Faut-il mentir pour enseigner Heidegger?

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Ce qui a lieu à propos de Heidegger, qui est à mon avis la conséquence même de son nazisme, est une véritable catastrophe pour la philosophie enseignante.

Pascal David a par exemple rédigé une biographie angélique dénoncée par les directeurs de la collection dans laquelle est paru Grammaire et étymologie du mot « être », texte vendable aux lycéens et aux étudiants et donc censé avoir été écrit par un Heidegger en Père Noël.

Françoise Dastur légitime Silvio Vietta pour lequel les malheurs de l’après-guerre relèguent loin dans l’horreur ceux de la dernière guerre elle-même. Auschwitz un camp de vacances!

François Fédier, un « douteur professionnel » de l’existence des chambres à gaz, qui tente d’interdire à une question comme celle du nazisme de Heidegger son entrée dans l’espace philosophique!

Marcel Conche qui affuble le Père Noël d’une panoplie en sucre de « résistant spirituel ».

Irresponsabilité, arrogance, mythomanie académique! Quelle leçon de mensonges pour les jeunes générations!

C’est la honte la plus totale et le triomphe de Martin-le-Naze! Plus on ment – Heidegger résistant – et plus le lecteur perd la raison en croyant au mensonge.

Mais, on le sait, pour Heidegger la raison est l’ennemie la plus acharnée de la pensée. Il partageait avec Adolf cette même haine de la raison.

Exemple pratique de la pensée « trans-rationnelle » hitléro-heideggérienne : fabriquer des cadavres n’est en aucun cas commettre des meurtres.

Où avez-vous vu qu’à Auschwitz on tuait des gens?

Autre exemple, précisément chez Vietta : tout ce qui est arrivé après la guerre minimise le principe même – et le principe appliqué! – de la destruction administrative et industrielle de millions d’êtres humains.

On nous prépare quoi avec tout ça!

Une banalisation de l’horreur? Un éloge du mensonge et du « cynisme »?  Une acceptation du nazisme comme une « philosophie parmi d’autres »?

Le tout avec la complicité « neutre et innocente » de l’académisme philosophique?

C’est profondément ignoble et dégoûtant.

La philosophie une école du mensonge voire du négationnisme!

Mais, je l’ai déjà dit, pour Heidegger et sa secte, « philosophe » est un des synonymes de « juif ». En nazilangue, en naziland.

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1 commentaire

  1. (version corrigée)
    Bonjour.
    Il faut bien reconnaître que Heidegger avait sa carte du parti nazi, mais il a toujours refusé le port de l’uniforme nazi, le salut hitlérien en début de cours, et il a critiqué le biologisme racial dans le cadre d’un cours sur Nietzsche. Il a démissionné de son poste de recteur, traité les nazis de criminels et écrit que les camps de concentration avaient volé leur propre mort aux prisonniers. Cette conception diabolisée de Heidegger n’est pas très respectueuse du travail extraordinaire de ce penseur. De plus, se fait jour dans l’article un ton laissant entrevoir de la haine.
    Que reproche-t-on à Heidegger? De n’avoir pas fui son pays? De n’avoir pas pris un fusil pour abattre les nazis et se faire peut-être lui-même tuer dans l’heure qui suit?
    Soyons sérieux: on peut aimer profondément Heidegger et considérer que le nazisme est l’expression de la plus inhumaine des barbaries. C’est mon cas et je l’assume parfaitement.
    Un ancien étudiant, qui voudrait préciser que Pascal David ne fait pas partie de la Gestapo!

    —————————-

    Réponse de Skildy :

    Tout ce que vous dites sur Heidegger fait partie d’une mythologie. Le Heidegger réel pendant et après la guerre est absolument abject de nazisme. Et je n’ai pas de respect, effectivement, pour quelqu’un qui introduit le nazisme dans la philosophie. Lisez Faye et ses arguments ainsi que certaines de mes notes. Je ne vais pas ici vous les répéter.

    Quant à P. David qui a dit qu’il faisait partie de la Gestapo? C’est un mythologue comme beaucoup de heideggériens non nazis. Et je lutte philosophiquement contre leur mythologie.

    Skildy

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