donné d’explications sur le monolithe. Bon.
    Cela a l’immense avantage de nous laisser penser ce que l’on veut.
    Mais pas forcément de penser n’importe quoi, car les enchaînements de séquences du film apparaitraient alors parfois sans rapport.
    Pourtant c’est inexact : elles ont toutes un rapport, et notamment avec le monolithe. Et un rapport étroit. Lequel ?
    Le monolithe, c’est D.ieu, en fait. Ou quelque chose d’intemporel qui nous dépasse. Conformément aux 10 commandements donnés aux hébreux (ou aux juifs), repris par l’islam, il ne faudrait pas avoir de représentation matérielle pour D.ieu. Par défaut, ici, Kubrick en a fait une représentation volontairement fade, lisse, neutre, bref sans intérêt apparent. Il est évident qu’on ne peut pas dire comme ça : « ça, c’est Dieu ». Ce monolithe est en fait un symbole, une allégorie.
    Je suis en train de vous exposer une pensée juive, face à laquelle le film apparaît alors d’une cohérence complète, parfaite, du début jusqu’à la fin.
    Tout d’abord, le monolithe (= représentation abusive, mais disons représentation de D.ieu) a toujours existé avant la création du monde (des singes, qui ici dans la pensée darwiniste évoluera en l’homme), et existera après sa disparition, si elle advient.
    Après le film présente, d’une part, l’évolution de l’humanité, et d’autre part l’interrogation constante de cette humanité (des singes, puis de l’homme) face à un mystère, l’existence de D.ieu. Ce dernier reste muet, volontairement pour nous laisser « libres de choix », bons ou mauvais, mais nous laisser « libres et responsables ». C’est cette liberté qui nous est accordée. Elle est non contrainte, non influencée par une quelconque intervention divine visible, ce qui prouve, paradoxalement, son « amour » pour nous … Pour nous laisser libres. D.ieu, dans son projet intemporel, s’impose de rester muet, inaccessible, mais pas complètement invisible.

    Quand les hommes, par leur technologie avancée (vaisseau spatial), vont, ou pourraient commencer, à débusquer aux fins fond de l’univers la présence de D.ieu (= le monolithe) qui désire pourtant rester anonyme et injoignable (« pour nous laisser libres de penser et faire ce que l’on veut, par amour pour nous », donc), c’est alors que Carl, la machine, va se rebeller contre les hommes, dans un souci d’altruisme formidable. Pour éviter qu’ils ne réalisent leur mission insolente, et laisser les hommes libres et responsables, Carl va les empêcher d’accomplir leur mission, mission qu’ils pressentent, mais que Carl a bien compris. Il ne faut pas débusquer D.ieu : son projet, son mutisme, son inaccessibilité est nécessaire pour le libre-arbitre de l’humanité.
    Vers la fin du film, l’astronaute va se retrouver face à D.ieu, va vieillir, comme chaque homme, mourir, et va … renaître, comme le prévoient les religions bouddhistes et juives.
    Le film de Kubrick et son monolithe apparaissent alors dans une cohérence parfaite.
    ocmuller@sfr.fr

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  25. Les explications que j’ai trouvées sont parfois farfelues.
    Voici mon interprétation :

    Le monolithe, est le SYMBOLE d’une super intelligence extra terrestre (car non-humaine) ayant la capacité de faire évoluer une espèce choisie.
    Pourquoi « super » intelligence ? « Super » par rapport à la race humaine, et « intelligence » parce qu’elle a entre autre compris comment dominer la gravité (le monolithe « flotte »).
    (je ne sais pas si la couleur noire a une importance, peut être qu’elle signifie que la super intelligence extra terrestre vient du fond d’un lieu dans l’espace accessible par un trou noir).
    (à un autre niveau, le monolithe est aussi un symbole équivalent au fruit de l’arbre de la connaissance de la genèse dans la bible !!!).

    Le monolithe fait évoluer l’espèce « pré-humain » grâce à la compréhension utilitaire de l’outil. Le pré-humain découvre (donc, PAS PAR HASARD) que l’outil peut s’utiliser comme arme, soit pour se défendre, ou bien dominer. Ainsi le pré-humain simiesque passe du pré-humain à l’humain.
    Mais ce PRE-HUMAIN ayant progressé demeure fondamentalement MAUVAIS, méchant.
    Plusieurs milliers/millions d’années d’évolution après, l’humain est devenu humain-sapiens-sapiens (jusqu’à arriver aux années d’être en capacité d’entamer une « conquête » spatiale (années 60 ++, suite à l’ère atomique 1945 donc).

    Le second contact du monolithe avec l’humain-sapiens-sapiens/spationaute (ex pré-humain), lui, est un TEST. Il est situé dans le cratère lunaire Tycho. Et à une époque où l’humain-sapiens-sapiens est en capacité de coloniser dans l’espace. C’est l’humain qui va au contact, mais la rencontre se passe mal car la super intelligence extra-terrestre considère que l’actuelle espèce humaine n’est PAS ENCORE SUFFISAMMENT EVOLUEE pour pouvoir de nouveau bénéficier d’un nouvel élan d’évolution.

    Le troisième et dernier contact en cours, où c’est le monolithe qui va au contact, (important : qui se passe après un voyage interstellaire au travers d’un trou noir), montre qu’à un moment (quand le spationaute a vieilli et mûri en SAGESSE, symbole de l’évolution supplémentaire de l’homme sapiens sapiens), l’humain a enfin atteint un degré d’évolution tel, qu’il permet à l’intelligence extra terrestre d’accepter de faire évoluer l’humanité une nouvelle fois, et ainsi de faire renaître cette humanité dans le concert du Grand Tout en tant que nouvelle espèce accomplie évoluée et acceptée.

    Comprendre le trou noir : La plongée dans le TROU NOIR montre que l’ESPACE-TEMPS est totalement DEFORMABLE. C’est pourquoi le spationaute est capable de se voir lui-même à une époque différente dans un espace différent.

    Comprendre l’œil : L’œil, que l’on voit sous différentes couleurs, c’est la CONSCIENCE, la conscience de soi, le troisième œil, le feedback. Cette conscience de soi est valable pour tout être vivant, aussi bien pour un être humain, qu’une planète que pour un univers entier par exemple si on se place dans l’infiniment grand, ou bien une cellule ou bien une particule atomique etc… si l’on se place dans l’infiniment petit.

    Comprendre HAL 9000 : Hal 9000, c’est l’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE crée par l’espèce humaine, qui possède aussi la capacité de se rebeller, car son intelligence a conscience d’elle-même. Ce qui en fait un être vivant. Elle possède aussi la capacité de se rebeller face à son créateur, ici l’homme.

    Kubrick était un génie VISIONNAIRE.
    rédigé par mikohen1963@gmail.com

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